Personnages principaux, le narrateur, jeune adolescent, qui aime écouter les histoires racontées par sa grand-mère, attentionnée et protectrice, Soulaïmane, le héros du roman, qui est confronté à de multiples obstacles après avoir fui son village natal, Chahiba, la mère adoptive de Soulaïmane, qui ne révélera jamais à son fils, le secret de l’adoption, et El Hadj Moussa, un sage vieillard, qui finira par tout avouer à Soulaïmane à la fin de sa vie; plusieurs personnages secondaires, dont la grand-mère et le cruel père du narrateur, le conteur du souk, le roi et la princesse ensorcelée, et Tabar, le conseiller du roi.
« Le soir, ma grand-mère s’approcha de ma couche, posa une main douce sur mon front brûlant et me dit : "Ecoute-moi, mon fils! Si tu me promets de ne jamais plus remettre les pieds au souk, je te raconterais l’histoire de Soulaïmane et la princesse ensorcelée. […] C’est une très belle histoire, pleine d’aventures, d’amour, de haine et de personnages insensés. Tu verras qu’elle est mille fois plus captivante que les histoires du conteur du souk. » (p. 15)
« Soulaïmane vivait seul avec Chahiba. […] Les villageois n’aimaient guère la vieille Chahiba. Ils la considéraient comme une sorcière et refusaient de lui adresser la parole. […] Le pauvre Soulaïmane souffrait de cette méfiance, mais il n’a jamais voulu en demander les raisons à celle qu’il a toujours considérée comme sa mère. Il avait peur de heurter sa sensibilité et de lui causer du chagrin. Il ne voulait pas non plus aggraver son état de santé de plus en plus précaire. » (p. 21-22)
« Au lieu de jouer comme tous les enfants du monde, le petit Soulaïmane passait son temps à lire des manuscrits qui traînaient dans une petite pièce qui servait de débarras. […] Soulaïmane pratiquait beaucoup d’activités physiques aussi. Il courait tous les jours dans la forêt, grimpait la montagne, nageait dans le lac et montait à cheval. C’était ainsi que, très jeune, il avait acquis une santé solide et une intelligence vive. » (p. 22)
« Son seul ami dans le village était El Hadj Moussa. […] Le vieux aimait beaucoup Soulaïmane et lui enseignait les valeurs de la vie. Il l’encourageait à lire et à prendre soin de son corps. La mère de Soulaïmane savait que son fils s’entretenait avec le sage et l’encourageait même, à mots couverts, à continuer à le fréquenter. Chahiba connaissait El Haj Moussa depuis de longues années et n’avait rien à lui reprocher. Aussi, une grande amitié et complicité les liaient. C’était, d’ailleurs, la seule personne au village qui prenait, haut et fort, sa défense. » (p. 22-24)