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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2Oscar et la dame rose

Voici les lettres adressées à Dieu par un enfant de dix ans.

Elles ont été retrouvées par Mamie-Rose, la « dame rose » qui vient lui rendre visite à l’hôpital pour enfants. Elles décrivent douze jours de la vie d’Oscar, douze jours cocasses et poétiques, douze jours pleins de personnages drôles et émouvants.

Ces douze jours seront peut-être les douze derniers. Mais, grâce à Mamie Rose qui noue avec Oscar un très fort lien d’amour, ces douze jours deviendront légende.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

3 À propos du livre

Contenu

  • Deux personnages principaux liés par une amitié, un amour, irrévocables : Oscar, un enfant de dix ans atteint du cancer, qui écrit à Dieu quotidiennement, et Mamie-Rose, une vieille dame, bénévole à l’hôpital, qui visite Oscar et devient sa grande confidente; plusieurs personnages secondaires, dont la plus importante, Peggy Blue, ainsi que les parents d’Oscar.

    « Cher Dieu,
    Je m’appelle Oscar, j’ai dix ans, j’ai foutu le feu au chat, au chien, à la maison (je crois même que j’ai grillé les poissons rouges) et c’est la première lettre que je t’envoie parce que jusqu’ici, à cause de mes études, j’avais pas le temps. » (p. 9)

    « – Elle est ratée, mon opération, Mamie-Rose?
    Mamie-Rose n’a pas répondu. C’était sa manière à elle de dire oui […]
    – Si tu écrivais à Dieu, Oscar?
    – Ah non, pas vous, Mamie-Rose! […] On m’a déjà fait le coup du Père Noël. Une fois suffit!
    – Oscar, il n’y a aucun rapport entre Dieu et le Père Noël.
    – Si. Pareil. Bourrage de crâne et compagnie!
    – Est-ce que tu imagines que moi, une ancienne catcheuse, cent soixante tournois gagnés sur cent soixante-cinq, dont quarante-trois par K.-O., l’Etrangleuse du Languedoc, je puisse croire une seconde au Père Noël? » (p. 18-19)

    « Peggy Blue, c’est l’enfant bleue. Elle habite l’avant-dernière chambre au fond du couloir. Elle sourit gentiment mais elle ne parle presque pas. On dirait une fée qui se repose un moment à l’hôpital. Elle a une maladie compliquée, la maladie bleue, un problème de sang qui devrait aller aux poumons et qui n’y va pas et qui, du coup, rend toute la peau bleutée. » (p. 41-42)
     

  • Narrateur participant dont les lettres écrites à Dieu laissent croire que chaque jour compte pour dix ans et décrivent ses réflexions et ses liens interpersonnels; une treizième lettre écrite par Mamie-Rose, devenue narratrice participante à son tour.

    « "On m’appelle Crâne d’Œuf, j’ai l’air d’avoir sept ans, je vis à l’hôpital à cause de mon cancer et je ne t’ai jamais adressé la parole parce que je crois même pas que tu existes."
    Seulement si j’écris ça, ça la fout mal, tu vas moins t’intéresser à moi. Or j’ai besoin que tu t’intéresses. » (p. 10)

    « Quand je me suis réveillé, j’ai songé que j’avais quatre-vingt-dix ans et j’ai tourné la tête vers la fenêtre pour regarder la neige.
    Et là, j’ai deviné que tu venais. C’était le matin. J’étais seul sur la Terre. » (p. 94-95)

    « Je serai toujours dame rose mais je ne serai plus Mamie-Rose. Je ne l’étais que pour Oscar. » (p. 98-99)
     

  • Roman épistolaire dont plusieurs séquences dialoguées révèlent de multiples traits philosophiques sur la mort, la vie, Dieu, la souffrance, la maladie.

