Anatomie de la fiche Anatomie interactive
Ajouter au bac de lecture

Le député décapité

Au cours d'une fête organisée pour ses 30 ans de service dans la police, le sergent-détective Roméo Dubuc apprend que le populaire député Marc-André Plamondon vient d'être assassiné d'une manière sordide, le soir même de la fondation de son nouveau parti politique, le PLIQ.

Il est alors entraîné dans une folle aventure politico-policière.

(Adapté de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Roman policier dans lequel l’enquête sur le meurtre se ramifie en raison des soupçons qui pèsent sur la mafia, la police locale et même le gouvernement.

    « – Roméo, c’est Sylvain Carignan de l’hôtel Impérial. J’ai… je viens de trouver le député Marc-André Plamondon mort, la gorge tranchée dans la chambre 309. C’est épouvantable! » (p. 21)

    « – Écoutez, quand le député Plamondon est remonté à la chambre ce soir, il avait une petite valise grise avec lui. Elle contient tout l’argent pour la fondation de notre parti politique…
    – Combien? demande Dubuc.
    – 250 000$ en argent comptant! » (p. 31) 

    « – Et toi, t’étais son "conseiller"?
    Lombardo arrache la serviette de table qui lui pend au cou et la lance sur la table voisine.
    – Plutôt un partisan de son équipe électorale, Sergent. Un "ami" du PLIQ, si vous voulez.
    – Avec un ami dans ton genre, le député Plamondon n’avait certainement pas besoin d’ennemis! Combien d’argent sale as-tu versé à la caisse électorale du PLIQ? » (p. 53-54)

    « – Bérubé se réfugie derrière l’Opération Archimède, une cellule secrète conjointe de la SQ et de la GRC, pour se donner le pouvoir d’agir, raconte Dubuc. En plus, il s’arrange pour faire disparaître le cadavre d’un suspect prétendument suicidé, sans faire l’autopsie, pourtant obligatoire, et dans une prison provinciale en plus! » (p. 176)

    « – […] L'ordre de l'assassiner est venu d'en haut, comprends-tu. […] Le parti risquait de faire des percées sérieuses aux prochaines élections provinciales et peut-être même priver le gouvernement en place de sa majorité parlementaire! C'était inacceptable… » (p. 203)
     

  • Un personnage principal, le détective Roméo Dubuc, de nature brusque et opiniâtre, qui, dans le cadre de l’enquête tortueuse qu’il poursuit, apprend qu’il a un petit-fils et devient, sur le coup, un grand-père tendre et attentionné.

    « Dans son for intérieur, Dubuc sait très bien qu’il n’est plus un jeune coq du printemps. Il a un sale caractère, un tempérament rancunier, une bedaine d’obèse. En bref, rien pour plaire aux femmes. En revanche, il sait aussi qu’il est hyper protecteur, qu’il a le sens de la justice et une persévérance à toute épreuve. » (p. 66)

    « – Écoute, je t’ai déjà parlé de mon fils André, je crois. Il est mort à l’âge de 19 ans, il y a plus de 10 ans, lors d’un party qui a tourné à la tragédie. […]
    – Ce que tu ignores peut-être, poursuit le policier, c’est que six mois avant sa mort, André s’était amouraché d’une certaine Liette Bardois […]
    – Ils ont fait un enfant ensemble, ajoute le policier. » (p. 153)

    « Il s’arrête soudain devant un comptoir de crème glacée Laura Secord.
    – Ohhh! Si t’es comme moi, Jérémie, je suis sûr que t’adores la crème glacée!
    Les yeux ébahis de l’enfant le confirment. » (p. 170)
     

  • Nombreux personnages secondaires : le toujours loyal acolyte Lucien Langlois, les principaux suspects ainsi que deux policiers véreux : Bérubé et Tanguay.

