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La louve de mer, tome 2 – La République des forbans

Après avoir vogué à la dérive sur un radeau, Gilles, Rachel et quelques compagnons d’infortune sont pris en charge par un navire hollandais. Or, l’atmosphère à bord n’a rien de réjouissant et la vocation de l’Elmina, un ignoble vaisseau négrier, sera bientôt connue des naufragés outrés.

Rachel, lassée de sa violente soif de vengeance, devra lutter pour survivre. Elle tentera de libérer les esclaves et de mener son nouvel équipage vers un espace libre de toute autorité : la république des forbans!

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Personnage principal, la comtesse Rachel de Kergorieu, inébranlable et dominante dans un monde d’hommes, mais très sensible intérieurement.

« Je me demandais comment on pouvait encore afficher un tel optimisme, mais je reconnaissais bien là la comtesse Kergorieu : pour lui voir baisser les bras, il faudrait les lui arracher… » (p. 9-10)

« Sa voix avait retrouvé une douceur que j’avais presque oubliée. […]
– Gilles, a enfin murmuré maman d’une voix fatiguée. Je ne voudrais pas que tu t’imagines que je ne t’aime plus ou que je suis devenue aussi dure qu’une pierre. Depuis la mort de ton père, je vis dans un cauchemar dont je ne parviens pas à me réveiller. La disparition de Nicolas n’a fait qu’empirer les choses et, si je te parais solide, et même bravache, cette apparence n’est qu’une carapace qui m’empêche de m’effondrer. » (p. 113)

  • Personnages secondaires nombreux, dont Gilles et Nicolas, les deux fils de la comtesse, Le Moine, son bras droit, et Loïc, un jeune mousse sous la protection de Gilles, se retrouvant tous à bord de radeaux lorsque le navire de Rachel est coulé, ainsi que les boucaniers, les marins, les Barbadiens, négociants, les pirates et les esclaves.

« Depuis notre sauvetage, elle avait fait une seule fois allusion au radeau de Nicolas, pour nous apprendre que Van Leuwen n’avait pas croisé d’autres naufragés depuis son départ de Hollande. » (p. 18)

« Le Moine, pour sa part, était soudain sorti de sa torpeur. Il avait été près, il me semble, d’esquisser un geste en ma faveur, et même d’intervenir, mais maman lui avait lancé un coup d’œil impératif et il était retombé dans son apathie. » (p. 35)

« – Gilles, a-t-il murmuré d’une voix tremblante, est-ce que ça va? Qu’est-ce qui se passe là-haut? Nous avons été attaqués?
Loïc serrait nerveusement mes mains dans les siennes. » (p. 60)

« Lorsque la viande venait à manquer – souvent parce que les Espagnols, pour les affamer, massacraient les bœufs –, les boucaniers prenaient la mer et s’en allaient piller et razzier ce qu’ils pouvaient. » (p. 65)

« Les marins se sont mis à sourire, certains même à ricaner ou à échanger des remarques désobligeantes. L’idée d’être conduits à l’abordage par une femme (le capitaine d’un bateau pirate n’avait d’ailleurs guère d’autre fonction) leur paraissait franchement comique. » (p.67)

« Deux semaines encore ont passé, et l’atmosphère à bord de la Louve de mer ne s’améliorait pas. À tout moment les frictions entre les Barbadiens et boucaniers menaçaient de dégénérer en bagarre et Le Moine ou Touman devaient déployer des trésors de diplomatie pour éviter l’explosion. » (p. 134)

  • Roman palpitant dont l’intrigue, sur fond d’esclavage, de vengeance et de quête de liberté, s’inspire de l’univers de la piraterie maritime du XVIIe siècle; deuxième roman d’aventures d’une série de trois, dont le prologue explique l’état des personnages tels que laissés à la fin du premier roman intitulé La louve de mer : à feu et à sang.
  • Mise en page aérée; œuvre répartie en 15 chapitres numérotés et titrés; éléments graphiques (p. ex., italiques, guillemets, notes de bas de page) facilitant l’interprétation de l’œuvre; nombreux points de suspension qui renforcent l’ambiance mystérieuse du roman et ouvrent la voie aux sous-entendus; notes biographiques au début; table des matières et liste des œuvres de l’auteur dans la même collection à la fin du livre.

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre, rehaussé d’un vocabulaire souvent soutenu, voire technique, relié au champ lexical maritime de l’époque; mots moins connus (p. ex., délétère, avaries, caréner, dépréciatif, coutelas) compréhensibles grâce au contexte.
  • Phrases de base, phrases transformées et phrases à construction particulière; variété de types et de formes de phrases (p. ex., déclarative, exclamative, impérative, interrogative, négative); phrases généralement courtes dans les séquences dialoguées, reflétant l’urgence d’agir; nombreuses phrases plus longues, plus complexes et remplies de détails dans les séquences narratives.