    « On fait comme si on ne venait à l’hôpital que pour guérir. Alors qu’on y vient aussi pour mourir.
    – Tu as raison, Oscar. Et je crois qu’on fait la même erreur pour la vie. Nous oublions que la vie est fragile, friable, éphémère. Nous faisons tous semblant d’être immortels. » (p. 18)

    « – Non, Oscar. Dieu n’est pas le Père Noël. Tu ne peux demander que des choses de l’esprit.
    – Exemple?
    – Exemple : du courage, de la patience, des éclaircissements. » (p. 21)

    « – Non. Vous ne comprenez pas. Pourquoi Dieu il permet qu’on soit malades? Ou bien il est méchant. Ou bien il n’est pas bien fortiche.
    – Oscar, la maladie, c’est comme la mort. C’est un fait. Ce n’est pas une punition. » (p. 70)

Langue

  • Registre familier dans l’ensemble de l’œuvre puisqu’il s’agit de lettres écrites de façon spontanée par un enfant de 10 ans.

    « On se promenait dans le parc de l’hôpital et elle a marché sur une crotte.
    – Merde!
    – Mamie-Rose, vous dites des vilains mots. […]  
    – Déformation professionnelle, mon petit Oscar. Dans mon métier, j’étais foutue si j’avais le vocabulaire trop délicat. » (p. 14)

    « – On s’en fout.
    – Ce sont de braves gens, Oscar. De très braves gens.
    – Je m’en fous. » (p. 30)
     

  • Vocabulaire dont plusieurs expressions et mots familiers ne sont que peu ou pas utilisés au Canada français, mais qu’il est facile de déchiffrer dans le contexte présenté.

    « …il a fallu que Mamie-Rose arrive pour mettre fin au concert.
    – Est-ce que vous allez foutre la paix à ces enfants? Qui devez-vous satisfaire, les patients ou le règlement? J’en ai rien à cirer de votre règlement, je m’assois dessus. Maintenant, silence. Allez vous crêper le chignon ailleurs. On n’est pas dans un vestiaire, ici. » (p. 59)

    « Je raconte ça vite parce que ça mérite pas plus. Peggy Blue va bien mais la Chinoise, envoyée par Pop Corn qui ne peut plus me blairer, est venue lui cafter que je l’avais embrassée sur la bouche. » (p. 74)
     

  • Figures de style simples mais imagées, énumérations et comparaisons surtout, reflétant la grande innocence et la pensée imaginative de l’enfant.

    « Pourtant je me suis appliqué, moi, à l’opération; j’ai été sage, je me suis laissé endormir, j’ai eu mal sans crier, j’ai pris tous les médicaments. » (p. 11)

    « Je serai muet même si je trouve étonnant, vu toutes les rides qu’elle a, comme des rayons de soleil autour des yeux, que personne ne s’en soit douté. » (p. 13)
     

  • Phrases interrogatives et exclamatives en abondance, procédé qui colle à l’âge d’Oscar, illustrant sa vivacité et sa curiosité toute naturelle.

    « – Mais pourquoi ils ne me disent pas tout simplement que je vais mourir? » (p. 17)

    « …j’allais être obligé de supporter mes parents. Qu’est-ce qu’ils allaient m’offrir encore? Un puzzle de dix-huit mille pièces? Des livres en kurde? Une boîte de modes d’emploi? Mon portrait du temps que j’étais en bonne santé? » (p. 78)

Référent(s) culturel(s)

  • Utilisation fréquente du vocabulaire familier – mots et expressions – de l’Europe (p. ex., serpillère, se barrer, chewing-gum, tocard, vie de patachon, journée à la con, etc.).

Pistes d'exploitation

  • Inviter les élèves à expliquer les surnoms donnés aux personnages (p. ex., Bacon, Pop Corn, Einstein).
  • Demander aux élèves d’écrire une lettre dans laquelle ils s’adressent à Dieu, et ce, en jouant le rôle d’Oscar.
  • Proposer aux élèves de tracer l’évolution du personnage d’Oscar tout au long du roman.

Conseils d'utilisation

  • Discuter avec les élèves de la maladie, du cancer, de la mort, avant d’entreprendre la lecture du roman, tout en privilégiant des histoires vécues dans leur entourage immédiat; prévoir un soutien si cela s’avère nécessaire.
  • Présenter le film éponyme aux élèves, mais après la lecture complète du roman; discuter avec les élèves des similitudes et des différences entre le roman et le film.
  • Tenir compte du fait que même si le personnage principal est un enfant de 10 ans, les sujets abordés ont une saveur philosophique et intéresseront également un lectorat adulte un peu comme l’a fait Le petit prince.
  • Garder en tête que l’auteur fait souvent référence à Dieu dans cette œuvre.