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Michel Sarrazin – Médecin et botaniste en Nouvelle-France

Un jour, il tombe sur une plante étrange qu'il n'a encore jamais observée : une délicate fleur rouge couleur de vin, avec de grandes feuilles enroulées sur elles-mêmes qui font comme un cornet. Au fond de ces feuilles, des insectes morts flottent dans un liquide clair.

Le docteur Sarrazin est enchanté de cette découverte. Il déterre un spécimen et l'enfouit avec précaution dans sa besace. En retournant vers la ville, il se remémore le nom des plantes carnivores qu'il a déjà observées en France. Celle-ci doit faire partie de la famille des Drosera, pense-t-il. Il a hâte de mieux l'observer et de fouiller dans ses livres.

Premier scientifique de la Nouvelle-France, Michel Sarrazin mérite toute notre admiration.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Un personnage historique, Michel Sarrazin, premier scientifique du Canada, entouré de personnages contemporains (Jean-Baptiste Franquelin, Gui Fagon, Joseph Pitton de Tournefort, Louis Jolliet), son épouse (Marie-Anne Hazeur), son ami (Charles, le Huron), et d’autres personnages jouant des rôles plus ou moins importants dans les découvertes de ce grand homme de science.

    « Il confie ses appréhensions à son nouvel ami, Jean-Baptiste Franquelin, cartographe* du roi, qui a déjà fait plusieurs expéditions avec Louis Jolliet. Celui-ci le rassure et l’encourage en lui décrivant des paysages alléchants et certains arbres splendides qui croissent en territoire iroquois. » (p. 9)

    « Le Dr Fagon a été nommé par le roi Louis XIV pour enseigner l’art de guérir aux futurs médecins. Tous les étudiants reçoivent aussi une formation sur la biologie des plantes et des animaux. Michel se réjouit particulièrement de l’enseignement des vertus des plantes médicinales, donné par le maître botaniste Joseph Pitton de Tournefort. » (p. 17)

    « Sa relation avec Marie-Anne Hazeur l’occupe aussi beaucoup. Michel finit par la courtiser en bonne et due forme […] On célèbre leur mariage à Montréal… » (p. 35-36)

    « Michel est fasciné par les nombreux usages qu’on peut tirer du castor. L’animal est surtout recherché pour sa fourrure. Cependant, comme le lui a enseigné son ami Charles, le Huron, Michel recommande aussi à ses malades de consommer sa viande, qui a un effet guérisseur. » (p. 37)
     

  • Exploits et découvertes botaniques de Michel Sarrazin présentés selon l’ordre chronologique; thèmes pouvant plaire au lectorat visé (p. ex., découverte, médecine, guérison, nature).
  • Mise en page aérée; texte généralement pleine page divisé en huit chapitres titrés; titres des chapitres en majuscules rouges; numéros de page en rouge; nombreux éléments graphiques (p. ex., guillemets, majuscules, deux-points, caractères italiques, tirets, parenthèses) facilitant la lecture et favorisant la compréhension de l’œuvre.

    « … le commandant lui remet un paquet de lettres. L’une d’elles, frappée d’un sceau de cire rouge, annonce au jeune homme que le roi le nomme "Médecin du Roy" pour toute la Nouvelle-France. » (p. 24)

    « Une missive du professeur Joseph Pitton de Tournefort annonce au médecin que la plante carnivore qu’il lui avait envoyée avec une description détaillée est officiellement nommée SARRACÉNIE POURPRE, un dérivé du nom de celui qui l’a découverte : Sarrazin. Cette nouvelle espèce s’ajoute à la liste de plus de deux cents plantes du Catalogue des plantes du Canada publié par l’Académie des sciences de Paris. » (p. 29)

    « Le médecin lui dit :
    – Mademoiselle, je serai très heureux de vous retrouver à mon retour. Ne m’oubliez pas.
    – Je serai là, dit Marie-Anne en souriant timidement. » (p. 31)

    « Ses collaborateurs français publient des résumés de ses travaux dans le Journal des Sçavans (Journal des savants) qui fait état des nouveautés scientifiques partout en Europe. » (p. 40)
     

  • Nombreuses illustrations en noir, blanc et rouge, en lien direct avec le texte, permettant de visualiser certains personnages ainsi que des instruments médicaux et des plantes médicinales de l’époque.
  • Dossier Michel Sarrazin, comportant un glossaire des mots de l’époque, une liste de ses contemporains, quelques repères chronologiques, ainsi que des renseignements sur la médecine au XVIIe siècle et sur la mémoire de Sarrazin, présentés à la suite du récit; renseignements sur les auteures et les illustratrices, table des matières et liste des titres parus dans la collection Bonjour l’histoire, à la fin de l’œuvre.

