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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2Secrets de famille

Cécile, Yvonne et Annette Dionne ont évoqué avec Jean-Yves Soucy quelques-uns des moments les plus intenses de leur existence. La période du « retour à la maison », l’apprivoisement d’un quotidien auquel on ne les avait pas préparées, leur quête d’individualité - elles qu’on avait toujours voulues si pareilles - et, enfin, leur longue quête de liberté qui, dans leur cas, est allée de pair avec la quête de l’anonymat.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

3 À propos du livre

Contenu

  • Récit biographique racontant la jeunesse des quintuplées Dionne qui, à l’instigation de leur père mais à leur grand désarroi, ont défrayé les manchettes et fait l’objet d’un réel engouement de la part de la population.

    « Bien sûr, on leur fait souvent porter des robes pareilles et toutes sont d’une taille plutôt courte. Toutefois, mille petits détails différencient leurs traits. Mais, pour s’en rendre compte, il faudrait s’arrêter au visage de chacune plutôt que de les embrasser d’un seul regard. Ce que personne ne fait. Avant d’être Yvonne, Marie, Annette, Émilie ou Cécile, elles sont "les petites", "les jumelles" ou "the Quints" ». (p. 14)

    « Aucune de leurs compagnes n’éprouve la moindre pointe d’envie devant la célébrité dont jouissent Marie, Émilie, Annette, Cécile et Yvonne. Au contraire, les connaissant intimement, elles devinent à quel point ces mondanités déplaisent aux jumelles, combien l’omniprésence des appareils photo et des regards insistants doit les fatiguer. Si elles admirent l’aisance avec laquelle les quintuplées se présentent devant une foule, leurs amies pourraient reprendre à leur compte la déclaration de Lucie Dionne à un journaliste : "Pour rien au monde, je ne voudrais être à leur place!" » (p. 158)

    « Oliva Dionne est heureux. Tous les journalistes qu’il attendait sont là, massés dans le grand salon de sa maison de Corbeil. » (p. 203)
     

  • De nombreux individus gravitant autour des jumelles parmi lesquels les membres de la famille immédiate (p. ex., les parents, les frères, les sœurs) ainsi que des étrangers (p. ex., le photographe Sasse, le docteur Dafoe, les infirmières) ayant joué un rôle important dans leur vie.

    « Les petits yeux vifs d’Elzire Dionne se promènent de l’une à l’autre des cinq filles, un sourire illumine brièvement ses traits. Malgré ses trente-quatre ans et neuf grossesses, son visage n’a pas perdu son apparence juvénile. » (p. 19)

    « Oliva contemple la maison au toit pointu où il a vécu durant sept ans ainsi qu’une bête aux abois. […]
    Il a des projets pour "les petites" : en faire des vedettes du cinéma ou de la scène. Pour cela, il doit garder leur nom présent dans les médias, calculer savamment leurs apparitions. Il sait qu’il peut y arriver, étant devenu au fil des ans expert dans l’art des relations publiques. » (p. 32)

    « Au début de décembre, un vendredi après-midi, M. Sasse arrive de New York afin de photographier les quintuplées au sein de leur famille. » (p. 41)

    « Elle revoit le médecin qui, du plus loin qu’elle se souvienne, venait les voir deux fois par jour. Il portait un vieux chapeau trop étroit pour sa grosse tête, son complet était constamment fripé et il sentait la fumée de tabac. Toujours la pipe accrochée aux lèvres sous sa moustache grise. Il riait et parlait avec douceur. » (p. 45)
     

  • Narrateur omniscient retraçant les événements de la vie des quintuplées, à partir de l’âge de dix ans, et dévoilant l’esprit d’entraide ainsi que les tentatives souvent avortées des jumelles pour échapper au joug familial; nombreuses séquences dialoguées permettant, entre autres, de bien saisir la personnalité de chacune des jeunes filles. 

    « Depuis qu’elle a eu sa première crise d’épilepsie, ses sœurs font tout ce qui leur est possible pour éviter à Émilie les corvées domestiques. Et Marie, qui malgré sa petite taille déborde d’énergie, abat souvent la besogne de deux. » (p. 82)

    « Il s’agit d’une demi-victoire : elles vont enfin échapper à l’emprise de leurs parents, à leur vie quasi cloîtrée, laisser derrière elles les barbelés. » (p. 173)

    « Émilie dépose le livre dans lequel elle n’arrive pas à s’abstraire [sic].
    – Je voudrais tourner la page, dit-elle.
    – Comment on fait ça? demande Yvonne qui demeure sceptique.
    – Peut-être qu’il faut d’abord pardonner. » (p. 191)
     

  • Biographie respectant l’ordre chronologique, mais comptant des retours en arrière qui éclairent certains événements importants.

    « En ce 17 novembre 1943, les journaux célèbrent la réunion tant attendue des quintuplées Dionne avec leur famille, mais, pour elles, il s’agit du jour le plus triste de leur courte vie. » (p. 16)

    « Une pensée l’agace. Cette fois où Émilie a surpris un visage à la fenêtre alors qu’elle prenait son bain, un visage disparu trop vite pour qu’elle puisse l’identifier? Yvonne et Lucie sont descendues précipitamment pour trouver la grande échelle encore appuyée au mur, juste sous la fenêtre de la salle de bains. » (p. 108)

    « Elle se revoit un soir de novembre, marchant avec ses quatre jumelles dans un champ au-dessus duquel souffle un vent lugubre. Sa poupée Shirley Temple sous le bras gauche, une valise au bout du droit, elle suit son père qui les mène à la grande maison comme un berger mène son troupeau. » (p. 317)
     

  • Récit souvent pathétique dont les thèmes (p. ex., violence psychologique et physique, inceste) conviennent à un lectorat ayant un certain degré de maturité.

