Contenu
- Trois personnages principaux, appartenant à des générations différentes, mais descendant tous du même ancêtre, René III de Plour, dit le Mousquetaire, un bagnard ayant chassé la baleine, soit Pierre Plourde, homme ambitieux qui tient à sa terre et souhaite la faire prospérer, Pierre Dupérré, homme aventureux, un capitaine qui veut protéger Madoueskak des Américains, ainsi que Pierre-Auguste Plourde, homme fort et ambitieux, qui devient entrepreneur et possède de nombreux moulins.
« Pierre se retrouvait soudainement à la tête d’une fratrie démembrée, à remettre sur ses rails dans cette vallée champêtre du Bas-Saint-Laurent. Tel était son rôle, à présent. Tracé par un sort désobligeant, s’il en est, mais où persisterait une manière d’être Plourde qui ne céderait en rien à la fatalité. Un tempérament qui s’étendrait au-delà des siècles, Pierre à René en tête. » (p. 71)
« Dupérré, qui ne lâchait jamais prise, continua à se débattre pour que sa petite communauté aille de l’avant. Ce négociant qui était pourtant venu, avec son jeune frère, pour exercer le commerce des fourrures, se trouvait à son insu plongé jusqu’au cou dans les besoins d’une colonie naissante. À dépenser corps et âme pour que les choses ne partent pas de travers dans ce coin esseulé. » (p. 187)
« Pendant que les deux fils de Marie-Louise à Augustin à René travaillaient d’arrache-pied à la colonisation de Madoueskak, d’autres petits-cousins naissaient et grandissaient sur les terres ancestrales du Bas-Saint-Laurent. En 1825, l’un d’entre eux, Pierre-Auguste Plourde, vint, à l’instar de ses réputés cousins, travailler au développement de ce coin de pays. » (p. 229)
- Nombreux personnages secondaires, parmi lesquels Hekko, sœur adoptive de Pierre Plourde, Marie-Louise, mère de Pierre Dupérré, ainsi que Pierre Lizotte, demi-frère de Pierre Dupérré, dont l’importance tient à leur relation avec les divers chefs de famille et au rôle qu’ils jouent dans le déroulement de cette saga historique.
« Hekko, sortie de la même souche que le pionnier. Arrière-petite-fille du Mousquetaire comme René, son arrière-petit-fils. Une nouvelle tige sur le même pied, à une quarantaine d’années d’intervalle. Une toute petite métisse… » (p. 143)
« Tellement fière, la Marie-Louise, de ses deux rejetons qui retournaient à la colonisation comme son grand-père René. Quant à elle-même, elle assurait dans ce jeune pays la transmission des coffres centenaires de l’héritage familial. » (p. 183)
« …Lizotte, dès le lendemain, partit seul s’entraîner avec la milice. Malgré son insondable peine, il ne laisserait jamais tomber le combat entrepris par son aîné afin que les leurs ne soient plus jamais déracinés. » (p. 211)
- Roman historique qui traite du développement d’une partie du Nouveau-Brunswick, de sa lutte pour garder sa culture, pour planter ses racines malgré les douloureux souvenirs de la déportation; nombreuses prolepses, transportant le lectorat dans les rêves d’avenir des bâtisseurs de la Nouvelle-France; thèmes (p.ex., famille, sédentarisme, lutte, identité) aptes à susciter des réflexions et à mousser les conversations auprès du lectorat.
- Mise en page simple; œuvre répartie en douze chapitres titrés et divisée en trois parties; mention d’une autre œuvre de l’auteure, dédicace, remerciements, prologue, arbre généalogique présentant les fondateurs et les descendants du clan Plourde et carte géographique du Madawaska au début de l’œuvre; table des matières, liste d’œuvres de la collection Voix narratives et résumé à la fin; notes biographiques de l’auteure sur la quatrième de couverture.
Langue
- Registre courant dans l’ensemble de l’œuvre; mots moins connus (p.ex., marasme, suraigu, folâtrait, picaresque, imputrescible), régionalismes et archaïsmes (p.ex. palabrer, magot, filles en fleur, développeux, marmot, tarabuster), mots et expressions empruntés à l’anglais (p.ex., female, Eight Minutes of Gunfire, Frenchman, Mister) et mots dans une langue autochtone (p.ex., tikinagan, apouiak, tomahak, wulustooks) compréhensibles à l’aide du contexte.
- Phrases de base, phrases transformées et phrases à construction particulière; types de phrases variés (p. ex., déclarative, exclamative, interrogative, impérative); phrases généralement longues.
« Durant leur enfance, Pierre et Joseph aimaient bien mesurer leur force pour savoir qui aurait le dessus. Leur jeu préféré consistait en de solides bousculades où, empoignés aux épaules, les gamins se balançaient des jambettes à s’en déboîter les genoux. Et paf! Et paf! L’objectif à atteindre? Culbuter l’autre, l’entraîner au tapis, lui faire mordre la poussière.
– Arrangez-vous pas pour saigner du nez comme hier soir les gars, avertissait le père.
Ainsi, l’heure de la lutte claironnait-elle dans ces jeunes cervelles avant même la fin du souper.
