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La piste sanglante

En cet hiver 1883, la terreur s’est installée à Grand-Bouleau, aux portes de l’Arctique. Les habitants sont menacés par des Bêtes diaboliques, que la faim et les privations poussent hors de leurs tanières. C’est le moment pour Akuna, le jeune meneur de chiens, de manifester son courage, lui qui souhaite tant prouver qu'il est l’un des meilleurs parmi les hommes du village. Et pourquoi pas devenir une légende, comme Amarok, le « vieux », si respecté, qui est à la fois son meilleur ami et son plus grand rival? Il est déterminé à aller jusqu’au bout pour gagner le respect des siens.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

Note : Ce roman est une réécriture d’Akuna-Aki, meneur de chiens, du même auteur. 

À propos du livre

Contenu

  • Deux personnages principaux, Akuna, meneur de chiens, et Amarok, ainsi que plusieurs personnages secondaires, dont un loup, qui contribuent à l’évolution d’Akuna et d’Amarok.

    « Amarok, de son vrai nom Charles Philip MacIntosh, est un colosse d’un mètre quatre-vingt-dix à la carrure impressionnante. Né de mère iroquoise, il se veut autochtone avant tout. […] À cinquante-neuf ans, Amarok est une figure nordique légendaire. Cette année, pourtant, sa santé s’est détériorée. » (p. 22-23)

    « Un jeune homme […] vient d’entrer. C’est l’adolescent au fouet! Le froid a bleui son visage et givré sa barbe naissante. Il se nomme Antoine, mais préfère le nom que lui donne le vieux : Akuna-Aki […] Ses traits sont harmonieux, mais étrangement tourmentés. […] Akuna est le seul véritable ami du vieux. » (p. 24)
     

  • Descriptions imagées et séquences explicatives qui permettent de connaître les personnages et le contexte spatio-temporel de l’intrigue.

    « Le cercle de fauves se referme sur William. Les Bêtes s’accrochent à lui de tous côtés. L’homme n’a même pas le temps de prononcer le nom d’un être aimé, encore moins d’invoquer le ciel. […] Son existence prend fin en d’abominables souffrances. Une menace sournoise vient de s’abattre sur cette région reculée du Grand Nord canadien. » (p. 16)

    « Alentour, les montagnes dentellent l’horizon. Au centre, une vallée encombrée de collines. Une rivière ralentie par le gel se faufile entre les obstacles montueux. On entend parfois des arbres éclater sous la morsure du froid […] L’hiver de l’année 1883 prépare son entrée sur les hautes terres de la baie d’Ungava, à l’extrême nord du Québec, à deux pas de l’Arctique. » (p. 21)

    « Amarok s’agenouille devant le renard roux pris entre les mâchoires du piège. L’os de la patte est broyé. Un lambeau de chair et quelques nerfs retiennent seuls le membre en place. Le renard roule des yeux terrifiés. Le vieux ouvre le piège. Le tronçon de patte reste entre ses mains. Le renardeau s’éloigne en sautillant sur trois pattes. Le cœur d’Amarok se sert. Pauvre petit animal! » (p. 131) 
     

  • Narrateur omniscient qui décrit les péripéties de la vie d’Akuna et d’Amarok ainsi que les émotions de l’ensemble des personnages.

    « Les traits d’Amarok se détendent. Akuna est arrivé! Akuna le rebelle, qui justifie chacune de ses folies par un rire, un mot du pays : Agu-Tao-Gama-Lonin, "Moi, je suis un homme!" Akuna, c’est le fils que le vieux aurait aimé avoir, c’est l’amitié sans condition. » (p. 24-25)

    « Ça y est! Toutes les tablettes du magasin sont vides. Il faut absolument tenter une autre course au centre d’approvisionnement régional. Mais la route est longue et risquée. Le candidat doit être solide. Et l’impensable se produit. Le conseil du village choisit Amarok. Akuna est fou de rage. La mauvaise santé du vieux n’est pourtant pas un secret. » (p. 73)

Langue

  • Registre courant dans les séquences descriptives et explicatives et parfois familier dans les séquences dialoguées, pour mieux refléter le contexte socioculturel du roman.

