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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2Le secret de la Soulaïmane

Soulaïmane vit seul avec Chahiba, sa mère, dans une petite maison en bois à la périphérie d’un village où les villageois n’aiment guère la vieille Chahiba. Ils la considèrent comme une sorcière et refusent même de lui adresser la parole. Soulaïmane, lui, est exclu des jeux des enfants du village. « L’enfant de la sorcière porte malheur », disent les villageois à leur progéniture.

El Hadj Moussa est son seul ami. Un vieillard reclus, vivant dans une vieille maison de pierres. Quand le jeune Soulaïmane demandait au vieillard pourquoi les villageois traitent Chahiba de sorcière et interdisent aux enfants de jouer avec lui, El Hadj Moussa faisait la sourde oreille. Mais Soulaïmane restait persuadé que sa mère cachait un secret.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

3 À propos du livre

Contenu

  • Œuvre en provenance du Maroc, au cours de laquelle le narrateur, par l’intermédiaire d’une histoire de sa grand-mère, nous raconte la courageuse aventure de Soulaïmane, parti à la recherche d’une vie meilleure.
  • Personnages principaux, le narrateur, jeune adolescent, qui aime écouter les histoires racontées par sa grand-mère, attentionnée et protectrice, Soulaïmane, le héros du roman, qui est confronté à de multiples obstacles après avoir fui son village natal, Chahiba, la mère adoptive de Soulaïmane, qui ne révélera jamais à son fils, le secret de l’adoption, et El Hadj Moussa, un sage vieillard, qui finira par tout avouer à Soulaïmane à la fin de sa vie; plusieurs personnages secondaires, dont la grand-mère et le cruel père du narrateur, le conteur du souk, le roi et la princesse ensorcelée, et Tabar, le conseiller du roi.

« Le soir, ma grand-mère s’approcha de ma couche, posa une main douce sur mon front brûlant et me dit : « Ecoute-moi, mon fils! Si tu me promets de ne jamais plus remettre les pieds au souk, je te raconterais l’histoire de Soulaïmane et la princesse ensorcelée. […] C’est une très belle histoire, pleine d’aventures, d’amour, de haine et de personnages insensés. Tu verras qu’elle est mille fois plus captivante que les histoires du conteur du souk. » (p. 15)

« Soulaïmane vivait seul avec Chahiba. […] Les villageois n’aimaient guère la vieille Chahiba. Ils la considéraient comme une sorcière et refusaient de lui adresser la parole. […] Le pauvre Soulaïmane souffrait de cette méfiance, mais il n’a jamais voulu en demander les raisons à celle qu’il a toujours considérée comme sa mère. Il avait peur de heurter sa sensibilité et de lui causer du chagrin. Il ne voulait pas non plus aggraver son état de santé de plus en plus précaire. » (p. 21-22)

« Au lieu de jouer comme tous les enfants du monde, le petit Soulaïmane passait son temps à lire des manuscrits qui traînaient dans une petite pièce qui servait de débarras. […] Soulaïmane pratiquait beaucoup d’activités physiques aussi. Il courait tous les jours dans la forêt, grimpait la montagne, nageait dans le lac et montait à cheval. C’était ainsi que, très jeune, il avait acquis une santé solide et une intelligence vive. » (p. 22)

« Son seul ami dans le village était El Hadj Moussa. […] Le vieux aimait beaucoup Soulaïmane et lui enseignait les valeurs de la vie. Il l’encourageait à lire et à prendre soin de son corps. La mère de Soulaïmane savait que son fils s’entretenait avec le sage et l’encourageait même, à mots couverts, à continuer à le fréquenter. Chahiba connaissait El Haj Moussa depuis de longues années et n’avait rien à lui reprocher. Aussi, une grande amitié et complicité les liaient. C’était, d’ailleurs, la seule personne au village qui prenait, haut et fort, sa défense. » (p. 22-24)

  • Intrigue comportant plusieurs péripéties, parfois dramatiques, qui captent l’intérêt du début à la fin et qui risquent de susciter une réflexion sur l’intimidation, l’exclusion et l’abus physique; contenu pouvant intéresser le lectorat visé de par les sujets exploités (p. ex., aventures, embûches, rebondissements, courage, persévérance, amitié, amour, pardon, respect, adoption).
  • Mise en page simple; texte pleine page réparti en chapitres titrés; quelques illustrations agrémentant la lecture; éléments graphiques (p. ex., guillemets, deux-points, tirets) facilitant la compréhension du texte; table des matières à la fin du livre.

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; mots moins connus (p. ex., djellaba, souk, saugrenues, vociférations, pugnaces, tétanisé) généralement compréhensibles grâce au contexte.
  • Variété de types et de formes de phrases qui apportent du dynamisme à la lecture.