    « Langlois a toujours eu un tempérament posé. […] Pour l’instant, ce détective de métier a été vidé de toute substance. Il ne peut plus enquêter. Et Dubuc, lui, ne sait pas vraiment quoi dire, comme s’il se trouvait devant un malade en phase terminale… » (p. 119)

    « – Et pour les suspects?
    – À part Jeannot Vallières, il a interrogé la veuve Élise Maltais, Philippe Soubrier, Olivier Tourangeau, Vince Lombardo…
    – Et le propriétaire de l’hôtel Impérial?
    – Sylvain Carignan? Dubuc lui a parlé, mais surtout pour vérifier des informations le soir du meurtre. » (p. 135-136)

    « Dubuc est intrigué.
    – Toi-même, t’es devenu patron de la SQ à Chesterville cinq jours seulement après le meurtre du député Plamondon. L’accident de la femme de Marcel Simard et le délit de fuite, c’était voulu?
    Bérubé regarde ailleurs. Visiblement, il préfère ne pas en parler. » (p. 163)

    « Tanguay hausse les épaules.
    – C’est ça, ta vérité dans les détails, Dubuc? Une preuve circonstancielle, tout au plus. Pourquoi j’aurais fait ça?
    – Parce que toi et Bérubé cherchiez Jeannot depuis plusieurs jours. Vous aviez besoin d’un faux meurtrier et Jeannot, avec son passé de toxicomane, faisait parfaitement l’affaire! » (p. 199)
     

  • Narrateur omniscient ne décrivant que l’essentiel (p. ex., temps, lieu, personnage, atmosphère) pour laisser libre cours aux dialogues entre les personnages et assurer du même coup la vraisemblance de l’enquête criminelle.

    « Dans la grande salle de l'hôtel Impérial de Chesterville, le plancher tremble sous un tonnerre d'applaudissements. Les quelque 250 personnes présentes accueillent avec enthousiasme le populaire politicien. 
    Marc-André Plamondon surgit de derrière le rideau en saluant de la main et s’avance vers le podium. À 42 ans, il est grand, athlétique et possède une belle assurance. » (p. 11)

    « – Écoute, hier matin, quand j'ai été aux toilettes pendant notre visite chez la veuve Maltais, c'était un prétexte. En réalité, j'ai vérifié sur son téléphone de maison les appels reçus le soir du meurtre. Il y en avait un de l'adjoint du député, le dénommé Philippe Soubrier…
    – Celui qui cherchait les 250 000$ dans la chambre du député Plamondon?
    – Exact. Mais il y avait aussi trois appels d'Olivier Tourangeau, l'avocat qui a fusionné sa coalition avec le PLIQ. Et si cette valise pleine d'argent était le véritable motif du meurtre? » (p. 44)

    « – Vous croyez qu’elle a été assassinée? demande le coroner avec étonnement.
    – Regardez l’emplacement du séchoir, répond Dubuc. Il y a deux prises électriques sur le mur. Une directement ici, au-dessus du bain et l’autre un mètre plus loin, au-dessus du lavabo, dans laquelle est justement branché le séchoir. Si Daniela voulait se suicider, d’après ce que vous suggérez, elle l’aurait branché directement au-dessus du bain, plutôt qu’un mètre plus loin, vous ne croyez pas? » (p. 122)

Langue

  • Registre de langue courant, dans la narration, et familier, dans le dialogue; langage populaire dans les séquences évoquant les émotions des personnages (p. ex., colère, déconvenue); quelques séquences dialoguées, marquées de jurons, d’anglicismes et de québécismes, éléments de langue propres au milieu de travail ou de vie de certains personnages.

    « Il allonge le cou pour s’assurer que personne n’approche dans le corridor. Après avoir ouvert son compte personnel, il s’affaire maintenant à remplir sa fiche de renseignements […] Après de fortes hésitations, son désir de refaire sa vie amoureuse l’emportant, Dubuc fournit tous les renseignements demandés. Puis, il s’apprête à éteindre l’ordinateur. » (p. 42-43)

    « – Ben non, câline… c’est vrai que j’avais pas mes lunettes, alors j’ai peut-être pu me tromper. C’est pas impossible. » (p. 75)

    « – Tu sais comme nous autres que Vallières est un toxicomane, répond Bérubé sur un ton dur. T’as rien qu’à le regarder deux minutes, crisse, il shake comme s’il avait le Parkinson! C’est un pourri qui a passé sa vie avec des aiguilles plantées dans le bras, même en prison quand il était capable d’avoir de la dope! Un coup mal pris, Vallières snifferait même une bouteille de Windex! » (p. 158)

    « – Mademoiselle, un beau cornet de crème glacée au chocolat avec deux boules suuuuuper géantes pour mon petit-fils Jérémie! » (p. 171)
     

  • Style vif, imagé, surtout dans le discours de Roméo Dubuc, ce qui accentue la rigidité de son caractère; narration au présent de l’indicatif simulant l’actualité des événements racontés.