    « La pâleur de l’aube met la scène en relief. C’est fini. Il ne reste rien des chiens morts. Les Bêtes sont immobiles. On les dirait sculptées à même la pénombre. » (p. 59)  

    « Plus tard, tous les hommes sont réunis dans le bar.
    – Pas croyable, les odeurs d’océan viennent jusqu’ici.
    – Barton, t’oublies la distance qui nous sépare de Tuvaaluk.
    – J’dis que c’est salin, Steven. Y a l’goût du sel sur ma langue.
    – Tu transpires. Et d’abord, depuis que t’as arrêté de boire, t’es encore plus fatigant qu’avant. L’amour ne t’arrange pas! » (p. 178)
     

  • Structures syntaxiques (p. ex., suite de phrases succinctes, inversion, ellipse) et figures de style (p. ex., comparaison, énumération) qui contribuent à l’originalité du texte.

    « La paroi du tipi claque comme une peau de tambour. » (p. 24)

    « Elle tremble de tout son corps, regarde de tous les côtés, écoute les moindres bruits que produit la toundra. » (p. 34)

    « Pour la première fois tombent ces réticences qui les opposent depuis toujours. » (p. 51)

    « Au pied de ce refuge, deux Bêtes rendues folles par la faim! » (p. 64)

    « Le vent anordit. La neige cesse. Le soir prend possession du ciel clair qui s’étoile lentement. » (p. 170) 
     

  • Vocabulaire de la langue autochtone qui aide à camper le contexte social du récit.

    « Akuna s’accroupit devant le chaudron de soupe, pique un morceau de viande à la pointe de son coutelas et le dépose sur une galette de bannock, du pain de maïs sans levure. » (p. 25)
     

  • Champs lexicaux évocateurs des thèmes exploités (p. ex., violence, nature, survie dans un milieu hostile).

    « Et la vie reprend ses droits. Un lièvre à pattes fourrées dévale le sentier. Un harfang des neiges pousse son cri d’enfant apeuré. Le soleil rosit la plaine… » (p. 70)  

    « La Bête saisit Naomi à la gorge. Horrifié, Albert se trace un chemin sanglant, jusqu’à elle et, d’un magistral coup de poing, brise la nuque de la Bête. Naomi est couchée aux pieds d’Akuna, les yeux ouverts sur l’infini. » (p. 136)

    « Rien ne va plus. Son meilleur chien est mort dans une bagarre, les autres n’en peuvent plus. Le voilà proche de la défaillance. Réserve de viande terminée, l’attelage n’a de poissons que pour trois repas. » (p. 159)

Pistes d'exploitation

  • Inviter les élèves à choisir un chapitre du roman pour en présenter un compte rendu au groupe-classe.
  • Inviter les élèves à établir un parallèle entre Akuna, parfois téméraire, et certains choix que doivent faire les adolescents de leur région, désireux d’être traités comme des adultes.
  • Demander aux élèves de décrire le rôle de la nature comme personnage dans le roman (p. ex., son influence sur les personnages et l’intrigue) et déterminer les moments forts où elle agit tantôt comme alliée, tantôt comme adversaire.

 

Conseils d'utilisation

  • Sensibiliser les élèves aux valeurs des peuples autochtones et à leur mode de vie par l’entremise d’une recherche (p. ex., coutumes, traditions, mode de transport) dans le but d’éviter les stéréotypes et de mieux comprendre les valeurs véhiculées dans le roman.
  • Fournir des explications supplémentaires afin de faciliter la compréhension de certains mots de vocabulaire. Faire un mur de mots tirés du roman pour aider les élèves à mémoriser les mots nouveaux.
  • Discuter des conditions de vie et des réalités des familles du Grand Nord.