- Œuvre composée de trois parties clairement subdivisées en plusieurs chapitres numérotés; mise en page aérée et paragraphes courts facilitant le repérage et permettant de rejoindre un lectorat de tous les niveaux d’habileté.
- Narrateur omniscient qui, entre autres, situe le lectorat dans un contexte rural d’antan, c’est-à-dire la campagne du Nouveau-Brunswick au début du siècle dernier; nombreux dialogues ponctuant la narration et donnant vie aux personnages.
« En ce tout début du vingtième siècle, les chances de se rendre en ville pour les habitants d’Escuminac et de Baie-Sainte-Anne étaient peu nombreuses. Il y avait bien quelques propriétaires de chevaux dans le village, mais, la plupart du temps, ceux-ci étaient occupés aux travaux des champs, à la pêche sur la glace ou à la coupe de bois. » (p. 17)
« – C’est d’main l’anniversaire d’naissance d’Émilie, annonça Vitaline à David, un soir de juillet, une fois les enfants endormis. A va avoir huit ans.
– Huit ans déjà? Qu’l’temps passe!
– Oui. A l’est tellement mignonne et épanouie pour son âge. À les voir s’amuser ensemble, tous les trois, on dirait pas qu’a fut adoptée. J’suis tellement contente qu’on a pris cette décision. » (p. 29-30)
- Conte qui unit le merveilleux et l'intrigue policière; faits historiques rendant l’histoire plausible et le cadre vraisemblable.
« De plus, la "Common School Act" de 1871, qui avait conféré aux écoles de la province le statut "d’écoles publiques" abolissant leur couleur confessionnelle, avait maintenu l’exigence que tout enseignement s’y déroule en anglais. Tous les petits francophones apprenaient donc l’anglais systématiquement. » (p. 99)
« Quinze minutes plus tard, les trois agents pénétraient dans l’auberge Light Traveller, sur la rue Hill. Ils se dirigèrent en vitesse au comptoir de la réception. Devant l’expression étonnée du propriétaire à la vue de cette intrusion inattendue […], l’inspecteur Johnson prit les devants. » (p. 109)
« Quand Émilie le vit s’incliner à l’intérieur de la prison qui leur était destinée, sans réfléchir vraiment à ce qu’elle faisait, elle formula dans sa tête :
– Porte, r’ferme-toi, vite! Un peu comme elle l’avait fait un an plus tôt, quand Paul était sorti de la maison en laissant la porte ouverte.
Aussitôt, le panneau de la caisse se rabattit violemment, entraînant le ravisseur avec lui, le faisant culbuter et l’emprisonnant à l’intérieur. » (p. 171-172)
- Nombreux personnages parmi lesquels Émilie, la jeune héroïne dotée d’un pouvoir surnaturel, ses deux frères, Robert et Paul, entourés de leurs parents, d’habitants de la communauté, de policiers et de quelques étrangers suspects; personnages souvent stéréotypés; dichotomie marquée entre les bons et les méchants.
« Elle adorait les animaux de la petite ferme. Son exubérance et sa jovialité naturelle s’exprimaient fréquemment par des éclats de rire, qui résonnaient comme un tintement de cloches festif dans le cœur de son papa et de sa maman. Elle était comme un rayon de soleil dans leur vie. » (p. 29)
« – Non, maman. On s’en r’viendra tout’suite, promit Robert, qui était fier de jouer le rôle de gardien envers son plus jeune frère et la benjamine, un sentiment que ses parents ne manquaient pas de renforcer, quand l’occasion se présentait. » (p. 32)
« L’étranger avait tout prévu. La corde et les bâillons se trouvaient à portée de la main. Il lia Robert le premier, craignant qu’il s’avère le moins coopérant; mais celui-ci ne résista pas davantage, cherchant sans doute à éviter, ainsi, que Paul et Émilie soient malmenés, comme l’avait promis le méchant homme. » (p. 78)