Contenu
- Personnage principal, Janice, mère de famille qui se retrouve seule pour la première fois en dix ans de mariage et qui découvre un monde d’aventure et de liberté.
« En fait, c’était la première fois depuis la naissance de Raoul, la première fois depuis neuf ans, que Janice se trouvait seule pour une période aussi longue. Même si elle aimait bien sa famille, elle s’avoua qu’elle avait eu hâte de se retrouver seule avant le départ de Ralph pour Halifax. Ce serait, en somme, une semaine de repos bien mérité. » (p. 15)
- Quelques personnages secondaires interagissant avec Janice, dont Odette et Raoul, ses enfants, qui partent dans un camp de vacances, Ralph, son époux, qui se rend à Halifax pour suivre un cours, Anselm, homme simple qui l’aime secrètement, mais n’ose pas le lui dire, ainsi que Pierre, un homme d’affaires avec qui elle entretient une liaison.
« Janice s’était déjà éloignée de la fenêtre pour ranger la vaisselle dans les armoires. Elle avait le sentiment que le temps passait trop vite. Cette première semaine du mois d’aout était très spéciale pour elle parce que ses enfants, Raoul et Odette, venaient de partir au camp d’été et Ralph, son mari, était à Halifax où il suivait un atelier de perfectionnement en réparation de moteurs à diésel. » (p. 14)
« Du coin de l’œil, Anselm guettait Janice passer et repasser derrière lui. Tout en coupant ses buches, il se trouvait chanceux d’être seul avec elle en cet après-midi. » (p. 19)
« Pierre et Janice s’approchèrent. Leurs corps s’effleurèrent et Janice posa ses mains autour de sa taille. Il glissa ses doigts sur sa nuque pour lui caresser les cheveux et leurs yeux se rencontrèrent dans un regard qui aurait été presque défendu ailleurs, mais qui prenait ici, sur la mer, toute la force libératrice de la brise qui commençait à peine à bercer le bateau. » (p. 39)
- Roman captivant dont l’intrigue, échelonnée sur une semaine, s’organise autour des péripéties que vit une famille de la Nouvelle-Écosse au cours d’une sécheresse; nombreux retours en arrière qui aident à connaître davantage la vie, les expériences et les sentiments de certains personnages; thèmes (p. ex., pénurie d’eau, incendie, relation amoureuse, famille, liberté) aptes à intéresser le lectorat visé.
- Mise en page simple; œuvre répartie en trois parties précédées d’un prologue et suivies d’un épilogue; éléments graphiques (p. ex., points de suspension, symboles marquant un changement de scène ou un laps de temps, italiques, guillemets) qui facilitent l’interprétation de l’œuvre; courtes notes biographiques sur l’auteure sur le rabat de la première de couverture; mention des œuvres de la même auteure au début; table des matières et liste d’œuvres de la même collection à la fin; extrait à la quatrième de couverture du livre.
Langue
- Registre de langue courant dans les séquences descriptives et narratives; mots moins connus (p. ex., oisiveté, commisération, préfet, bolets, décalcomanies) compréhensibles à l’aide du contexte; mots et expressions du registre familier (p. ex., I’ fait chaud, je m’ai coupé, point vraiment) typiques du langage courant des habitants de la Nouvelle-Écosse; mots anglais (p. ex., all the big oil companies are moving down here, you can’t quit now!) reflétant la langue dominante de certains personnages.
- Phrases de base, phrases transformées et phrases à construction particulière; prédominance de phrases déclaratives dans la narration; nombreuses phrases exclamatives et interrogatives dans les dialogues, traduisant les émotions des personnages.
« Mais Anselm s’était déjà tourné vers la grange du voisin et Janice le vit presque courir pour la première fois. À peine rendu hors de vue, il se tourna vers le mur de la grange, posa ses deux mains sur les bardeaux battus par la chaleur et prit une profonde respiration en se collant la joue au mur. ²Pourquoi j’peux point être…² Trop tard. Tout le poids de son existence pitoyable se détacha de son ventre et il vomit. Il vomit tout. Jusqu’à l’épuisement. » (p. 47)
« – C’est astheure que j’avons ce problème icitte. Quoi ce que vous allez faire?
Le préfet fit un grand soupir.
– J’ai envoyé un télégramme à certains ministres à Halifax, j’voudrais les rencontrer pour rediscuter la possibilité d’obtenir d’l’argent pour avoir notre propre système d’eau.
– Ça nous redonne point notre travail!
– Avez-vous parlé aux gérants de vos compagnies?
– I’ nous ont dit de venir icitte. » (p. 98)
- Figures de style variées (p. ex., anaphore, répétition, comparaison, personnification, métaphore, énumération, hyperbole) qui permettent de mieux saisir les émotions des personnages, de s’imaginer les paysages et de visualiser les scènes du roman.
