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Lieux cachés

Poète et globetrotteur, Serge Patrice Thibodeau fait appel au récit pour raconter, à coups d’anecdotes et de clins d’œil, une partie de ce qu’il a vu et entendu au cours de vingt-cinq années qu’il a passées à parcourir le monde. Doué d’un sens de l’observation original, le voyageur témoigne de préoccupations universelles, telles la guerre, la pauvreté et l’intolérance, tout en ayant recours par moments à un humour inattendu qui donne à ces récits un ton très personnel. La traversée de ces lieux cachés est en soi un long voyage, dans tous les sens, mais elle est aussi l’histoire d’un retour.

 

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Personnage principal et narrateur, Serge Patrice, l’auteur, qui raconte ses observations et ses expériences pendant les années qu’il a passées à voyager dans le monde.

« Quand j’étais moi-même un jeune homme de vingt-trois ans, j’avais fait un séjour d’un an en Europe et au Moyen-Orient; la route m’avait conduit de la Hollande à la Belgique, de l’Autriche à l’Italie, de la Grèce à la Palestine. Une année d’errance au bout de laquelle j’étais persuadé que j’allais consacrer le reste de ma vie au voyage et à l’écriture. Vingt-cinq ans après, soit une trentaine de pays et une quinzaine de livres plus tard, je mérite que l’on dise de moi que je suis un « dangereux récidiviste ». » (p. 134)

  • Personnages secondaires peu nombreux, dont Louise, son amie de Londres, Ismaël, un jeune vendeur qui l’invite dans son village pour assister aux championnats nationaux mexicains de basket, ainsi que les gens qu’il côtoie au cours de son voyage.

« Mon amie Louise, que je n’avais pas revue depuis plus de six ans et qui avait fini par me retracer grâce à Internet, venait tout juste de traverser la Manche par le tunnel qui relie l’Angleterre au reste de l’Europe, et elle s’apprêtait à débarquer dans sa ville-fétiche. » (p. 43)

« Vous pouvez donc imaginer ma réticence quand Ismaël, le jeune homme qui vend des refrescos sur la plage, m’invite à brule-pourpoint à me rendre avec lui dans son village pour assister aux championnats nationaux mexicains de basket, à Santa Catarina Loxicha, un tout petit village de la sierra Madre del Sur, jouqué au faite d’une montagne, là où s’arrête la route après douze heures de trajet. » (p. 99)

« La Princess of Acadia est presque vide. Sur le pont, une quinzaine de passagers, pas plus. La traversée s’annonce calme sur les eaux glacées de la baie de Fundy. J’entends quelqu’un mentionner que les conditions sont idéales pour apercevoir des baleines. » (p. 121)

  • Recueil de 15 courts récits titrés relatant les expériences de voyage de l’auteur dans différents lieux et les événements qui ont marqué sa vie; scénarios suivant l’ordre chronologique, parfois entrecoupés de nombreux courts retours en arrière et permettant de faire des liens entre ce que le personnage voit ou vit et d’autres voyages déjà effectués; thèmes (p. ex., voyage, littérature, histoire, droits de la personne) aptes à intéresser le lectorat visé.
  • Mise en page aérée; éléments graphiques (p. ex., italiques, guillemets, acronymes, points de suspension, parenthèses, majuscules) facilitant l’interprétation du texte; liste des œuvres de l’auteur et dédicace au début; remerciements, repères, table des matières et liste des œuvres de la collection à la fin; notes biographiques sur l’auteur à la quatrième de couverture du livre.

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; mots moins connus (p. ex., affublées, chasubles, étal, ahanant, bigarrée) compréhensibles à l’aide du contexte; mots du registre familier (p. ex., hé là, le con, p’tite, merde), mots anglais (p. ex., the tube, mind the gap, last call for alcohol), mots espagnols (p. ex., tormenta, sopa de lima) et mots italiens (p. ex., amore e fede eterna, si vegga in voi regnar) contribuant à la vraisemblance des lieux et du voyage.
  • Phrases transformées et phrases à construction particulière; emploi de divers types et formes de phrases (p. ex., déclarative, interrogative, exclamative, impersonnelle) favorisant une lecture dynamique.

« La jeune femme, une Hollandaise comme on en voit sur les cartes postales, une blonde aux grands yeux verts, m’informe tout sourire que quelqu’un vient justement d’annuler sa réservation et qu’il reste une place de choix en plein centre de la huitième rangée du parterre. Elle me montre l’emplacement exact en tournant vers moi l’écran de son ordinateur; en effet, c’est en plein centre, légèrement vers la gauche, juste en face de la chanteuse. Légèrement inquiet :
– Et ça coûte combien?
– Quatre-vingt-cinq euros.
Je fouille dans mes poches; il m’en reste quatre-vingt-dix! »

  • Figures de style (p. ex., personnification, hyperbole, répétition, métaphore) qui enrichissent les textes et agrémentent la lecture.

