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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2Sur les berges de l’infini

De la Guerre de 1812 jusqu’aux conflits récents entourant les droits de pêche, en passant par le mauvais sort qui afflige une famille métisse, on se promène dans le temps et dans l’espace, de 1781 jusqu’à aujourd’hui et du lac Huron jusqu’aux berges de la baie Georgienne.

Micheline Marchand nous fait découvrir les gens colorés de ce peuple issu de l’époque de la traite des fourrures, les fiers descendants des Français et des Premières Nations. Le symbole de l’infini (∞) orne le drapeau de tous les Métis, y compris ceux des Grands Lacs, qui foulent les Berges de l’infini

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

3 À propos du livre

Contenu

  • Recueil composé de neuf nouvelles présentant l’histoire des Métis des Grands Lacs, précédées d’une introduction et suivies de renseignements historiques ayant inspiré ces récits, ainsi que d’une chronologie d’événements importants pour ces populations.
  • Un personnage principal issu de la famille Laboucanne, différent pour chaque récit (par ex., Étienne, Joseph et Francis), entouré d’une multitude de personnages secondaires américains, autochtones, britanniques, canadiens et métis.

    « Michelle Pémiguishirquou regarde son homme, Étienne Laboucanne, et hausse les épaules. […] Étienne retourne son attention vers le groupe d’hommes, des soldats britanniques en tunique rouge et quelques habitants du village de Michilimackinac, qui s’éreintent à défaire les pièces massives de l’église Sainte-Anne. » (p. 11)

    « – Je suis un Métis, énonce lentement Hamilton, même si je ne vis pas comme eux. Ce sont des gens valeureux qui ont toujours défendu les intérêts du gouvernement, même au risque de leur vie. Tenez, Joseph Laboucanne qui vous a présenté la pétition, il a fait partie de la milice et a participé à la chasse aux rebelles en 1837, comme de nombreux autres. » (p. 68)

    « "[…] Un jour, tu les perdras tes précieuses mains. La peau d'une femme sous tes doigts ne sera qu'un lointain souvenir. À sa place, tu te souviendras de cette nuit et de ta cruauté."
    Elle se tenait droite, serrant notre enfant emmitouflé dans la couverture que je venais de lui lancer au visage. Ses derniers mots, je me les rappellerai toujours : "Protège ta descendance, Francis Laboucanne, autrement elle finira comme cette pauvre petite." Elle claqua la porte et le son résonna longuement dans la maison vide. » (p. 129)
     

  • Narrateur omniscient qui raconte, à travers neuf générations de la famille Laboucanne, des histoires s’appuyant sur des faits historiques; plusieurs séquences dialoguées illustrant les moments forts des récits.

    « Tout comme les voyageurs canadiens et métis qui s’apprêtent à prendre les armes contre les Américains, Pothier et la compagnie appuient inconditionnellement l’effort de guerre. Cependant, ce n’est pas la défense de l’Empire britannique qui les motive, mais plutôt l’impératif de protéger leur gagne-pain et leur territoire de l’expansionnisme des Américains. […]
    Antoine se rend aider le groupe qui charge le canon à bord d’un bateau. » (p. 23)

    « – Tire, j’te dis!
    Laboucanne secoue la tête et remet le fusil à son ami.
    – Si tu ne peux plus fuir, rends-toi, Paul, dit-il en commençant à s’éloigner.
    Il a franchi un premier pas quand la voix de Proctor le fait figer.
    – André, je vais te demander une dernière fois. Tue-moi, ou c’est toi qui vas mourir en premier. » (p. 53)
     

  • Intrigues suivant généralement l’ordre chronologique et respectant les dates des événements importants de l‘histoire des Métis des Grands Lacs (p. 151-155); ellipses de temps variables entre les nouvelles; retours en arrière dans certaines nouvelles clarifiant des faits ou des comportements.

    « 1. Pas sans le prêtre
    Michilimackinac, 1781 » (p. 11)

    « 2. Prendre pays
    Île Saint-Joseph, juillet 1812 » (p. 21)

    « 3. L’ami du déserteur
    Penetanguishene, 1840 » (p. 45)

    « Île Drummond, hiver 1826
    "Quel beau pays!" pense le lieutenant Carson en admirant la neige virevolter. Ce moment de tranquillité est interrompu par Wilson, l’aide du commandant, qui pénètre dans le salon.
    – Qu’y a-t-il?
    – C’est Proctor, Paul Proctor, lui dit Wilson, hésitant. Il est parti. » (p. 48-49)
     

  • Séquences explicatives et descriptives ajoutant des détails et permettant de se faire des images des personnes, des lieux et des événements.