« On aurait plus le droit d’avoir un chien sans l’attacher, on n’aurait plus le droit de choisir la couleur de sa maison, on n’aurait plus de droit d’avoir un tas de bois à feu à côté de la maison… » (p. 97)
« Raa-oul… Raa-oul… Raa-oul. » (p. 114)
« Raoul, situé à peu près au milieu de la ligne de secours, se précipita vers l’avant comme dans la formation des outardes en vol. » (p. 114)
« Janice, appuyée contre Pierre à côté de la roue, souriait aux oiseaux qui jouaient à cachecache au gré de la vague. Cet oiseau, mille fois entrainé dans les profondeurs de l’inspiration poétique et peint à tout instant dans des tableaux et sur des cartes et les affiches les plus voyantes, se berçait innocemment sur la vague. » (p. 116)
« Pierre contemplait, consterné, son chêne, son bouleau, sa plaine, son hêtre, le rare pin et le sapin plantés de ses propres mains se faire foudroyer par ce foyer ardent, démesuré, qui crachait à sa face des craquements injurieux. » (p. 127)
« Le feu craquait, comme dans un poêle à bois, mais mille fois plus puissant. » (p. 130)
- Séquences descriptives et narratives qui aident à percevoir les états d’âme de Janice, à comprendre les défis que doivent relever les habitants du village et à s’imaginer le paysage entourant leur demeure; séquences dialoguées reflétant les relations qui existent entre les personnages, apportant une touche locale au roman.
« La tondeuse s’était tue. Janice la serra dans la remise et, en sortant, elle s’étendit quelques minutes par terre, le temps de reprendre une respiration normale. Le soleil chaud battait son plein, remplissait l’air du parfum du foin fraichement coupé. Un camion portant deux grands réservoirs d’eau passait dans la route. On irait les verser dans un puits sec en guise de solution temporaire. L’eau éclaboussait les parois du réservoir et chaque cahot en versait un peu sur la route. » (p. 20)
« Il y avait quelque chose de féérique dans le fait de se trouver là, juché sur le pont au-dessus du havre. C’était presque comme se payer un tour en téléphérique pour voir le paysage d’un angle nouveau. Un sentiment de puissance accompagnait cette vision compacte de la ville, cette ville qui paraissait si petite et presque paresseuse sous le soleil de l’avant-midi. » (p. 86)
« – Rappelez-vous trois ans passés…
Une rumeur s’éleva dans la salle.
– … trois ans passés avec le plan d’aménagement municipal, y avait un bon système d’eau de prévu.
– Pis quoi ce qu’a arrivé? reprit une voix innocente qui ne se rendait pas compte qu’elle ne faisait que jeter l’avantage à l’adversaire.
– … mais… trois ans passés vous nous avez dit, même en plus grand nombre que d’soir, vous nous avez dit que vous vouliez point de plan d’aménagement… point du tout. […]
– Vous vouliez point que ça monte vos taxes… » (p. 96-97)
Référent(s) culturel(s)
- Quelques référents culturels de la francophonie acadienne : allusions à certains lieux (p. ex., Nouvelle-Écosse, Halifax, parc Point Pleasant).
- Utilisation de termes issus du parler acadien (p. ex., coupeux de bois, j’allons, point trop).
Pistes d'exploitation
- Proposer aux élèves, regroupés en équipes, d’effectuer une recherche sur l’efficacité des sourciers et des croyances entourant leur art, puis de préparer une infographie. Animer une mise en commun afin de leur permettre de faire part de leur travail au groupe-classe.
- Demander aux élèves, réunis en dyades, de reformuler les dialogues d’une partie du roman en français courant et les inviter à noter les différences pour en retracer l’origine (p. ex., j’allons, point, aisée, j’sons, i’voulont). Animer une mise en commun afin de leur permettre de présenter leur travail au groupe-classe.
- Animer une discussion sur l’impact d’une sécheresse dans le secteur agricole (p. ex., diminution de la qualité des récoltes, invasions d’insectes, augmentation des prix dans les supermarchés). Suggérer aux élèves, réunis en équipes, d’étudier les mesures gouvernementales canadiennes visant à résoudre ces problèmes, puis de présenter leur travail au groupe-classe sous la forme d’un dépliant informatif.
Conseils d'utilisation
- Aviser les élèves que l’auteure emploie la nouvelle orthographe tout au long du roman (p. ex., deux-cents, aout, ognons, entrainer, brulé, surement, gout, buches).
- Accorder une attention particulière aux sujets délicats dont on traite dans l’œuvre (p. ex., liaison extraconjugale, mort).
- Proposer aux élèves d’explorer une autre œuvre de la même auteure, soit Laville, dont la fiche pédagogique se trouve dans FousDeLire.
Ressource(s) additionnelle(s)
- IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 9e à 12e année, Série : Hors Québec, Les gens de Clare en Nouvelle-Écosse; Un secret bien gardé de l’Acadie, Clare, Nouvelle-Écosse.
- IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 9e à 12e année, Série : Amalgame, Cindy Doire dans la vallée d’Annapolis.