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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2Le seuil des vingt ans

Dans ce second tome de ses mémoires, Jean Éthier-Blais brosse avec passion un grand portrait de la vie des collèges classiques de 1938 à 1946, alors que l’enseignement des humanités proposait encore aux élèves une poétique de la vie. Ce portrait devient vite un chant d’amour pour ce lieu des apprentissages multiples que, jeune élève, il fit dans ce collège des jésuites de Sudbury, en Ontario, au moment où François Hertel était professeur en Belles-Lettres. Il rencontra dans ce milieu pourtant fermé les beautés de la culture et de la civilisation occidentales : littérature, musique, religion, théâtre, mais aussi politique, nationalisme, amours, amitiés. Tous ces ferments contribuèrent au développement d’une vocation passionnée pour cette culture qui allait fortement, entre toutes, inspirer son œuvre littéraire et critique.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

3 À propos du livre

Contenu

  • Œuvre autobiographique avec un personnage principal, soit l’auteur, et des personnages secondaires authentiques (p. ex., les pères Oscar Langlois et Germain Lemieux, Guy Lafond, Raymond Tremblay, Robert Vigneault, le poète Hertel).
  • Personnages secondaires types tels l’homme religieux, le professeur sévère, le camarade chouchou, l’acteur, le travailleur ou encore la mère de famille.

    « Type du professeur qui donne tout, il n’exigeait en retour qu’une discipline de fer. » (p. 49)

    « …transportant des briques, mêlant sable et ciment, nettoyant les truelles, en compagnie d’hommes mûrs, forts, gaillards aimant parler et rigoler. » (p. 171)
     

  • Séquences descriptives prépondérantes, imagées, intellectuelles et souvent abstraites, permettant de mieux comprendre l’époque et les personnages, leurs actions et leurs émotions.

    « À quelque heure du jour qu’on le vît, le paysage de Sudbury était crépusculaire. Le collège était situé au creux d’un vallon; au loin, la masse violette et orangée des monts où coulait la lave de nickel… » (p. 13)

    « Après une semaine de ce régime, une chape de plomb me tomba dessus. Je m’ennuyai de maman. À chaque instant, ses traits me revenaient, je revoyais sa démarche, je riais et pleurais avec elle. Ô maman! où êtes-vous? » (p. 35)

    « Le père Dupuis était de taille moyenne. Il se dandinait, silhouette fragile dans les couloirs. » (p. 189)
     

  • Narrateur participant qui raconte son adolescence passée en grande partie au collège des jésuites à Sudbury. Le point de vue réflexif et philosophique ajoute grandement à la complexité de l’œuvre.

    « Au moment où j’écris ces lignes (30 avril 1991, 13 h 45)… » (p. 42)

    « Lorsque je suis arrivé au collège, j’aimais lire des ouvrages d’histoire et de géographie. » (p. 72)

    « Mis à part la chapelle, nous vivions au dortoir, à l’étude, en classe, à la salle de récréation. » (p. 99-100)

Langue

  • Registre soutenu et emploi d’un vocabulaire riche, parfois même spécialisé.

    « Il parlait d’abondance, plein d’anecdotes, hilare, tout, depuis la triste fuite de Papineau jusqu’aux distinctions désinentielles les plus subtiles, emporté par un merveilleux flot d’éloquence élémentaire. » (p. 101)
     

  • Structures syntaxiques complexes et figures de style nombreuses (p. ex., personnification, comparaison, métaphore, allusion).

    « Ils travaillaient, les notes fusaient comme des feux d’artifice, ils avançaient dans la connaissance des œuvres. » (p. 113)

    « Sa conception de la religion ressemblait au savon de Marseille; elle nettoyait l’âme sans les parfums de Salomon. » (p. 209)

    « Je serais comme Jonas dans sa baleine ou Jacques Cartier sur le vaste océan, ou comme un passager de la Nef des fous. » (p. 236)
     

  • Champs lexicaux évocateurs des collèges classiques de l’époque, de la littérature, des arts, de la philosophie, de l’apprentissage et de la religion et présence de nombreuses références à des œuvres littéraires.

    « Les salles de cours ne suivaient pas un ordre rigide. Ainsi, les philosophes et les rhétoriciens avaient les leurs près des cabinets de physique et de chimie, dans les anciens bâtiments; les élémentaires étaient au second, à proximité de la salle d’étude des petits… » (p. 19)

    « Le livre prêté pouvait être un Bernanos, ou Le Grand Meaulnes, ou un ouvrage d’un jeune écrivain canadien. Ainsi, le père Guy Courteau, recteur, me fit lire un recueil d’articles de Robert Charbonneau. Il le trouvait très avancé. » (p. 80)

Référent(s) culturel(s)

  • Nombreuses références aux personnalités et au contexte socio-historique de la francophonie ontarienne des années 1930 et 1940.

Pistes d'exploitation

  • Comparer la vie d’un élève de l’époque de la Deuxième Guerre mondiale avec la vie d’un élève de l’époque actuelle.
  • Inviter les élèves, dans les cours de religion ou de sociologie, à faire de la recherche sur la religion catholique pré-Vatican II et à en considérer les ressemblances et différences avec le catholicisme d’aujourd’hui.
  • Faire des recherches, en histoire, sur le système collégial jésuite, sur les événements historiques de l’époque ainsi que sur les nombreux artistes et textes littéraires mentionnés dans l’œuvre.

Conseils d'utilisation

  • Proposer cette oeuvre à des élèves des niveaux avancés; les aider à s'orienter dans ce roman plutôt difficile en raison du vocabulaire très recherché, de ses allusions aux grands classiques latins et grecs, ainsi que son utilisation de subjonctif passé.
  • Aborder, avant la lecture, les thèmes de la discrimination, la solitude, la pauvreté et la quête identitaire. 
  • Expliquer les maintes références aux œuvres littéraires, aux penseurs philosophiques, à la Bible et aux concepts religieux, avant d’entreprendre l’étude de ce texte.  
  • Traduire les passages en langues étrangères, surtout en latin, qui ne sont pas traduites.
  • Accompagner les élèves qui se lanceraient dans l’étude de ce roman autobiographique en leur précisant le contexte des collèges classiques des années 1930-1940.