« La pénombre de la fin d’après-midi invitait à se désaltérer. » (p. 18)

« On venait de publier récemment une biographie de Chatwin et toutes les librairies de l’Angleterre ornaient leurs vitrines d’un étalage pyramidal de cet ouvrage. » (p. 18)

« Je ne me rappelle pas la suite du concert, je le regrette; j’étais tout simplement habité par l’apparition de Magdalena, j’entendais sa voix dans la nuit, une voix parlée, non chantée, une voix chaleureuse qui séduisait mon oreille pour la première fois. » (p. 25)

  • Prédominance de séquences narratives et descriptives qui apportent des précisions sur les personnages et illustrent les lieux visités; séquences dialoguées peu nombreuses révélant les émotions des personnages ainsi que les interactions entre eux.

« Le Fonds néerlandais des lettres a eu l’exquise gentillesse de mettre à ma disposition la maison de Adriaan Roland Holst, celui qu’on a jadis surnommé le ²Prince des Poètes de Hollande², et qui a habité à Bergen de 1934 à 1976. J’y loge pendant une semaine, à la périphérie du village, et c’est de là que je pars en excursion à vélo dans les polders et dans les dunes. La maison est entourée d’un jardin simple et intime, enveloppant, peuplé en ce moment de crocus aux pétales d’un sombre velours violet, et de perce-neiges immaculés. » (p. 86)

« – Mais, vous avez vu ça? Un verre d’eau! Se rincer la bouche après avoir bu un café!
– Si vous voulez mon avis, ma p’tite dame, celle-là, elle est Italienne!
– Mais quand même! On se rince la bouche quand le café est mauvais, mais quand il est bon, c’est ri-di-cule!
– Alors là, vous avez parfaitement raison! On se rince pas la bouche après avoir bu un café, voilà!
– Mais voilà! C’est ri-di-cule!
– Mais moi, je vous le dis, hein, ma p’tite dame, celle-là, si vous voulez mon avis, eh bien, celle-là, elle est Italienne!
– Mais vous vous rendez compte! Se rincer la bouche après avoir bu un café! Mais à quoi ça sert de boire du café si c’est pas pour en garder le gout dans la bouche! Et puis, mon bon monsieur, mon café, il est pas si mauvais que ça, n’est-ce pas? Vraiment! c’est ri-di-cule!
– Mais c’est moi qui vous le dis, hein, ma p’tite dame, si vous voulez mon avis, celle-là, eh bien, elle est Italienne! Voilà! » (p. 94-95)

Référent(s) culturel(s)

  • Plusieurs allusions à des auteurs et à des artistes de la francophonie canadienne et mondiale (p. ex.,Michel Tremblay, Jean Leloup).
  • Référence à l’identité acadienne et plus précisément au Grand Dérangement.

Pistes d'exploitation

  • Proposer aux élèves, réunis en dyades, de choisir un lieu décrit par l’auteur, de trouver des images ou des photos qui pourraient le refléter, puis de préparer un collage. Afficher les travaux en salle de classe.
  • Suggérer aux élèves, regroupés en équipes, de comparer les récits de l’œuvre avec les poèmes du même auteur en explorant les thèmes communs (p. ex., la musique, la littérature et le voyage). Les inviter à présenter leurs trouvailles au groupe-classe à l’aide d’un outil organisationnel.
  • Inviter les élèves à rédiger un court récit de voyage à partir de leur propre expérience. Leur demander d’ajouter quelques figures de style pour enrichir leur texte. Animer une mise en commun afin de leur permettre de présenter leur travail au groupe-classe.

Conseils d'utilisation

  • Prévenir les élèves quant au genre de texte dont il est question; plus précisément, leur indiquer que les récits n’ont pas d’intrigue claire et qu’il s’agit surtout de brèves descriptions de certains lieux et de courts périples effectués par le personnage principal.
  • Lire les récits sans ordre particulier étant donné qu’ils ne se suivent pas.
  • Porter une attention particulière aux retours en arrière fréquents, ce qui peut confondre les élèves.
  • Cette œuvre tient compte de la nouvelle orthographe.
  • Inciter les élèves à lire d’autres récits, tels que Pour se raconter I – Souvenirs d’enfance, Petites chroniques de notre histoire et Les touristes ne vont pas à Abalak, dont les fiches pédagogiques se trouvent dans FousDeLire.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 10e à 12e année, Série : 180, Le vagabond du Nord.