1
Anatomie de la fiche Anatomie interactive
Ajouter au bac de lecture
Nous vous invitons à cliquer sur les puces numérotées pour avoir plus d’informations sur les différentes sections de la fiche pédagogique et en apprendre davantage sur la manière de l’utiliser.

2Lieux cachés

Poète et globetrotteur, Serge Patrice Thibodeau fait appel au récit pour raconter, à coups d’anecdotes et de clins d’œil, une partie de ce qu’il a vu et entendu au cours de vingt-cinq années qu’il a passées à parcourir le monde. Doué d’un sens de l’observation original, le voyageur témoigne de préoccupations universelles, telles la guerre, la pauvreté et l’intolérance, tout en ayant recours par moments à un humour inattendu qui donne à ces récits un ton très personnel. La traversée de ces lieux cachés est en soi un long voyage, dans tous les sens, mais elle est aussi l’histoire d’un retour.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

3 À propos du livre

Contenu

  • Un seul personnage principal, Serge Patrice, qui est le voyageur et le narrateur participant de chacun des récits; personnages secondaires peu nombreux, presque inexistants sauf Louise et Ismaël, qui ressortent de quelques récits et qui sont décrits en fonction de leur relation avec le personnage principal.

    « Mon amie Louise, que je n'avais pas revue depuis plus de six ans et qui avait fini par me retracer grâce à Internet, venait tout juste de traverser la Manche par le tunnel qui relie l'Angleterre au reste de l'Europe, et elle s'apprêtait à débarquer dans sa ville-fétiche. » (p. 43)

    « Après quatre heures de brassage en tous sens, nous arrivons à Santa Catarina et l'angoisse me sert la gorge quand Ismaël me dit que même ses parents ne savent pas que je l'accompagne. » (p. 125)

    « Quand j'étais moi-même un jeune homme de vingt-trois ans, j'avais fait un séjour d'un an en Europe et au Moyen-Orient; la route m'avait conduit de la Hollande à la Belgique, de l'Autriche à l'Italie, de la Grèce à la Palestine. Une année d'errance au bout de laquelle j'étais persuadé que j'allais consacrer le reste de ma vie au voyage et à l'écriture. Vingt-cinq ans après, soit une trentaine de pays et une quinzaine de livres plus tard, je mérite que l'on dise de moi que je suis un "dangereux récidiviste". » (p. 134)
     

  • Récits permettant essentiellement de présenter les réflexions et réactions (p. ex., la nostalgie, le dégoût, la peur, la curiosité) du personnage principal quant à ses expériences de voyage dans différents lieux; plusieurs séquences descriptives illustrant de façon très imagée les lieux visités.
  • « Prague me manque, à chaque jour. Cette ville est le Grand Amour de ma vie, un lieu magnifique où j'entends résonner le chœur final du Barbier de Séville de Rossini :
    Amore e fede eterna,
    Si vegga in voi regnar!

    Qu'amour et alliance éternelle règnent en vous à jamais. » (p. 62-63)

    « Je veux tout oublier, absolument tout, je veux rayer ce mot de ma mémoire : Arabushim. Je me sens tellement impuissant, inutile. Je me promets de ne plus jamais remettre les pieds au Moyen-Orient. » (p. 82)

    « Il ne fait pas trop chaud, et la poussière rouge de la sierra recouvre tous les passagers alors que nous traversons des paysages époustouflants, d'une beauté sauvage et grandiose, avec d'énormes pins qui poussent là dans le sol sablonneux. » (p. 125)
     

  • Thèmes du voyage, de la littérature, de l'histoire, des droits de la personne; mention de la guerre et de l’injustice dans quelques récits.

    « Ceux que j'avais choisis comme compagnons de voyage étaient les mots du romancier Gao Xingjian et des poètes Yannis Ritsos et Odysseus Elytis. Lire des auteurs grecs et chinois exacerbait l'étrangeté du Brésil, pays de braise et de bronze. » (p. 12)

    « J'ai suffisamment écrit au sujet de la guerre; nommer les chefs d'État les plus puissants de ce monde me répugne, tout comme le font les allusions à ces connards qui terrorisent les civils un peu partout sur la planète. Je veux prendre l'air! Qu'on me laisse écrire, enfin! » (p. 85)
     

  • Indications au début de chaque récit précisant le lieu (p. ex., Brésil, Royaume-Uni, République tchèque) et le temps (p. ex., octobre 2002, mars 2001, octobre 1998), le tout présenté sans ordre chronologique.

Langue

  • Registre courant essentiellement employé dans les récits; quelques passages pouvant frôler le registre soutenu, vu le vocabulaire plutôt riche employé, mais restant compréhensibles.

