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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2Le figuier sur le toit

- D’où venez-vous? À quelques jours de son 84e anniversaire, Marguerite a encore du mal à répondre à cette question qui la hante depuis la chute de l’Allemagne nazie. Exilée et errant à travers le monde, laissant ses parents à Berlin, Marguerite sait qu’elle a porté l’uniforme nazi pendant son adolescence sans trop savoir ce qu’il signifiait.

La vieille dame cherche dans les replis de sa mémoire. Pourtant, elle ne se voit pas habillée de l’uniforme de la jeunesse hitlérienne. Une image persiste. Une scène jaillit du fond de son inconscient. Elle est à la campagne. C’est l’automne. Au bout d’un champ qui n’a pas été labouré elle voit un groupe de femmes en vêtements rayés noirs et blancs, avec le Judenstern, l’étoile de David. Quand était-ce? Où était-ce? Que faisait-elle là? Avec qui était-elle? Portait-elle l’uniforme? Le souvenir reste imprécis. Rien que l’image d’un champ vide, avec, au loin, contre une rangée d’arbres, ces femmes détenues. Des chiens. Des hommes armés. Et elle, frappée d’horreur, interdite de peur. En train de se détourner, de s’éclipser, de fuir.

Ces souvenirs douloureux juxtaposés à la vie et à l’amour qu’elle partage avec ses enfants et sa famille à travers le monde et au Canada, à la honte, qui la fait fuir, et à son sens d’appartenance, telles les racines du figuier qu’elle fait pousser sur le toit de son immeuble, composent l’univers de cet être qui a toujours su rêver.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

3 À propos du livre

Contenu

  • Roman mettant en scène un personnage principal, Marguerite, ainsi que plusieurs personnages secondaires aisément identifiables (p. ex., Theo, Martha, Christa, Eva) avec lesquels Marguerite entretient de nombreuses relations. 
  • Séquences descriptives prépondérantes, dialogues qui permettent de comprendre davantage les personnages, leurs pensées et leurs émotions et nombreuses séquences explicatives parfois présentées sous forme de notes en bas de page ajoutant à la complexité du texte.

    « Marguerite n’aime pas perdre son temps mais doit malheureusement constater qu’en vieillissant elle en perd à longueur de journée. » (p. 15)

    « Les monitrices chantent le message apparemment glorieux, courent avec les enfants jusqu’à la route principale de la petite ville, attendent avec eux que la grande Mercedes noire arrive, un homme s’y tient debout, le Führer, le bras droit tendu, oui, c’est lui, Heil! Heil! » (p. 83)

    « Frau Geheimrat7
    7 – En Europe, l’épouse prenait autrefois le titre du mari. » (p. 115)
     

  • Roman d’autofiction dans lequel l’auteure a délaissé l’écriture à la première personne (narrateur participant) pour une narration omnisciente qui sait tout des personnages.

    « La vieille dame s’endort vite comme toujours. Elle rêve. Elle se retrouve dans la cour de son immeuble, au pied d’une montagne d’objets jugés inutiles. » (p. 32-33)

    « …Marguerite qui n’a que quatre ans n’en peut plus de pleurer… » (p. 68)

Langue

  • Utilisation du registre courant, tant dans la narration que dans les séquences dialogales, et usage du registre soutenu à quelques occasions.

    « À BERLIN, il y avait les parents de Martha qui vivaient dans un vaste appartement auquel on arrivait par un petit ascenseur grillagé. » (p. 61)

    « – Si je te vois, au retour, dans une heure à peu près…
    – Merci, Monsieur Paschke, ça va aller. Je rentrerai peut-être avec les vaches.
    – Et le vacher qui joue de la trompette. » (p. 92)
     

  • Divers procédés narratifs (p. ex., retour en arrière, discours rapporté direct), structures syntaxiques et figures de style (p. ex., comparaison, métaphore, énumération) qui permettent d’apprécier le style de l’auteure.

    « Des montagnes de choses abandonnées, chaises et tables, lits et sofas, étagères, édredons, oreillers, matelas et couvre-lits, assiettes ébréchées ou non, casseroles, poêle à frire… » (p. 31)

    « Je suis né en Afrique, sur la Côte d’Or. Dans la chapelle qu’il avait lui-même construite pour fêter Dieu, mon père m’a baptisé Theodor. Mais les Noirs à qui ma mère me confie ce soir-là… » (p. 41)

    « …elle préfère le jus doré qui miroitera pour elle dans un verre bien rond sur un pied vert comme un pré. » (p. 74)
     

  • Champs lexicaux évocateurs des relations avec les amis et la famille, de la vieillesse, de l’enfance, de la nature et de la guerre. Emploi de mots allemands et occasionnellement d'autres mots ou phrases en langues étrangères (en italiques dans le texte) souvent expliqués par une séquence descriptive ou une note en bas de page.

Pistes d'exploitation

  • Étudier le contexte historique du roman (Première et Deuxième Guerre mondiale, période d’entre-deux guerres et avènement de Hitler) en invitant les élèves à relever les indices qui se trouvent dans le texte.
  • Discuter, en sociologie, des valeurs familiales soulevées dans le roman, et étudier la position d’une famille allemande face aux conflits mondiaux du vingtième siècle.
  • Étudier les caractéristiques d’une autobiographie puis amener les élèves à découvrir les ressemblances et différences de ce genre littéraire avec le roman d’autofiction. Inviter ensuite les élèves à rédiger leur autobiographie.

Conseils d'utilisation

  • Revoir les faits importants de la Deuxième Guerre mondiale pour situer les élèves et permettre une meilleure compréhension de l’histoire avant de faire la lecture du roman. Se servir, entre autres, des notes des pages 257 et 258 pour étudier le régime nazi.
  • Porter une attention particulière au traitement des sujets délicats présentés dans le roman (p. ex., antisémitisme, guerre, classe sociale).
  • Discuter, en groupe-classe, des diverses perceptions de la vie, de la mort, de la guerre et de la honte et en profiter pour tisser des liens entre le roman de Marguerite Andersen et Le Journal d’Anne Frank.