    « Mais le mot Métis, avec un "M" majuscule, désigne aussi le peuple descendant d’Européens et de membres des Premières Nations de la région des Grands Lacs et des provinces de l’Ouest canadien. Ce peuple métis est issu de la traite des fourrures entre le 17e siècle et le milieu du 19e siècle. Le rayonnement du peuple métis s’est étendu à travers l’Ouest canadien où, aujourd’hui, on retrouve la plus grande concentration de Métis. » (p. 9)

    « Les Michigan Fencibles forment un drôle de régiment. Quelques-uns des soldats portent leur ceinture fléchée à la taille de leur uniforme noir. Le fusil dans une main, certains tiennent leur pipe dans l’autre, en attendant impatiemment la fin de cette inspection pour aller fumer tranquillement. » (p. 35)

Langue

  • Registre courant dans la majorité des séquences narratives et dialoguées; niveau de langue un peu plus familier dans certaines répliques afin de refléter le langage oral.

    « Démembrer l’église, une structure en colombages, vieille de plus de cinquante ans, s’était avéré laborieux. Une fois les pièces transportées dans l’île, il faudra ensuite les rassembler comme un immense casse-tête! Au moins, aujourd’hui, l’équipe peut enfin entamer le déplacement des pièces. » (p. 13-14)

    « – Écoute Macpherson, tu ne vas pas recommencer!
    – J’en ai assez de cette morne existence, affirme Macpherson avec véhémence en faisant cul sec. » (p. 45)

    « – T’es ben curieux pour rien, réplique-t-il. J’ai travaillé fort à l’empaqueter, donc j’ai pas de raison de l’ouvrir. » (p. 99)
     

  • Vocabulaire simple; champs lexicaux liés au monde et à l’histoire des Métis de la région des Grands Lacs.

    « Les officiers britanniques exhortent les Canadiens et les Métis à s’enrôler formellement dans leur armée au sein d’un bataillon créé spécialement pour eux : les Michigan Fencibles. » (p. 34)

    « Il me dévisagera avec curiosité, étudiera mes traits, mes yeux partiellement bridés et mes joues arrondies en essayant de déterminer quelle part de moi est indienne et quelle part est canadienne. » (p. 79) 

    « Contrairement aux Indiens, nous, les Métis des Grands Lacs, n’avons pas de terres collectives et sommes laissés chacun pour soi. » (p. 80)

    « Pourtant, les Métis tirent leur subsistance de la forêt et de l’eau depuis un siècle et demi. Piéger les animaux et vendre leur fourrure, ou encore pêcher dans la baie Georgienne, sont, pour eux, des activités on ne peut plus naturelles. » (p. 96)
     

  • Phrases courtes, figures de style simples (p. ex., comparaison, onomatopée, personnification) convenant au lectorat visé.

    « André hurle sa peine comme un loup enragé. » (p. 53)

    « – Bra… han… bra… han… vo, dit une voix aussi haletante que la respiration de Joseph. J’ai fait… han… plus de 100… han… courses dans ma vie, poursuivait l’homme essoufflé, mais celle-là a été… han… la plus dure. » (p. 91)

    « Toute la nuit, il avait lutté sans relâche pour sa survie. Il s’était tenu fièrement, le tronc droit, défiant les forces de la nature. Comme si la volonté, seule, pouvait éloigner la mort. […]
    Le vieux chêne bistourné repose sur son flanc tordu… » (p. 119)

Pistes d'exploitation

  • Inviter les élèves à reproduire une carte de la région des Grands Lacs et à repérer les endroits où se déroulent les récits.
  • Demander aux élèves de tracer l’arbre généalogique de la famille Laboucanne et de résumer les exploits de chaque génération.
  • Proposer aux élèves de faire une courte recherche sur le cas Powley et les droits ancestraux des Métis en matière de chasse et de pêche.
  • Inviter les élèves à débattre du respect des ententes entre les gouvernements et les autochtones quant à l’exploitation des ressources naturelles.

Conseils d'utilisation

  • Parler de l'histoire et des luttes des Métis du Canada.
  • Faire un rappel de la situation socio-économique et politique actuelle des Premières Nations et des Métis.
  • Pour faire suite à la déclaration de Jarvis (p. 68), mener une discussion sur le racisme envers les Métis.
  • Au cours de la lecture, discuter des sujets plus délicats, mais toujours en contexte (p. ex., alcoolisme, abandon, intimidation), abordés dans l’œuvre.