- Récit biographique racontant la jeunesse des quintuplées Dionne qui, à l’instigation de leur père mais à leur grand désarroi, ont défrayé les manchettes et fait l’objet d’un réel engouement de la part de la population.
« Bien sûr, on leur fait souvent porter des robes pareilles et toutes sont d’une taille plutôt courte. Toutefois, mille petits détails différencient leurs traits. Mais, pour s’en rendre compte, il faudrait s’arrêter au visage de chacune plutôt que de les embrasser d’un seul regard. Ce que personne ne fait. Avant d’être Yvonne, Marie, Annette, Émilie ou Cécile, elles sont "les petites", "les jumelles" ou "the Quints" ». (p. 14)
« Aucune de leurs compagnes n’éprouve la moindre pointe d’envie devant la célébrité dont jouissent Marie, Émilie, Annette, Cécile et Yvonne. Au contraire, les connaissant intimement, elles devinent à quel point ces mondanités déplaisent aux jumelles, combien l’omniprésence des appareils photo et des regards insistants doit les fatiguer. Si elles admirent l’aisance avec laquelle les quintuplées se présentent devant une foule, leurs amies pourraient reprendre à leur compte la déclaration de Lucie Dionne à un journaliste : "Pour rien au monde, je ne voudrais être à leur place!" » (p. 158)
« Oliva Dionne est heureux. Tous les journalistes qu’il attendait sont là, massés dans le grand salon de sa maison de Corbeil. » (p. 203)
- De nombreux individus gravitant autour des jumelles parmi lesquels les membres de la famille immédiate (p. ex., les parents, les frères, les sœurs) ainsi que des étrangers (p. ex., le photographe Sasse, le docteur Dafoe, les infirmières) ayant joué un rôle important dans leur vie.
« Les petits yeux vifs d’Elzire Dionne se promènent de l’une à l’autre des cinq filles, un sourire illumine brièvement ses traits. Malgré ses trente-quatre ans et neuf grossesses, son visage n’a pas perdu son apparence juvénile. » (p. 19)
« Oliva contemple la maison au toit pointu où il a vécu durant sept ans ainsi qu’une bête aux abois. […]
Il a des projets pour "les petites" : en faire des vedettes du cinéma ou de la scène. Pour cela, il doit garder leur nom présent dans les médias, calculer savamment leurs apparitions. Il sait qu’il peut y arriver, étant devenu au fil des ans expert dans l’art des relations publiques. » (p. 32)
« Au début de décembre, un vendredi après-midi, M. Sasse arrive de New York afin de photographier les quintuplées au sein de leur famille. » (p. 41)
« Elle revoit le médecin qui, du plus loin qu’elle se souvienne, venait les voir deux fois par jour. Il portait un vieux chapeau trop étroit pour sa grosse tête, son complet était constamment fripé et il sentait la fumée de tabac. Toujours la pipe accrochée aux lèvres sous sa moustache grise. Il riait et parlait avec douceur. » (p. 45)
- Narrateur omniscient retraçant les événements de la vie des quintuplées, à partir de l’âge de dix ans, et dévoilant l’esprit d’entraide ainsi que les tentatives souvent avortées des jumelles pour échapper au joug familial; nombreuses séquences dialoguées permettant, entre autres, de bien saisir la personnalité de chacune des jeunes filles.
« Depuis qu’elle a eu sa première crise d’épilepsie, ses sœurs font tout ce qui leur est possible pour éviter à Émilie les corvées domestiques. Et Marie, qui malgré sa petite taille déborde d’énergie, abat souvent la besogne de deux. » (p. 82)
« Il s’agit d’une demi-victoire : elles vont enfin échapper à l’emprise de leurs parents, à leur vie quasi cloîtrée, laisser derrière elles les barbelés. » (p. 173)
« Émilie dépose le livre dans lequel elle n’arrive pas à s’abstraire [sic].
– Je voudrais tourner la page, dit-elle.
– Comment on fait ça? demande Yvonne qui demeure sceptique.
– Peut-être qu’il faut d’abord pardonner. » (p. 191)
- Biographie respectant l’ordre chronologique, mais comptant des retours en arrière qui éclairent certains événements importants.
« En ce 17 novembre 1943, les journaux célèbrent la réunion tant attendue des quintuplées Dionne avec leur famille, mais, pour elles, il s’agit du jour le plus triste de leur courte vie. » (p. 16)
« Une pensée l’agace. Cette fois où Émilie a surpris un visage à la fenêtre alors qu’elle prenait son bain, un visage disparu trop vite pour qu’elle puisse l’identifier? Yvonne et Lucie sont descendues précipitamment pour trouver la grande échelle encore appuyée au mur, juste sous la fenêtre de la salle de bains. » (p. 108)
« Elle se revoit un soir de novembre, marchant avec ses quatre jumelles dans un champ au-dessus duquel souffle un vent lugubre. Sa poupée Shirley Temple sous le bras gauche, une valise au bout du droit, elle suit son père qui les mène à la grande maison comme un berger mène son troupeau. » (p. 317)
- Récit souvent pathétique dont les thèmes (p. ex., violence psychologique et physique, inceste) conviennent à un lectorat ayant un certain degré de maturité.
« Elzire repousse Émilie et se retourne d’un bloc vers Yvonne. Les petites en profitent pour décamper.
Sans avertissement, la main maternelle s’abat lourdement sur la joue d’Yvonne qui chancelle. Le visage en grimace, Elzire jette un regard hargneux sur sa fille. » (p. 69)
« De plus, elles détestent monter dans la Cadillac noire, qui rappelle à chacune de mauvais souvenirs. Celle qui par malchance se retrouve assise près d’Oliva doit repousser ses mains baladeuses car même la présence de ses autres filles ne le gêne pas. Ses avances continuent, plus pressantes encore, plus explicites. » (p. 145)
- Deux séries de huit pages de photos, en noir et blanc, illustrant divers moments-clés de la vie des jumelles.