    « – […] Si on donnait aux citoyens toutes les libertés voulues, ce serait l’anarchie dans la société. Monsieur veut brûler un feu rouge? Fonce, mon bonhomme! Madame veut vider son restant de bidon d’essence dans le lac? Faut pas vous gêner, ma belle! C’est de l’inconscience sociale et c’est inacceptable! Mais ça n’explique pas pourquoi le député Plamondon s’est fait décapiter. Décapiter, bout de chandelle! » (p. 35-36)

    « – Je te répète que Langlois est suspendu de ses fonctions en attendant son enquête interne. […]
    – Bout de chandelle! J’aimerais mieux que tu me passes un bras dans le tordeur! Ça me ferait moins mal que de perdre Lucien! » (p. 109)

    « En arrivant au bureau mercredi, Dubuc est étonné du brouhaha incessant. Dehors, les gyrophares de plusieurs auto-patrouilles sont allumés et plusieurs officiers entrent et sortent du poste de police. Dans la grande salle, Bérubé gesticule nerveusement… » (p. 215-216)
     

  • Figures de style peu nombreuses et assez simples (p. ex., périphrase, métaphore, comparaison) en raison du genre exploité, le roman policier, dont l’intérêt porte sur l’intrigue plutôt que sur le style.

    « – Avez-vous consulté votre docteur avant de vous entraîner? demande l’instructeur, soudain inquiet de la masse obèse qui s’agite devant lui.
    Dubuc tente d’écarter cet intervenant gênant. » (p. 32)

    « – […] Mon mari était un Don Quichotte de la politique, Sergent! Et voyez comment sa "croisade" pour redonner leurs libertés individuelles aux citoyens s’est terminée. » (p. 38)

    « Depuis le temps qu'ils travaillent ensemble, les deux détectives sont comme un vieux couple : ils se comprennent sans avoir à se parler. » (p. 41) 

Référent(s) culturel(s)

  • Références à des villes, à des régions et à des sites du Québec ainsi qu'à des journaux et à des revues francophones (p. ex., Québec, Sherbrooke, Estrie, Chesterville, Drummondville, Vieux-Port de Montréal, Université Laval, Journal de Montréal, Le Devoir, Le Progrès, Décormag, L'Actualité).

 

Pistes d'exploitation

  • Proposer aux élèves d'ajouter un titre à chacun des chapitres.
  • Demander aux élèves de relever, sur une carte géographique de la province de Québec, les villes mentionnées dans le roman.
  • Inviter les élèves à découvrir si les établissements mentionnés dans le roman sont réels ou inventés (p. ex., La Belle Bedaine, Le Pigalle, hôtel Continental, hôtel Impérial, Casse-croûte des Cantons).
  • Encourager les élèves à lire une autre enquête de l'inspecteur Dubuc pour ensuite brosser un portrait psychologique plus complet de ce dernier.
  • Demander aux élèves plus avancés de comparer le Parti de Plamondon, le PLIQ, à un autre parti politique existant.

 

Conseils d'utilisation

  • Avant la lecture, vérifier les connaissances antérieures des élèves au sujet du roman policier.
  • Avant la lecture, animer une discussion sur des sujets délicats abordés dans le roman (p. ex., meurtre, suicide, drogue).
  • À intervalles réguliers, durant la lecture, demander aux élèves d'inculper un des personnages suspects en se basant sur les indices recueillis.
  • Après la lecture, animer une discussion sur le financement des partis politiques ou sur les commissions d'enquête.