    « J’ai erré tout l’après-midi dans les grands jardins du château de Prague avant de descendre vers la rue Nerudova. Un étal sur le trottoir propose des photos anciennes. Mon regard est tout de suite attiré par une diva aux longues tresses, au regard perdu à l’horizon, dans une pose des années quarante. » (p. 31)

    « J’amorce la descente avec mille précautions; en bas, c’est la chute, le précipice, le désastre, que dis-je? en bas, c’est la mort certaine. Rendu là où le sentier devient moins accidenté, je descends presque au pas de gigue vers les Cabassols, je rencontre plusieurs aventuriers qui montent péniblement, ahanant; je les gratifie de mon plus beau sourire, pour les encourager à monter, à monter encore, sans se retourner. » (p. 119)
     

  • Plusieurs mots et expressions propres aux milieux visités figurant en italique dans les différents récits et contribuant à la vraisemblance des lieux et du voyage.

    « Après des propos d'usage un peu gauches et superficiels, ça va? oui, ça va! nous avons pris le métro qu'on nomme là-bas the tube, et nos discussions à bâtons rompus étaient ponctuées par la voix de la madame électronique qui nous rappelait à chaque arrêt : mind the gap. » (p. 46)

    « J'étais le seul gringo à bord de l'autobus qui m'amenait de Puerto Angel, dans l'État de Oaxaca, jusqu'à San Cristóbal de las Casas. » (p. 72)

    « Arabushim, employé en hébreu, est un qualificatif haineux qui se situe à mi-chemin entre Arabes et des termes péjoratifs. » (p. 76)
     

  • Nombreux courts retours en arrière permettant de faire des liens entre ce que le personnage voit ou vit et d'autres voyages déjà effectués.

    « C'est justement en Côte d'Ivoire que je me trouvais en compagnie de l'équipe de Jeunesse Canada Monde en 1976 et 1977. » (p. 15)

    « Je me souviendrai longtemps du tout premier opéra auquel j'ai assisté, avec mon amie Louise. C'était à Varsovie, en février 1985, et Madama Butterfly, un opéra de l'Italien Puccini, et qui se passe au Japon, était ce soir-là chanté en polonais! » (p. 61)

Référent(s) culturel(s)

  • Plusieurs allusions à des auteurs et artistes de la francophonie canadienne et mondiale.

    « Je me suis vite habitué à ce train de vie; je me lave dans le ruisseau au fond du ravin, avec de l'eau glacée que je répands sur mon corps à l'aide d'une tasse, me lavant "paroisse par paroisse", comme dirait Michel Tremblay. » (p. 126)

    « Dans ma tête me reviennent les paroles de Jean Leloup : La plaine est triste sous le deuil/ Quand tout à coup l'amour n'est plus… » (p. 135)
     

  • Référence à l'identité acadienne et plus précisément au Grand Dérangement.

    « On ne mentionne pas qu'en 1755, plus de mille-cinq-cents Acadiens et Acadiennes ont été déportés d'ici, comme si ce n'était là qu'un fait divers. » (p. 148)

Pistes d'exploitation

  • Demander aux élèves de trouver des images ou photos (à la suite d'une recherche à la bibliothèque et en ligne) qui pourraient refléter des lieux que décrit le personnage principal; leur proposer par la suite d’en faire un montage.
  • Inviter les élèves à faire des liens entre les poèmes du même auteur et ces récits; voir comment certains de ses poèmes reflètent également les intérêts dont il est question dans ces récits (notamment la musique, la littérature et le voyage).
  • Proposer aux élèves de rédiger un court récit de voyage à partir de leur propre expérience ou celle de quelqu'un qu'ils connaissent; leur demander d'employer un narrateur participant (comme dans l'œuvre) et d'insérer quelques comparaisons dans leur texte pour le rendre plus imagé; les inviter à partager leur récit au reste de la classe.

Conseils d'utilisation

  • Prévenir les élèves quant au genre de texte dont il est question; plus précisément, leur indiquer que les récits n’ont pas d’intrigue claire et qu’il s’agit surtout de brèves descriptions de certains lieux et de courts périples effectués par le personnage principal.
  • Lire les récits sans ordre particulier étant donné qu’ils ne se suivent pas.
  • Porter une attention particulière aux retours en arrière fréquents qui peuvent confondre les élèves; les prévenir avant la lecture que les récits sont très simples et qu'il faut les lire comme de courtes descriptions de lieux et de sentiments du personnage dans ses déplacements, plutôt que comme des intrigues complètes et complexes.
  • Accompagner les élèves (surtout ceux du cours FRA3U) dans la lecture; certains récits contiennent des descriptions très imagées que le lectorat aura sans doute du mal à saisir.
  • Mentionner aux élèves que l’auteur utilise la nouvelle orthographe surtout dans le cas de l’omission de l’accent circonflexe.

    « Des nuages effilochés se précipitaient dans le ciel en se bousculant, fouettés par les vents déchainés de l’ouragan. » (p. 37)

    « BEYROUTH, LIBAN, AOUT 1997. » (p. 75)

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 10e à 12e année, Série : Francophonies d'Amérique, Nous, Franco-Ontariens.