« À ce propos, avant de quitter son bord, j’ai demandé à Régalec de quelle région de Bretagne il venait, car je ne reconnaissais pas son accent. Le bonhomme a éclaté de rire.
– Moi, breton! s’est-il exclamé. Quelle drôle d’idée! Je suis basque, mon garçon.
– Mais, votre nom… ai-je hasardé.
Cette fois, c’est l’équipage entier qui s’est laissé aller à une hilarité irrépressible.
– Mon vrai nom, plus personne ne le connaît, a repris le capitaine. On m’a donné celui d’un poisson. Le régalec. C’est un animal énorme qu’on appelle aussi – ne ris pas! – le roi des harengs. Sais-tu à quoi on le reconnaît? À la longue nageoire rouge qui lui court tout le long du dos.
Et il est reparti à rire en caressant d’un air ravi la crête roussâtre qui lui ornait le crâne, et qu’il badigeonnait avant chaque abordage de sang de poisson afin de soigner son image de boucher sanguinaire auprès de ses victimes. » (p. 73)

  • Nombreuses figures de style (p. ex., métaphore, euphémisme, litote, comparaison) qui enrichissent le texte.

« Loïc, terrifié, s’est dissimulé derrière moi, bastion dérisoire face au gigantesque Noir qui s’avançait vers nous. » (p. 63)

« L’aspect des boucaniers et des anciens captifs armés jusqu’aux dents, couverts de cicatrices et de balafres sanglantes, ne donnait guère à croire qu’on donnait sur la Louve des bals pour demoiselles ou des leçons de maintien pour jouvenceaux. » (p. 99)

« J’ignorais si nous allions rencontrer ces fameux Indiens caraïbes et quels rapports nous allions avoir avec eux […], mais il me paraissait acquis que la faune ne nous ferait pas de cadeaux… » (p. 181)

  • Séquences descriptives et narratives, entrecoupées de quelques séquences dialoguées, précisant les lieux et les événements, traduisant les réalités de la vie des personnages, permettant de s’immiscer dans leur esprit et de comprendre les relations qui existent entre eux.

« L’homme était étrange. Tout capitaine qu’il soit, il portait les mêmes loques informes et tachées de sang que ses compagnons. Il dégageait une odeur répugnante de fumée et de viande morte qui me soulevait le cœur. Il était largement édenté, son haleine était épouvantable et son aspect terrifiant était accentué par une crête rougeâtre qui lui ornait le sommet du crâne, par ailleurs rasé. » (p. 63-64)

« Le rôle qu’on me confiait, cette fois, pour difficile qu’il soit, était plus honorable pour moi que celui de tireur de sabre. Toutefois, il restait une inconnue de taille : comment allaient réagir les boucaniers et les pirates barbadiens à ce projet? […]
– Une dernière chose, Gilles, a-t-elle repris d’une voix grave. Ne quitte pas Loïc d’une semelle. Emmène-le partout avec toi et prends bien soin de lui. » (p. 115-116)

« – Gilles!
La voix de maman! Je me suis retourné. Elle était agenouillée sur le pont, le souffle coupé, tenant son ventre.
– Je suis désol…
– Tu présenteras tes excuses plus tard, a fait Le Moine qui la suivait.
Aussitôt, il a tranché mes liens d’un coup de sabre et m’a mis un coutelas entre les mains avant d’aider ma mère à se relever.
– C’est bon! a grogné celle-ci d’une voix rauque en se redressant et en le repoussant. Ne perdez pas de temps. Extermine-moi ces rats puants! » (p. 153)

Référent(s) culturel(s)

  • Nombreuses allusions à des entités françaises (p. ex., Nantes, La Rochelle, île de la Tortue); mention de Pierre Le Grand, célèbre flibustier français, et de ses exploits.

Pistes d'exploitation

  • Animer une discussion sur la société Eutopia proposée par Rachel : ses normes, ses lois, ses valeurs. Poser la question suivante aux élèves : Comment cette société se compare-t-elle à celle que nous connaissons aujourd’hui, ici et ailleurs?
  • Proposer aux élèves, regroupés en équipes, de comparer, à l’aide d’un outil organisationnel, le rôle de la femme dans différents groupes sociaux tel que décrit dans ce roman : chez les boucaniers, chez les Africains, chez les marins. Jumeler les équipes, puis leur demander de présenter leur travail aux membres de leur groupe.
  • Demander aux élèves, réunis en dyades, d’inventer une nouvelle situation finale, avant de lire le troisième volet. Les inviter à présenter leur travail au groupe-classe sous la forme d’une saynète.

Conseils d'utilisation

  • Revoir avec les élèves les éléments importants du tome 1 (intrigue, personnages, thèmes) avant d’entreprendre la lecture du tome 2.
  • Accorder une attention particulière aux thèmes délicats abordés dans le roman (p. ex., piraterie, violence, esclavage).
  • Inciter les élèves à lire les deux autres tomes de la série, soit La louve de mer, tome 1 – À feu et à sang
  • et La louve de mer, tome 3 – Les enfants de la louve, dont les fiches pédagogiques se trouvent dans FousDeLire.