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; termes identifiés par un astérisque définis dans le glossaire (p. ex., apothicaire, anesthésie, laudanum, tuberculose).

    « À cette époque, être chirurgien voulait dire savoir tailler les cheveux et les barbes et panser les blessures en plus d’administrer des potions que préparaient les apothicaires* selon les douleurs ressenties par les malades. » (p. 7)

    « En ce temps-là, on ne savait pas faire une anesthésie* pour endormir la douleur que pouvait ressentir la personne qu’on allait opérer. Alors, le docteur Sarrazin fait boire à la patiente […] un mélange de vin et de laudanum*. L’opération est un succès. » (p. 25)
     

  • Structures, types et formes de phrases variés permettant une lecture fluide.

    « – Michel, tu vas donc rejoindre les élèves de la Sorbonne? s’enquiert le père Abbé du monastère de Cîteaux, l’ami de son père.
    – Que puis-je faire d’autre? se désole le jeune homme.
    – C’est très facile : va te faire instruire par un vrai savant, mon ami le Dr Gui Fagon. » (p. 16)

    « S’agit-il d’une maladie mortelle? Des taches rouges apparaissent sur la peau des malades. On pense à la fièvre pourprée. Michel en est atteint, mais grâce à son art, il réussit à sauver les malades, l’évêque et lui-même. » (p. 21)

    « Il arrive à Québec au moment où sévit une terrible épidémie de fièvre jaune, qu’on appelle "le mal de Siam". Il y a des centaines de morts. » (p. 35)

    « Il y joint quelques notes sur la mouffette, mais il doit interrompre ses études à cause de la puanteur exécrable de cette bête! » (p. 39) 

    « De nombreuses plantes ne survivent pas au voyage par bateau dans les cales humides et sans lumière, puis au transport en charrette jusqu’à Paris. » (p. 40)
     

  • Figures de style peu nombreuses (p. ex., énumération, personnification, métaphore) en raison du genre exploité, la biographie, dont l’intérêt repose sur les faits plutôt que sur le style.

    « Il rassemble tout ce qui est nécessaire pour soigner les troupes du marquis. Poudres, huiles essentielles de laurier, de lis et de rose; aussi des bistouris, des seringues, des sirops et des onguents sans oublier les bandages et de vieilles toiles pour servir de pansements. » (p. 9)

    « La campagne voisine de la jolie ville de Québec, au bord du fleuve Saint-Laurent, regorge d’une faune et d’une flore toute nouvelle pour lui. » (p. 13)

    « Chaque semaine, le nouvel étudiant parcourt les allées du Jardin du Roy à la suite du botaniste pour l’entendre discourir sur les propriétés des plantes, des plus exotiques aux plus simples, comme le bouton d’or ou la marguerite. Il boit ses paroles. » (p. 17)

    « Dans son souvenir, le beau visage de Marie-Anne Hazeur revient souvent et son cœur se serre à la pensée qu’elle a peut-être convolé en justes noces pendant sa longue absence. » (p. 34)
     

  • Séquences narratives et descriptives accentuant la curiosité, la passion, le dévouement et la détermination de Michel Sarrazin.

    « Durant toute son enfance […] il a accompagné son père pour cueillir des plantes. Avec lui, il a développé l’art de distinguer les herbes utiles, les plantes qui donnent des démangeaisons comme les orties, et celles qui ont des propriétés purgatives. Il a gardé ce goût d’herboriser* et sa curiosité lui a déjà fait découvrir quelques nouveautés en cette terre de Canada. Il se dit qu’il retrouvera avec joie cette passion des plantes lors de ce nouveau voyage. » (p. 10)

    « En vrai curieux, Michel profite de ces moments pour observer tout ce qui l’entoure, les arbres, les plantes et les bêtes qu’il croise. Il reporte ses observations dans son cahier. » (p. 11)

    « Il fait aménager la maison selon ses besoins : le rez-de-chaussée garde une place privilégiée pour les herbiers et les boîtes vitrées contenant toutes sortes d’insectes. Il s’y trouve même des cages pour y mettre des animaux vivants. Il y a des rayonnages pour les livres et une table de dissection*. Dans le jardin, le docteur fait transplanter des herbes et des plants repiqués des berges du fleuve et des forêts voisines. » (p. 27-28)

    « Malgré la soixantaine avancée, Sarrazin est toujours aussi actif et entreprenant. On peut le voir marcher dans la campagne, accompagné de son fils aîné qu’il veut initier aux merveilles curatives des plantes […] Toute sa vie, le docteur Sarrazin se tient au courant des progrès de la science. Grâce à ses amitiés avec les scientifiques français, il poursuit ses expériences sur la guérison de certaines maladies résistantes. » (p. 41)
     

  • Quelques séquences dialoguées permettant au lectorat d’apprécier la détermination de Michel Sarrazin et de mieux comprendre l’interaction entre les personnages.

