Contenu
- Deux personnages principaux, dont la narratrice, Chutigan, surnommée Mô, qui est très attachée à son chapeau bleu, un souvenir de sa mère décédée à sa naissance, et Witchaïe, son père, un homme taciturne et silencieux qui a souffert de la mort de sa femme et qui prend soin de sa famille en travaillant dans sa rizière; plusieurs personnages secondaires, dont les frères de Mô, Sam, Witchi, Sankrat, Tantet et Aout, tante Lili et oncle Skit, qui amènent la famille en vacances, et le sauveteur Kotaï et son éléphant Bibi.
« Je m’appelle Chutigan et je suis une petite fille comme les autres, la dernière d’une famille de six enfants, la seule fille derrière toute cette nuée de garçons turbulents et jouisseurs. Je vis en Thaïlande, le pays du sourire. » (p. 5)
« Mon papa est agriculteur dans la province d’Isan, où il a hérité de la terre de son père. Il cultive le riz, comme tous les hommes et toutes les femmes de cette région. » (p. 7)
« Je n’ai jamais compris comment un homme si fort, si énergique, si infatigable, pouvait être doux et tendre dans chacun de ses gestes nocturnes. C’est comme s’il craignait de me briser les os. Je l’aime tellement, mon papa, même s’il ne rit jamais. » (p. 21-22)
- Intrigue captivante où les vacances se transforment en cauchemar pour Mô lors d’un voyage en Thaïlande; thèmes exploités (p. ex., famille, aventures, animaux sauvages, vacances) aptes à intéresser le lectorat visé.
- Mise en page simple et aérée; texte réparti en sept chapitres titrés et numérotés; éléments graphiques (p. ex., astérisques, majuscules, points de suspension, tirets) facilitant l’interprétation de l’œuvre; quelques illustrations en noir et blanc servant d’appui à la compréhension du texte; texte informatif, carte géographique de la Thaïlande, expressions de la langue thaïe avec leur traduction en français et lexique à la fin de l’œuvre.
Langue
- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; mots nouveaux (p. ex., promontoire, couvre-chef, m’égosille, lugubre) compréhensibles à l’aide du contexte ou du lexique.
- Texte contenant une variété de types et de formes de phrases (p. ex., déclaratives, exclamatives, et interrogatives) qui favorisent la création d’images mentales.
« Mais, c’est qu’il est agile, le petit poltron! Il saute de branche en branche, et moi je glisse et je trébuche sur les ronces, perdant l’équilibre presque à chaque pas. Il me faut l’attraper, sinon je perds le seul souvenir de ma mère, le cadeau le plus précieux que je tiens d’elle. » (p. 42-43)
« C’est un bruit sourd, comme un tremblement de terre. Mais rien ne bouge. C’est un grognement animal, j’en suis certaine, même si c’est la première fois de ma vie que j’entends ce son étrange qui me glace le sang. Dois-je crier encore? Dois-je me taire? Le bruit se rapproche, régulier comme le tic-tac d’une horloge. Mais, en beaucoup moins rassurant. » (p. 52-53)
- Nombreuses figures de style (p. ex., énumérations, comparaisons, métaphores) qui permettent d’apprécier le style de l’auteur.
« Une radio brisée gît sur un meuble rempli de souvenirs, de petits objets clinquants, des photos aux coins racornis, des médailles gagnées à l’école. Au-dessus de la porte, une photo du couple royal, nos vrais patrons que nous aimons et vénérons chaque jour. » (p. 19)
« Ouille! Je ferme les yeux, le temps de récupérer et d’oublier la douleur. Je les ouvre grands pour m’apercevoir que je fonce comme un bolide vers une pile d’arbres couchés sur le sol et placés les uns sur les autres en forme de coussins d’Isan*. » (p. 47)
« Glacée d’effroi, je referme les yeux et me recroqueville* sur moi-même, espérant que le tout se terminera très vite. » (p. 55-56)
- Dominance des séquences descriptives, qui apportent des précisions sur la situation familiale, les aventures vécues, les personnages et les émotions ressenties.
« Mais d’habitude, nous nous contentons de manger le riz que nous cultivons, les petits poissons de la rivière Mun, quelques grenouilles, des insectes telles les blattes et les sauterelles et, parfois, si on est chanceux, une anguille prise dans nos filets de pêche. C’est pour ça que le riz, j’en ai vraiment mon voyage! Tous les jours, même si on l’apprête différemment, ça reste du riz… » (p. 15-16)
« Le petit singe espiègle s’approche de moi tranquillement, un peu craintif devant tout ce monde assis autour du festin. Je saisis une banane plantain et lui offre : il fait quelques pas, saisit la banane et laisse tomber mon chapeau. Faisant demi-tour, il saute vers les bois et disparaît en criant. » (p. 72-73)
- Séquences dialoguées qui permettent de préciser les relations entre les personnages.
« – Mais, papa, c’était le chapeau de maman! C’était mon seul souvenir d’elle.
– Mô, ce n’est qu’un vieux chapeau! Ça ne vaut pas une vie! Ça ne vaut pas ta vie!
– Comment vais-je me souvenir de maman maintenant?
– Je vais te la conter. Tous les soirs, lorsque tu iras te coucher, je m’assoirai près de toi et je te parlerai de cette femme simple et aimante qu’était ta mère.
– Tu me le promets?
– Si tu me promets de ne plus courir après les voleurs…
– Promis, mon papa chéri.
– Promis, ma petite princesse. » (p. 69-70)