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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2Les contes de la Baie, tome II – Émilie du Bois-Franc

Avant même d’arriver chez lui, il sut que les enfants n’étaient pas revenus. Il aperçut de loin sa femme, seule sur le seuil de la porte, scrutant le chemin, guettant son arrivée. Il la vit porter les mains au visage et entendit ses lamentations dès qu’elle se rendit compte qu’il rentrait sans ses chers petits. Lui-même se sentit faiblir et sa gorge se noua à la vue de l’immense chagrin de Vitaline, en même temps qu’il prenait conscience que sa pire crainte était confirmée.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

3 À propos du livre

Contenu

  • Œuvre composée de trois parties clairement subdivisées en plusieurs chapitres numérotés; mise en page aérée et paragraphes courts facilitant le repérage et permettant de rejoindre un lectorat de tous les niveaux d’habileté.
  • Narrateur omniscient qui, entre autres, situe le lectorat dans un contexte rural d’antan, c’est-à-dire la campagne du Nouveau-Brunswick au début du siècle dernier; nombreux dialogues ponctuant la narration et donnant vie aux personnages.

    « En ce tout début du vingtième siècle, les chances de se rendre en ville pour les habitants d’Escuminac et de Baie-Sainte-Anne étaient peu nombreuses. Il y avait bien quelques propriétaires de chevaux dans le village, mais, la plupart du temps, ceux-ci étaient occupés aux travaux des champs, à la pêche sur la glace ou à la coupe de bois. » (p. 17)

    « – C’est d’main l’anniversaire d’naissance d’Émilie, annonça Vitaline à David, un soir de juillet, une fois les enfants endormis. A va avoir huit ans.
    – Huit ans déjà? Qu’l’temps passe!
    – Oui. A l’est tellement mignonne et épanouie pour son âge. À les voir s’amuser ensemble, tous les trois, on dirait pas qu’a fut adoptée. J’suis tellement contente qu’on a pris cette décision. » (p. 29-30)
     

  • Conte qui unit le merveilleux et l'intrigue policière; faits historiques rendant l’histoire plausible et le cadre vraisemblable.

    « De plus, la "Common School Act" de 1871, qui avait conféré aux écoles de la province le statut "d’écoles publiques" abolissant leur couleur confessionnelle, avait maintenu l’exigence que tout enseignement s’y déroule en anglais. Tous les petits francophones apprenaient donc l’anglais systématiquement. » (p. 99)

    « Quinze minutes plus tard, les trois agents pénétraient dans l’auberge Light Traveller, sur la rue Hill. Ils se dirigèrent en vitesse au comptoir de la réception. Devant l’expression étonnée du propriétaire à la vue de cette intrusion inattendue […], l’inspecteur Johnson prit les devants. » (p. 109)

    « Quand Émilie le vit s’incliner à l’intérieur de la prison qui leur était destinée, sans réfléchir vraiment à ce qu’elle faisait, elle formula dans sa tête :
    – Porte, r’ferme-toi, vite! Un peu comme elle l’avait fait un an plus tôt, quand Paul était sorti de la maison en laissant la porte ouverte.
    Aussitôt, le panneau de la caisse se rabattit violemment, entraînant le ravisseur avec lui, le faisant culbuter et l’emprisonnant à l’intérieur. » (p. 171-172)
     

  • Nombreux personnages parmi lesquels Émilie, la jeune héroïne dotée d’un pouvoir surnaturel, ses deux frères, Robert et Paul, entourés de leurs parents, d’habitants de la communauté, de policiers et de quelques étrangers suspects; personnages souvent stéréotypés; dichotomie marquée entre les bons et les méchants.

    « Elle adorait les animaux de la petite ferme. Son exubérance et sa jovialité naturelle s’exprimaient fréquemment par des éclats de rire, qui résonnaient comme un tintement de cloches festif dans le cœur de son papa et de sa maman. Elle était comme un rayon de soleil dans leur vie. » (p. 29)

    « – Non, maman. On s’en r’viendra tout’suite, promit Robert, qui était fier de jouer le rôle de gardien envers son plus jeune frère et la benjamine, un sentiment que ses parents ne manquaient pas de renforcer, quand l’occasion se présentait. » (p. 32)

    « L’étranger avait tout prévu. La corde et les bâillons se trouvaient à portée de la main. Il lia Robert le premier, craignant qu’il s’avère le moins coopérant; mais celui-ci ne résista pas davantage, cherchant sans doute à éviter, ainsi, que Paul et Émilie soient malmenés, comme l’avait promis le méchant homme. » (p. 78)

Langue

  • Registre courant avec emploi du passé simple dans la narration; registre familier, voire populaire, dans les dialogues, mimant le langage des francophones de l’endroit à l’exception d’un des personnages, Monsieur Ozouff, qui s’exprime toujours dans un français courant.