    « Lors d’une rencontre dans une auberge avec de jeunes hommes comme lui, son ami Louis Jolliet lui dit :
    – Michel, pourquoi n’iriez-vous pas en France parfaire vos études et devenir médecin? Vous savez combien l’absence d’un médecin ici, en Nouvelle-France, nous pèse.
    Les autres convives se mettent de la partie.
    – En effet, Michel, nous aurions bien besoin de vous, déclare son ami Franquelin, le cartographe.
    Le jeune homme se sent interpellé. Il proteste :
    – Mais j’aime ce pays! J’aime Québec.
    – Vous aurez ici un piètre avenir en tant que simple chirurgien, poursuit Jean-Baptiste Franquelin.
    – Pensez-y, répète son ami Jolliet. Vous reviendrez avec un diplôme de médecin. Et vous serez mieux estimé en plus de sauver des vies. » (p. 13)

    « – Monsieur l’Intendant, implore-t-il, le mal arrive des navires. Je vous prie d’instaurer une quarantaine pour les bateaux arrivant à Québec.
    – Je n’ai encore reçu aucun ordre de Paris pour obliger les capitaines à suivre vos judicieux conseils.
    – Alors nous continuerons à souffrir de maladies incurables*! s’emporte le médecin. Selon l’évêque, les seuls remèdes à ces fléaux sont les prières et les pénitences. Foutaise! » (p. 22)

    « – Charles, viens voir! crie-t-il.
    – Ah! je connais cette plante. Ici on l’appelle oreille de cochon! s’exclame le Huron.
    – On l’utilise pour soigner?
    – Certainement. Chez les miens, on en tire un remède pour guérir ce que vous appelez la petite vérole. » (p. 23)

    « – Faites venir des ânes par le prochain navire de La Rochelle, insiste-t-il. Vous verrez combien ce sera utile.
    – Vous ne trouvez pas, monsieur le docteur, que votre demande est plutôt exagérée? s’écrie l’un des membres.
    – Si vous étiez atteint de tuberculose, monsieur, répond Sarrazin d’un ton sans réplique, vous seriez certainement d’accord. » (p. 42)

Référent(s) culturel(s)

  • Références à la francophonie internationale.
  • Références aux faits historiques de l'époque de la colonisation de la Nouvelle-France.
  • Références aux pratiques de guérison amérindiennes.

Pistes d'exploitation

  • En cours de lecture, dresser, en groupe-classe, la liste des plantes utilisées pour soigner des malades (p. ex., pulmonaire, capillaire). Après la lecture, demander aux élèves, regroupés en dyades, de choisir quelques-unes de ces plantes, d'effectuer une recherche dans Internet sur leurs bienfaits, puis de présenter leurs trouvailles à l'aide d'un outil organisationnel. Leur suggérer d'ajouter des photos pour agrémenter leur présentation.
  • Demander aux élèves, regroupés en quatuors, de transformer, en saynète, un chapitre du récit. Les inviter à présenter leur saynète devant un groupe-classe du cycle moyen.
  • Rappeler aux élèves qu'à la suite du décès de Michel Sarrazin, son épouse, laissée sans ressources, a communiqué avec l'Académie des sciences de Paris pour demander une aide financière, mais l'Académie la lui a refusée. Leur demander de rédiger, regroupés en dyades, une lettre ouverte contestant la décision de l'Académie, tout en appuyant leur point de vue des mérites du docteur Sarrazin (p. ex., Il a soigné des soldats atteints de la petite vérole. Il a accompagné le gouverneur de la Nouvelle-France dans une expédition. Il a assisté les médecins à l'Hôtel-Dieu de Paris. Il s'est mérité le titre de « Médecin du Roy » pour toute la Nouvelle-France.) Les inviter à lire leur lettre devant le groupe-classe, puis encourager les membres de l'auditoire à commenter chaque présentation.

Conseils d'utilisation

  • Avant la lecture, présenter les mots de l'époque de Sarrazin qui pourraient nuire à la compréhension du texte, puis expliquer l'utilité du glossaire.
  • Avant la lecture, présenter, à l'aide des notes des pages 54 à 56, les personnages historiques trouvés dans le récit.
  • En cours de lecture, commenter les termes utilisés pour désigner les Autochtones.
  • Consulter la fiche d'activités pédagogiques disponible sur le site de l'éditeur.
  • Présenter les caractéristiques de la lettre ouverte afin d'en faciliter la rédaction.
  • Inviter les élèves à lire d'autres livres de la même collection, tels que Louis Riel – Combattant métis et Samuel de Champlain – Fondateur de la Nouvelle-France, dont les fiches descriptives se trouvent dans FousDeLire.