- Roman policier dans lequel l’enquête sur le meurtre se ramifie en raison des soupçons qui pèsent sur la mafia, la police locale et même le gouvernement.
« – Roméo, c’est Sylvain Carignan de l’hôtel Impérial. J’ai… je viens de trouver le député Marc-André Plamondon mort, la gorge tranchée dans la chambre 309. C’est épouvantable! » (p. 21)
« – Écoutez, quand le député Plamondon est remonté à la chambre ce soir, il avait une petite valise grise avec lui. Elle contient tout l’argent pour la fondation de notre parti politique…
– Combien? demande Dubuc.
– 250 000$ en argent comptant! » (p. 31)
« – Et toi, t’étais son "conseiller"?
Lombardo arrache la serviette de table qui lui pend au cou et la lance sur la table voisine.
– Plutôt un partisan de son équipe électorale, Sergent. Un "ami" du PLIQ, si vous voulez.
– Avec un ami dans ton genre, le député Plamondon n’avait certainement pas besoin d’ennemis! Combien d’argent sale as-tu versé à la caisse électorale du PLIQ? » (p. 53-54)
« – Bérubé se réfugie derrière l’Opération Archimède, une cellule secrète conjointe de la SQ et de la GRC, pour se donner le pouvoir d’agir, raconte Dubuc. En plus, il s’arrange pour faire disparaître le cadavre d’un suspect prétendument suicidé, sans faire l’autopsie, pourtant obligatoire, et dans une prison provinciale en plus! » (p. 176)
« – […] L'ordre de l'assassiner est venu d'en haut, comprends-tu. […] Le parti risquait de faire des percées sérieuses aux prochaines élections provinciales et peut-être même priver le gouvernement en place de sa majorité parlementaire! C'était inacceptable… » (p. 203)
- Un personnage principal, le détective Roméo Dubuc, de nature brusque et opiniâtre, qui, dans le cadre de l’enquête tortueuse qu’il poursuit, apprend qu’il a un petit-fils et devient, sur le coup, un grand-père tendre et attentionné.
« Dans son for intérieur, Dubuc sait très bien qu’il n’est plus un jeune coq du printemps. Il a un sale caractère, un tempérament rancunier, une bedaine d’obèse. En bref, rien pour plaire aux femmes. En revanche, il sait aussi qu’il est hyper protecteur, qu’il a le sens de la justice et une persévérance à toute épreuve. » (p. 66)
« – Écoute, je t’ai déjà parlé de mon fils André, je crois. Il est mort à l’âge de 19 ans, il y a plus de 10 ans, lors d’un party qui a tourné à la tragédie. […]
– Ce que tu ignores peut-être, poursuit le policier, c’est que six mois avant sa mort, André s’était amouraché d’une certaine Liette Bardois […]
– Ils ont fait un enfant ensemble, ajoute le policier. » (p. 153)
« Il s’arrête soudain devant un comptoir de crème glacée Laura Secord.
– Ohhh! Si t’es comme moi, Jérémie, je suis sûr que t’adores la crème glacée!
Les yeux ébahis de l’enfant le confirment. » (p. 170)
- Nombreux personnages secondaires : le toujours loyal acolyte Lucien Langlois, les principaux suspects ainsi que deux policiers véreux : Bérubé et Tanguay.
« Langlois a toujours eu un tempérament posé. […] Pour l’instant, ce détective de métier a été vidé de toute substance. Il ne peut plus enquêter. Et Dubuc, lui, ne sait pas vraiment quoi dire, comme s’il se trouvait devant un malade en phase terminale… » (p. 119)
« – Et pour les suspects?
– À part Jeannot Vallières, il a interrogé la veuve Élise Maltais, Philippe Soubrier, Olivier Tourangeau, Vince Lombardo…
– Et le propriétaire de l’hôtel Impérial?
– Sylvain Carignan? Dubuc lui a parlé, mais surtout pour vérifier des informations le soir du meurtre. » (p. 135-136)
« Dubuc est intrigué.
– Toi-même, t’es devenu patron de la SQ à Chesterville cinq jours seulement après le meurtre du député Plamondon. L’accident de la femme de Marcel Simard et le délit de fuite, c’était voulu?
Bérubé regarde ailleurs. Visiblement, il préfère ne pas en parler. » (p. 163)
« Tanguay hausse les épaules.
– C’est ça, ta vérité dans les détails, Dubuc? Une preuve circonstancielle, tout au plus. Pourquoi j’aurais fait ça?
– Parce que toi et Bérubé cherchiez Jeannot depuis plusieurs jours. Vous aviez besoin d’un faux meurtrier et Jeannot, avec son passé de toxicomane, faisait parfaitement l’affaire! » (p. 199)
- Narrateur omniscient ne décrivant que l’essentiel (p. ex., temps, lieu, personnage, atmosphère) pour laisser libre cours aux dialogues entre les personnages et assurer du même coup la vraisemblance de l’enquête criminelle.
« Dans la grande salle de l'hôtel Impérial de Chesterville, le plancher tremble sous un tonnerre d'applaudissements. Les quelque 250 personnes présentes accueillent avec enthousiasme le populaire politicien.
Marc-André Plamondon surgit de derrière le rideau en saluant de la main et s’avance vers le podium. À 42 ans, il est grand, athlétique et possède une belle assurance. » (p. 11)
« – Écoute, hier matin, quand j'ai été aux toilettes pendant notre visite chez la veuve Maltais, c'était un prétexte. En réalité, j'ai vérifié sur son téléphone de maison les appels reçus le soir du meurtre. Il y en avait un de l'adjoint du député, le dénommé Philippe Soubrier…
– Celui qui cherchait les 250 000$ dans la chambre du député Plamondon?
– Exact. Mais il y avait aussi trois appels d'Olivier Tourangeau, l'avocat qui a fusionné sa coalition avec le PLIQ. Et si cette valise pleine d'argent était le véritable motif du meurtre? » (p. 44)
« – Vous croyez qu’elle a été assassinée? demande le coroner avec étonnement.
– Regardez l’emplacement du séchoir, répond Dubuc. Il y a deux prises électriques sur le mur. Une directement ici, au-dessus du bain et l’autre un mètre plus loin, au-dessus du lavabo, dans laquelle est justement branché le séchoir. Si Daniela voulait se suicider, d’après ce que vous suggérez, elle l’aurait branché directement au-dessus du bain, plutôt qu’un mètre plus loin, vous ne croyez pas? » (p. 122)