    « Au village, il se rendit directement chez le marchand. Un coup d’œil circulaire rapide lui confirma que les petits ne s’y trouvaient pas.
    – Monsieur Ozouff, avez-vous vu mes enfants c’t’après-midi? lui demanda-t-il, sans avoir pris le temps de le saluer, tellement l’anxiété le rongeait.
    – Monsieur Manuel! Mais, que se passe-t-il? Vous avez bien l’air inquiet.
    – J’cherche mes enfants. Y sont censés êt’v’nus ici c’t’après-midi. Les avez-vous vus?
    – Eh bien, oui. Ils sont venus ici cet après-midi acheter quelques articles, puis ils sont repartis aussitôt. (p. 34-35)

    « – Si y’a à voir dans la disparition des enfants, y pouvait yinque v’nir d’la ville. Y’a des bonnes chances que ce soit notre homme. » (p. 135)

  • Présence de quelques dialogues en anglais, non traduits, ce qui montre que l’action se passe en territoire anglophone; explication de quelques mots en pied de page pour faciliter la lecture.

    « – J’ai pas entendu dire qu’y avait r’commencé depuis la fois qu’y s’avait fait prendre et qu’les constables4 l’avaient menacé d’prison.
    4. Constable : de l’anglais "constable". Agent de la police provinciale. » (p. 54)

    « – Hi. My name is Mike. What’s yours?
    Robert.
    – Nice to meet you, Robert. What can I do for you?
    – I need your help. You have to come with me. A man has taken my brother and my sister. » (p. 101)

  • Lexique évocateur de la vie rurale et des activités maritimes de l’époque.

    « Pour se rendre au village, les enfants devaient marcher un kilomètre et demi vers l’est afin de joindre le chemin qui reliait Escuminac à Pointe-Sapin, puis bifurquer vers le nord et poursuivre, sur une route bordée par la forêt des deux côtés, jusqu’à la voie principale. Le magasin général se trouvait à faible distance, sur la droite. » (p. 71)

    « – Chatham est-y l’seul port où les navires peuvent accoster dans les environs?
    – Il est le principal. Il y a bien quelques bateaux de faible tonnage qui remontent la Miramichi jusqu’au quai de Newcastle. On en a justement vu passer un cet après-midi, un peu avant votre arrivée, allant dans cette direction. Il y est sûrement amarré à l’heure qu’il est. » (p. 140)

Référent(s) culturel(s)

  • Référence à la francophonie canadienne, l’intrigue se déroulant en Acadie dans un environnement francophone.

Pistes d'exploitation

  • Avant la lecture, rappeler aux élèves quelques faits importants de l’histoire des Acadiens.
  • Pendant la lecture, demander aux élèves de situer sur une carte du Nouveau-Brunswick les différents lieux mentionnés dans l’œuvre.
  • Avec les élèves, comparer les dangers courus par les jeunes adolescents au siècle dernier et ceux de nos jours; discuter de l’effet des moyens de communication (p. ex., Internet, Facebook, Twitter) sur ce problème.
  • D’après les renseignements donnés dans le roman, demander aux élèves de dresser un portrait de la vie rurale du début du siècle dernier.
  • Inviter les élèves qui ont aimé ces contes à lire Les contes de la Baie, Tome I et Tome III.

Conseils d'utilisation

  • Suggérer ce roman dans le cadre des stratégies en matière de littératie chez les garçons compte tenu des thèmes abordés et du rythme de l’œuvre.
  • Accompagner les élèves qui pourraient se poser des questions sur la pédophilie, sujet effleuré dans le roman à travers le personnage de Romain.
  • Afin d’aider les nouveaux arrivants, créer un court lexique des termes les plus fréquents utilisés dans les dialogues et, s’il le faut, les lire à haute voix.