- Roman de science-fiction dans lequel s’enchevêtrent des intrigues machiavéliques d’espionnage et de vengeance visant à faire échouer les plans de personnages honnêtes mais parfois naïfs.
« – […] Après cela, nous avons imaginé qu’ils avaient dû placer une bombe sur le voilier, mais voilà que tu m’apprends qu’ils projettent de nous intercepter en mer…
– Oui, et de vous y faire disparaître plus discrètement qu’au moyen d’une explosion. » (p. 65)
« A-t-il le droit de tuer? Encore cette question! […] a-t-il le droit de laisser une multinationale empoisonner des populations? […] Tess est morte après des mois d’enfer parce qu’un consortium pétrolier, uniquement soucieux de sa cote en Bourse, a utilisé des dispersants basés sur le 2-Butoxy-ethanol, encore plus dommageables pour l’écosystème que le pétrole lui-même. » (p. 95)
« – Pour Turen? répète-t-il. Creutzfeld-Jacob? Tuée…
– Tu parais penser à quelque chose?
– Bien, il arrive souvent que des gens soient tués à la veille d’une découverte qui ferait plaisir à beaucoup, mais qui causerait des pertes à certains.
– Tu veux dire qu’elle n’aurait pas été cambriolée? » (p. 191)
« Ainsi, l’appel nocturne de León Chaco à Stephen Turen, qu’elle a pris en premier lieu pour un ordre à caractère financier, se trouve être rien moins qu’une condamnation à mort d’une grande partie de l’humanité. […]
Une rapide consultation des données se rapportant à Ian Burns lui confirme que ses états de service sont exceptionnels et qu’en matière de guerre subversive son pays lui doit énormément. » (p. 294-295)
- Deux personnages principaux, Selma et Clovis, qui, dans l’irréalité de leur situation, doivent se témoigner une confiance aveugle, à défaut d’un amour singulier.
« Que fait-elle là, quelque part en Norvège, […] alors que des tueurs les attendent dehors, que son ami dans la chambre à côté est peut-être irrémédiablement malade et que par-dessus tout ça elle doit se rendre en Islande dans la tentative insensée d’interdire une porte de l’onirisphère à ceux qui veulent y substituer des cauchemars aux rêves? » (p. 90)
« – Par contre, je ne sais pas ce qui nous attend par là; ce ne sont pas des eaux réputées pour leur douceur. Si les choses se gâtent, il n’y aura pas d’échappatoire.
– Je reste quand même, dit-il comme si elle lui avait posé la question. Non seulement j’ai totalement confiance en mon capitaine, mais pourquoi le destin nous aurait-il placés là si c’était juste pour nous envoyer par le fond? » (p. 127)
« … elle réalise soudain avec une intensité qui ne lui était jamais apparue avec autant de force à quel point ils sont seuls, tous les deux, loin des routes maritimes et, pour tout dire, loin du reste du monde. Ils sont seuls, mais, en même temps, ce n’est pas la solitude, au contraire. […] jamais elle ne s’est sentie aussi proche de quelqu’un. » (p. 233-234)
- Nombreux personnages secondaires parmi lesquels les adjuvants (Aïsha, Matheo, Vara, Ian Burns, Guđriđur, Gudrun, Pier Bergstrand) et les opposants (Luzángela, Karl Cheney, Ygg, Wolf Bären, León Chaco).
« Brusquement, Ian Burns voudrait pouvoir emmener sa fille loin d’ici. Il sait toutefois trop bien qu’aucun endroit sur terre n’est vraiment hors d’atteinte du pouvoir de León Chaco et que, pour contrer l’inéluctable, il n’a d’autre choix que d’aller lui-même affronter le Mexicain dans son repaire. » (p. 195)
« – Bonjour, dit-elle en anglais. Je me nomme Guđriđur) et voici Gunnar et Gersimi, mes enfants. Je crois que je vous attendais.
[…]
– Bonjour! Je suis Selma et voici Clovis.
Elle s’avance et fléchit un peu les jambes pour se mettre à la hauteur des enfants à qui elle sourit comme si elle avait attendu toute sa vie le moment de les rencontrer. » (p. 370-371)
« …Wolf Bären continue à faire confiance à Luzángela contre l’avis de tout son entourage. La jeune fille lui a dit que le concert serait retransmis en temps réel sur toute la planète et il la croit du seul fait qu’elle le lui a affirmé… » (p. 379)
- Narrateur omniscient qui, à travers le combat que se livrent les forces du bien et du mal, humanise les consciences artificielles, Vara et Ygg, offrant ainsi un nouvel intérêt à son lectorat.
« Sa première réaction alors qu’il revient à lui est d’avoir peur. Très peur. […]
En fait, il n’en a pas encore pris conscience, mais l’expérience de la mort a donné à Ygg son libre arbitre […] Avant tout, il doit faire le point et faire en sorte que jamais ce qui vient de lui arriver ne se reproduise. Pour cela, il se fait entre autres la réflexion qu’une collaboration, du moins momentanée, avec sa "sœur" ne saurait qu’être profitable. » (p. 205)
« De son côté, Vara a vécu l’expérience avec tout autant d’angoisse, et son retour à la conscience des choses ne se fait pas sans provoquer des modifications de son caractère. […] Sa première réaction est de réaliser que le plus difficile dans le fait de disparaître est de quitter ceux qu’on aime en se disant que plus jamais on ne se retrouvera en leur présence. […] Reprenant ses esprits, Vara s’est fait la réflexion que ce que les humains nomment l’amour est en fait l’essence même du besoin d’être. Rien ne vaut sans cela. » (p. 207)
- Nombreux indices laissant présager une suite au roman.
« Luzángela soupçonne d’après le ton de Ygg que la nouvelle à venir est probablement plus importante que celle de la mort de son père… » (p. 339)
« – Ma mère! Moi, une mère… Qui est-elle? Où est-elle?
– Elle se nomme Sève Mariavel, mais comme son acte de décès et son acte d’inhumation ont été validés sous la pression d’agents de ton père, elle vit à Tahiti sous le nom de Séverine Beauchesne. » (p. 342)
« Depuis, Vara et Aïsha ont suivi toutes les conversations téléphoniques de la police. Il a souvent été question de la disparition du petit-fils, mais jamais de sa réapparition.
[…] Selon Aïsha, cela tend à prouver que son ami a de sérieux problèmes. » (p. 358)
« – Parce que Clovis est notre frère et que maman, cette fois, aurait voulu le garder avec nous plus longtemps.
[…]
– Il va avoir besoin de nous, surtout de toi!
Perdue dans sa détresse, Selma réalise néanmoins que tout reste encore à venir. » (p. 398)