- Deux personnages principaux liés par une amitié, un amour, irrévocables : Oscar, un enfant de dix ans atteint du cancer, qui écrit à Dieu quotidiennement, et Mamie-Rose, une vieille dame, bénévole à l’hôpital, qui visite Oscar et devient sa grande confidente; plusieurs personnages secondaires, dont la plus importante, Peggy Blue, ainsi que les parents d’Oscar.
« Cher Dieu,
Je m’appelle Oscar, j’ai dix ans, j’ai foutu le feu au chat, au chien, à la maison (je crois même que j’ai grillé les poissons rouges) et c’est la première lettre que je t’envoie parce que jusqu’ici, à cause de mes études, j’avais pas le temps. » (p. 9)
« – Elle est ratée, mon opération, Mamie-Rose?
Mamie-Rose n’a pas répondu. C’était sa manière à elle de dire oui […]
– Si tu écrivais à Dieu, Oscar?
– Ah non, pas vous, Mamie-Rose! […] On m’a déjà fait le coup du Père Noël. Une fois suffit!
– Oscar, il n’y a aucun rapport entre Dieu et le Père Noël.
– Si. Pareil. Bourrage de crâne et compagnie!
– Est-ce que tu imagines que moi, une ancienne catcheuse, cent soixante tournois gagnés sur cent soixante-cinq, dont quarante-trois par K.-O., l’Etrangleuse du Languedoc, je puisse croire une seconde au Père Noël? » (p. 18-19)
« Peggy Blue, c’est l’enfant bleue. Elle habite l’avant-dernière chambre au fond du couloir. Elle sourit gentiment mais elle ne parle presque pas. On dirait une fée qui se repose un moment à l’hôpital. Elle a une maladie compliquée, la maladie bleue, un problème de sang qui devrait aller aux poumons et qui n’y va pas et qui, du coup, rend toute la peau bleutée. » (p. 41-42)
- Narrateur participant dont les lettres écrites à Dieu laissent croire que chaque jour compte pour dix ans et décrivent ses réflexions et ses liens interpersonnels; une treizième lettre écrite par Mamie-Rose, devenue narratrice participante à son tour.
« "On m’appelle Crâne d’Œuf, j’ai l’air d’avoir sept ans, je vis à l’hôpital à cause de mon cancer et je ne t’ai jamais adressé la parole parce que je crois même pas que tu existes."
Seulement si j’écris ça, ça la fout mal, tu vas moins t’intéresser à moi. Or j’ai besoin que tu t’intéresses. » (p. 10)
« Quand je me suis réveillé, j’ai songé que j’avais quatre-vingt-dix ans et j’ai tourné la tête vers la fenêtre pour regarder la neige.
Et là, j’ai deviné que tu venais. C’était le matin. J’étais seul sur la Terre. » (p. 94-95)
« Je serai toujours dame rose mais je ne serai plus Mamie-Rose. Je ne l’étais que pour Oscar. » (p. 98-99)
- Roman épistolaire dont plusieurs séquences dialoguées révèlent de multiples traits philosophiques sur la mort, la vie, Dieu, la souffrance, la maladie.
« On fait comme si on ne venait à l’hôpital que pour guérir. Alors qu’on y vient aussi pour mourir.
– Tu as raison, Oscar. Et je crois qu’on fait la même erreur pour la vie. Nous oublions que la vie est fragile, friable, éphémère. Nous faisons tous semblant d’être immortels. » (p. 18)
« – Non, Oscar. Dieu n’est pas le Père Noël. Tu ne peux demander que des choses de l’esprit.
– Exemple?
– Exemple : du courage, de la patience, des éclaircissements. » (p. 21)
« – Non. Vous ne comprenez pas. Pourquoi Dieu il permet qu’on soit malades? Ou bien il est méchant. Ou bien il n’est pas bien fortiche.
– Oscar, la maladie, c’est comme la mort. C’est un fait. Ce n’est pas une punition. » (p. 70)