– Vite, sortons d’ici. » (p. 20)
- Figures de style nombreuses et variées (p. ex., métaphore, énumération, ellipse, comparaison, allitération, métonymie, hyperbole), servant à créer des sensations, à suggérer une atmosphère ou à dépeindre des personnages plus grands que nature.
« Quelques heures plus tard, il rentrait couvert de terre, le cœur labouré par le destin. » (p. 37)
« Ses muscles, ses os, son sang, comme les arbres, les bêtes, les effluves qui l’avaient vue naître. » (p. 54)
« Calcinée aussi, la cloison de son cœur. » (p. 116)
« Le plus jeune portait le surnom de Lizzo […] Un nom coulant, comme on disait encore, coulant comme une couleuvre. » (p. 137)
« Qui aurait raison? L’aigle américain ou le lion britannique? » (p. 219)
« Avec ses jambes baraquées, capables de le propulser d’une frappe au sommet de n’importe quel Olympe, Pierre-Auguste n’avait rien d’un nabot. » (p. 237)
- Séquences narratives et descriptives qui permettent d’en apprendre davantage au sujet des personnages et de l’intrigue; séquences dialoguées qui permettent de suivre les interactions entre les personnages et d’y déceler leurs inquiétudes, leurs passions et leur tempérament.
« Malgré leurs différends, les garçons continuaient de voir à la terre de leur père. Ils réussissaient à la garder propre. Avec le temps, le silence, entre les gestes, finit par meubler tout l’espace. Chacun à sa façon, cependant, chérissait le souvenir de ses parents. N’eût été de son fatigant de frère, le traditionnel Joseph l’aurait palissadée de pieux en or, cette ferme, tellement il respectait l’œuvre de son père. En contrepartie, Pierre, l’avant-gardiste, parlementait, échangeait, tentait, par tous les moyens, de l’agrandir, de la faire prospérer. » (p. 30)
« – Tu vas payer tes redevances, le jeune?
Pierre leur fit signe de la main, en guise de réponse.
— Entreprenant, celui-là.
— Trois bâtiments de ferme à son compte, et juste 24 ans. Ça prend de la jarnigoine pour ça. Me demande si j’en avais autant à son âge. » (p. 72)
« – Ce qu’une innocente vache sans défense peut faire à l’histoire des frontières d’un pays, constata le beau-père.
– Ça frise le ridicule, c’est vrai. Mais nous, tout ce qu’on veut dans ce coin-là, c’est une bonne place au soleil, hein?
– En plein dans le mille.
– La rivière Madoueskak dans la mire, alors! » (p. 230)
Référent(s) culturel(s)
- Référents culturels de l’Acadie, dont la Déportation.
- Référence aux Autochtones.
- Nombreuses allusions à des villes francophones du Bas-Saint-Laurent, de l’Acadie et du Nouveau-Brunswick (p. ex., Saint-Pascal, Rivière-Ouelle, Kamouraska, Madoueskak, Saint-David, Sainte-Rose du Dégelé)
- Résumé de la bataille des Plaines d’Abraham, un événement crucial dans l’histoire du Québec.
Pistes d'exploitation
- Proposer aux élèves, réunis en équipe, de faire une étude comparative des trois chefs de file du roman : Pierre Plourde, Pierre Dupérré et Pierre-Auguste Plourde, puis de consigner leurs observations dans un document collaboratif. Animer une mise en commun afin de leur permettre de faire part de leur travail au groupe-classe.
- Suggérer aux élèves de situer, chronologiquement, les événements historiques auxquels on fait allusion dans le roman. Leur demander d’en choisir un, puis de mener une recherche afin de pouvoir en expliquer l’importance dans l’histoire du Canada. Les inviter à présenter leur travail au groupe-classe sous forme d’une présentation multimédia.
- Demander aux élèves de rédiger un récit biographique sur l’un de leurs ancêtres en tenant compte de critères précis (p. ex., sa personnalité, les événements clés de sa vie, un événement marquant ou un talent pour lequel on devrait s’en souvenir). Jumeler les élèves en groupes de quatre et les inviter à lire leurs récits à leurs pairs.
- Placer les élèves en groupes de trois, puis les inviter à discuter de la citation suivante : « N’y a-t-il pas, en tout garçonnet, un mousquetaire qui souhaite se mesurer aux pirates des mers, même en pleine forêt? » (p. 145). Animer une mise en commun afin de leur permettre de faire part des points saillants de leur discussion.
Conseils d'utilisation
- Raconter aux élèves la déportation des Acadiens avant d’entreprendre la lecture de cette œuvre.
- Aborder le sujet du rôle de la femme selon les croyances, mœurs, us et coutumes d’une autre époque.
- Rappeler aux élèves le contexte socio-historique de l’appellation « sauvages » pour désigner les Autochtones.
- Inciter les élèves à lire le premier tome de la saga du clan Plourde, soit L’étonnant destin de René Plourde, dont la fiche pédagogique se trouve dans FousDeLire.
Ressource(s) additionnelle(s)
- IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 9e à 12e année, Série : Amalgame, Mireille Moquin à Caraquet.
- IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 9e à 12e année, Série : ONFR Francophonie, Vox pop : Le français au Nouveau-Brunswick, ça se passe comment?
- IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 9e à 12e année, Série : Vous l’savez astheure : La journée nationale des langues autochtones.