    « Elzire repousse Émilie et se retourne d’un bloc vers Yvonne. Les petites en profitent pour décamper.
    Sans avertissement, la main maternelle s’abat lourdement sur la joue d’Yvonne qui chancelle. Le visage en grimace, Elzire jette un regard hargneux sur sa fille. » (p. 69)

    « De plus, elles détestent monter dans la Cadillac noire, qui rappelle à chacune de mauvais souvenirs. Celle qui par malchance se retrouve assise près d’Oliva doit repousser ses mains baladeuses car même la présence de ses autres filles ne le gêne pas. Ses avances continuent, plus pressantes encore, plus explicites. » (p. 145)
     

  • Deux séries de huit pages de photos, en noir et blanc, illustrant divers moments-clés de la vie des jumelles.

Langue

  • Registre courant dans la narration; langue parlée courante parfois familière, mais rarement vulgaire dans les séquences dialoguées.

    « Pas plus que ses sœurs, Annette ne s’habitue à l’atmosphère glaciale de la maison, aux querelles qui éclatent constamment entre les autres membres de la famille, au langage dur et blessant qu’ils utilisent entre eux. Et très souvent ces accrochages où les jumelles n’ont aucune part se terminent par des reproches qu’on leur adresse. Elles finissent par croire que c’est leur faute si tout va mal dans la famille, comme le prétendent leurs frères et sœurs. » (p. 40)

    « – Imagine combien ça prendrait de charbon pour l’eau chaude de quatorze bains! Déjà qu’il faut chauffer dix-neuf pièces.
    – Y a juste nous autres qui avons pas droit à de l’eau nette proteste Annette. Les autres… » (p. 50)

    « – Touche-moi juste une fois, ma grosse vache, pis papa va l’apprendre.
    Silence soudain. Après quelques secondes, Lucie s’en vient d’un pas rageur et répète tout bas : "La maudite vache!" » (p. 68)
     

  • Écriture dépourvue d’artifices : utilisation de l’indicatif présent, phrases organisées en paragraphes assez courts, figures de style simples (p. ex., comparaisons, énumération).

    « Les jumelles sursautent en entendant ces expressions qui désignent leurs parents et échangent des regards étonnés. Mais déjà leurs sœurs les entraînent dans l’immense salle à manger séparée en deux par une arche. » (p. 20)

    « C’est aussi bien ainsi, on les aurait sans doute exhibées comme des animaux de foire. » (p. 99)

    « Tous les autres lui semblent futiles : dessin, tricot, tissage, cuisine, broderie, petit point, chant, musique et arts d’agrément. » (p. 186)
     

  • Vocabulaire simple; champs lexicaux et sémantiques liés notamment aux intérêts des personnes qui entourent les jumelles : vedettariat, religion et argent.

    « Elles ont joué dans trois longs métrages et dans des dizaines de courts métrages, des milliers de photographies d’elles sont parues dans tous les journaux du monde depuis le jour de leur naissance, le 28 mai 1934. Leurs frimousses ont servi à la publicité de centaines de produits. » (p. 15)

    « Elzire continue de vanter les mérites de la prière. Sans atteindre le niveau de dévotion de sa mère, Cécile est pieuse, ce qui ne l’empêche pas de trouver que l’éducation religieuse a tenu trop de place durant son cours secondaire. La messe du matin, les prières aux repas, au coucher, oui. » (p. 167)

    « Ces sorties leur font se rendre compte qu’elles manquent d’argent. Leur père leur verse une allocation de deux dollars par mois, ce qui suffit tout juste à payer les crayons et les cahiers dont elles ont besoin. Comparées aux autres filles, elles sont des pauvresses!
    Ne trouvant pas le courage de demander à leur père d’augmenter leur allocation, elles confient leurs doléances à la sœur directrice qui s’étonne.
    – Deux dollars seulement? Vous êtes pourtant assez riches pour acheter toute l’école si vous en avez envie! » (p. 193)

Référent(s) culturel(s)

  • Nombreuses références à la francophonie ontarienne et canadienne : allusions à des lieux (p. ex., Corbeil, Montréal), à des personnes (p. ex., les Dionne, le docteur Dafoe) et à des institutions (p. ex., le couvent du Très-Saint-Sacrement, l’Institut familial de Nicolet).

Pistes d'exploitation

  • Après la lecture, demander aux élèves de faire le portrait de la société de l’époque.
  • Après la lecture, inviter les élèves à brosser le portrait psychologique des parents Dionne en s’appuyant sur leur comportement.
  • Proposer aux élèves d’écrire une courte biographie d’une personne de leur choix à la manière de Jean-Yves Soucy.

 

Conseils d'utilisation

  • Durant la lecture, discuter des sujets délicats dont il est question dans l’œuvre (p. ex., appât du gain, inceste, violence physique et psychologique, politique de non-intervention du clergé relativement à ces derniers crimes).
  • Expliquer certaines caractéristiques de la société de l’époque (p. ex., âge de la majorité, familles nombreuses, droits des enfants, omniprésence du clergé dans l’éducation et la vie des citoyens).