« Soulaïmane aspirait à une vie humble et paisible. Il n’avait que faire des honneurs. Qui lui viendrait en aide quand les bêtes sauvages humeraient son odeur et s’agglutineraient autour de lui pour le dévorer? Qui le sauverait quand les mauvais esprits survoleraient sa tête pour l’endormir et lui tordre le cou? […] Le roi se prélassant dans un bain chaud et sirotant quelques boissons ou les sages drapés dans leur tunique blanche psalmodiant leurs litanies incompréhensibles? Certainement pas! » (p. 80-81)

  • Plusieurs comparaisons et métaphores qui mettent l’accent sur les émotions ressenties et permettent de se faire des images mentales des événements.

« El Hadj Moussa, comme informé par son intuition, avait quitté sa baraque et s’était réfugié sous un arbre en haut de la vallée qui dominait le village. Là où les routes, avant de partir vers l’inconnu, se croisaient comme pour se donner l’accolade. » (p. 31)

« Au cinquième jour, Soulaïmane courait toujours, comme un fugitif fuyant la justice ou une bête traquée par des chasseurs acharnés. […]
La faim commençait à lui fendre les entrailles et la fatigue à le gagner. Que faire? » (p. 42)

« Soulaïmane se hâta de monter son cheval et continua sa route. Soraj se lança dans une vitesse vertigineuse. On aurait dit un éclair! » (p. 45)

  • Plusieurs séquences descriptives et dialoguées qui permettent de se sentir au cœur de l’action et qui dévoilent le caractère des personnages et les liens qui existent entre eux.

« Au petit matin du troisième jour, avant même que le soleil ne soit levé, on vit arriver Soulaïmane affalé sur un Soraj traînant ses sabots de fatigue et de famine. En pleine fièvre de joie et d’excitation, la foule eut le souffle coupé. Un gardien courut alerter les sorciers et le vieux sage. Soulaïmane devait être jugé et pendu sur la grande place de la cité. Sans les trois braves jeunes qui n’avaient pas hésité une seconde à prendre des risques considérables, les maudits esprits auraient étranglé la pauvre princesse et le roi aurait perdu le trône de ses ancêtres.
Mais le vieux Tabar avait comme un doute sur les exploits des trois gardes. » (p. 93)

« Après une quinte de toux qui dura quelques minutes, El Hadj Moussa continua :
– Soulève-moi, mon enfant! Je vais t’amener sur la tombe de ta mère.
Arrivés au cimetière, ils firent une prière sur la tombe de la vieille Chahiba puis s’assirent à même le sol. El Hadj Moussa essaya de calmer Soulaïmane qui n’arrêtait pas de sangloter :
– C’est la loi de la vie, mon enfant. Arrête de pleurer! Tu es grand à présent et de grandes responsabilités t’attendent.
Puis, en tapotant sur ses épaules, il continua :
– Voilà venu le temps de te raconter le secret qui te liait à la vieille Chahiba. Ouvre grand les oreilles et écoute-moi bien! » (p. 108-109)

Pistes d'exploitation

  • El Hadj Moussa donne ce dernier conseil à Soulaïmane avant qu’il quitte son village natal : « – Ne fais confiance à personne et ne laisse jamais la paresse s’emparer de tes sens, ni la jalousie de ton cœur. » (p. 33) Demander aux élèves, regroupés en équipes, de discuter de l’énoncé afin de déterminer si ce conseil s’est avéré profitable pour elle. En groupe-classe, inviter chaque équipe à faire part de sa réflexion, puis demander aux élèves si un tel conseil est applicable dans leur vie. Leur demander d’appuyer leurs propos sur des expériences vécues.
  • Suggérer aux élèves, réunis en équipes, d’effectuer une recherche sur le contexte social et culturel du Maroc en tenant compte de critères particuliers (p. ex., religion, traditions, coutumes, croyances, mode de vie, éducation). Les inviter à dresser un tableau établissant une comparaison entre ce pays et le nôtre, puis à faire part de leurs constatations au groupe-classe.
  • À la fin de l’œuvre, la grand-mère du narrateur promet de lui raconter une autre histoire magnifique. À partir des indices laissés par l’auteur, inviter les élèves, regroupés en dyades, à rédiger un récit fantastique mettant en vedette une princesse et un bandit sans scrupule. Leur demander d’en faire une lecture expressive et animée devant le groupe-classe.

Conseils d'utilisation

  • Accorder une attention particulière aux sujets délicats dont on traite dans le roman, soit l’abus physique, l’exclusion et l’intimidation.
  • Présenter ou revoir les caractéristiques du récit fantastique, ainsi que les éléments prosodiques (p. ex., intonation, rythme, débit, volume, pauses) avant la lecture du récit fantastique devant le groupe-classe.
  • Encourager les élèves à lire d’autres œuvres en provenance du Maroc, telles que Le défi de Zaïna et Douze malices du hérisson, dont les fiches pédagogiques se trouvent dans FousDeLire.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 2e à 9e année, Série : Bienvenue dans mon pays, Au Maroc avec Mohamed Yassine.