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Les fossoyeurs

Un journaliste établi à Vancouver profite d’un séjour à Québec pour faire des recherches, à la demande d’une amie, sur le passé de son aïeul chinois. Il découvrira un visage méconnu de sa ville natale : celui des sépultures de la communauté chinoise et d’un possible trafic d’ossements, celui d’un tunnel inachevé et des marginaux qui s’y retrouvent et celui des tragiques incendies, nombreux, qui ont stigmatisé la vieille capitale.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

 

À propos du livre

Contenu

  • Deux personnages principaux (le journaliste et le pyromane) qui demeurent sans nom et sans relation directe pendant les événements racontés dans le roman et qui ne se croisent que brièvement à la toute fin; personnages secondaires (p. ex., Pierre, Jérôme), qui aident le journaliste dans ses recherches.

    « Jérôme appartenait à la bande de la rue d’Aiguillon. […] Il connaissait des personnalités de différents milieux : artistes, sous-ministres, politiciens, communicateurs. Cela constituait une source d’information appréciable. » (p. 71-72)

    « – C’est un journaliste de Radio-Canada qui connaît Pierre depuis longtemps. Il est de passage à Québec. » (p. 100)

    « La porte s’ouvrit sur un jeune homme à l’air inquiet qui jeta des regards à gauche et à droite avant de la refermer. Je le reconnus immédiatement. C’était cet invité à la fête de Pierre qui m’avait observé intensément. » (p. 135)
     

  • Intrigue double basée sur des recherches portant sur deux pans de l’histoire de Québec : les incendies qui ont marqué l’évolution de la ville et le traitement réservé aux immigrants chinois et juifs.

    « Il décida d’orienter ses recherches du côté des incendies de 1845. La conflagration du 28 mai avait pris naissance en plein jour dans les tanneries de la rue Arago. » (p. 42)

    « Elle serait heureuse de recevoir la photo de la pierre tombale de son grand-père – si c’était bien la bonne -, mais peut-être moins d’apprendre l’existence d’une branche de la Ligue Anti-Péril Jaune à Québec en 1910. Rien ne m’obligeait à évoquer ce passé douloureux… » (p. 46)

    « Il aurait pu dénoncer le clergé et l’influence du cardinal Bégin, qui chassa l’actrice Sarah Bernhardt de Québec et se trouvait au cœur des menées antisémites de l’Action catholique au début du siècle. » (p. 52-53)
     

  • Narrateur omniscient dans les chapitres portant sur le jeune pyromane; narrateur participant dans les chapitres portant sur le journaliste.

    « Mon récit prend naissance sous la pluie, une pluie qui tombait sur Vancouver depuis cinq jours lorsque Rachel Ng vint frapper à ma porte et rompre ainsi la monotonie d’un dimanche de novembre. » (p. 9)

    « Il dut demeurer une vingtaine de minutes devant les tableaux de Légaré, troublé par ces drames de Québec. Il réalisa soudain qu’un surveillant s’approchait de lui, discrètement, en traçant des cercles concentriques. Le manège l’amusa et il aurait pu pousser le jeu plus loin, mais il n’aimait pas attirer l’attention. » (p. 14)
     

  • Nombreuses références aux cimetières pour faire allusion à l’histoire de Québec et du Canada, dont la migration des nouveaux arrivants et les courants politiques et économiques du XIXe siècle.

    « Si la vision militaire de Frontenac devait triompher avec le développement de Québec sur les hauteurs du cap Diamant, à l’origine, Champlain avait dessiné la ville le long de la rivière Saint-Charles. » (p. 84)

    « Québec avait compté un nombre invraisemblable de cimetières dans son histoire, tant la mort faisait partie du quotidien des habitants. Il y avait eu des charniers improvisés, tels que le cimetière de guerre de la rue Saint-Jean pendant le siège de Québec en 1759, le cimetière de l’Hôpital de Près-de-ville en 1832… » (p. 85)

Langue

  • Registre courant dans l’ensemble du texte, y compris dans les dialogues.

    « – Nous ne formons pas une communauté eschatologique. Nous ne nous mettons pas à l’abri d’un cataclysme ou d’une guerre. Mais nous pressentons l’imminence d’un changement radical, d’une coupure. Un cycle tire à sa fin, nous en sommes convaincus. » (p. 130)
     

  • Niveau de difficulté approprié pour un lectorat de la filière préuniversitaire en raison du vocabulaire quelquefois recherché et spécialisé, à l’usage du passé simple et à certaines phrases longues et complexes.

    « Des stocks de poissons, la conversation bifurqua sur d’autres conséquences du réchauffement climatique : l’érosion des terres côtières, le débordement du delta du fleuve Fraser, la perturbation des écosystèmes forestiers et la configuration des vagues dans les océans. Nous discutâmes pendant près d’une heure. » (p. 18)

    « C’était là une mince consolation, car il ne fallait tout de même pas faire le silence sur les éditoriaux fustigeant la concurrence déloyale créée par les commerçants chinois, qui blanchissaient les vêtements et offraient des repas à des prix soi-disant trop bas, les citoyens honorables qui signaient des pétitions dénonçant l’immoralité de leurs concitoyens asiatiques, sans oublier le racisme de tous les jours. » (p. 46)
     

  • Figures de style (p. ex., énumération, métaphore, hyperbole) liées aux sujets traités.

    « On peut tout savoir du quartier avant les grands incendies du milieu du XIXe siècle : combien de Canadiens français, de Canadiens anglais, d’Écossais, d’Irlandais, d’Anglais, d’Américains » (p. 54)

    « N’empêche, le sol de Québec regorgeait de morts et j’en étais maintenant conscient. » (p. 87)

    « Entre son apogée comme métropole et seul port d’importance du Canada et son déclin économique, Québec était devenue une machine à assimiler. » (p. 144)

Référent(s) culturel(s)

  • Références à des personnages historiques et littéraires marquants pour la francophonie (p. ex., Jacques Cartier, Gabrielle Roy).

    « Pendant quelques années, elle avait été la voisine de palier de Gabrielle Roy. Même si l’écrivaine était décédée depuis longtemps, je ne pouvais m’empêcher de jeter un coup d’œil à sa porte chaque fois que je rendais visite à ma mère… » (p. 39)

    « Tout cela commençait par Jacques Cartier qui avait dû enterrer en catimini vingt-cinq compagnons décédés du scorbut lors du terrible hiver de 1535-1536… » (p. 82)

Pistes d'exploitation

  • Proposer aux élèves de visiter le cimetière de leur communauté et d’y découvrir les tombes les plus anciennes pour déterminer, p. ex., l’âge de la communauté, le nom de ses premiers habitants, leurs origines culturelles et leur contribution à la communauté.
  • Inviter les élèves à consulter d’anciennes cartes et des archives de leur communauté pour retracer l’emplacement des premiers édifices d’importance (p. ex., les églises, les bureaux administratifs, les gares, les salles de spectacle, les écoles) et à découvrir la raison de leur disparition (p. ex., incendie, insalubrité, inoccupation, nouvelle construction).
  • Inviter les élèves à choisir une référence à l’histoire des immigrants chinois et à continuer la recherche entreprise par le narrateur sur les mœurs chinoises et à la culture chinoise de l’époque. P. ex. :
    « Cette histoire de rapatriement des restes humains en Chine m’intriguait. […] L’image des ossements emportés par les vagues et rejetés dans les mains des enfants était tout à la fois belle et cruelle. » (p. 75)

 

Conseils d'utilisation

  • En raison des nombreuses références à l’histoire et à l’immigration au Canada, se procurer du matériel complémentaire pour aider à situer le contexte socio-historique, comme des photos et des films documentaires.