La fille du concierge

Contenu

• Récit divisé en treize chapitres et relatant les souvenirs d'enfance de Jocelyne, personnage principal et narratrice, écolière du système catholique dans le Québec des années 50; plusieurs personnages secondaires parmi lesquels ses parents et ses enseignantes agissant sur l'évolution psychologique du personnage principal.

  « Comme la plupart des humains sans doute, je n’ai guère souvenance des premières années de ma vie. La mémoire est longue à se constituer, à emmagasiner des souvenirs et, surtout, à les restituer quand on la fouille. » (p. 9)
   
  « Pour joindre les deux bouts, ma mère décide de faire sa part. Bonne couturière, elle travaille à la maison, pour une manufacture de vêtements : payée à la pièce. » (p. 15)

  « Durant l’été, mon père devait laver les vingt-six classes, sortir tous les pupitres, laver les murs, les plafonds, les casiers, les planchers qu’il devait aussi cirer et polir. » (p. 27)

  « Pour la seconder, sœur Rose-Ange choisit une élève qui s’intéresse aux livres, en l’occurrence, moi. Comme je reste dans l’école, elle me confie non seulement la clé du local, mais également celle des armoires où les livres sont entreposés. » (p. 122)
   

• Divers procédés narratifs dont l’utilisation de la chronologie, du discours direct et indirect et de retours en arrière permettant de mieux voyager à travers les différents thèmes (p. ex., la honte, la religion, l’obéissance, la timidité, les préjugés, la déficience, la ségrégation et la marginalité).

  « Les préjugés ont la vie dure et ils sont bien injustes. À contrecœur, je dus promettre. Mais combien j’avais honte! Honte d’avoir cédé! Honte de ma défection! Je ne comprenais pas les motivations de mes parents. Avaient-ils peur de sa marginalité? » (p. 62)

  « Chose certaine, il n’aimait pas l’Église. Il a souvent laissé sous-entendre qu’il avait connu des prêtres et des frères aux "mains baladeuses". » (p. 63)

  « – Pour ta pénitence, tu diras trois "Je vous salue Marie". » (p. 65)
   

• Narratrice participante, Jocelyne, qui permet au lectorat de pénétrer dans ses pensées et son imaginaire.

  « Je ne réponds plus. Si je desserre les lèvres, je perds tout contrôle. Mes joues bouillent. Mes yeux se noient. Le regard de Mlle Laporte croise le mien. Un effort suprême pour joindre ma voix à celle des autres. Un piètre effort, déjà trop grand. Je sens une chaleur m’inonder, descendre le long de mes cuisses. J’entends le bruit d’un écoulement sur le plancher de bois. La honte m’ankylose. » (p. 21)

Langue

• Registre courant parsemé, dans les séquences dialoguées, de quelques expressions populaires et familières, représentatives du milieu socioculturel de l’époque.

  « – Non, papa ! C’est mon chat. J’veux pas qu’tu l’donnes!
  – C’est pas toé qui sens sa marde… Moé, j’suis ben tanné! » (p. 45)

  « Un jour, je reverrai Fidèle. Elle m’attend au paradis, j’en suis persuadée. Au paradis, car il ne doit pas y avoir d’enfer ni de purgatoire pour les bêtes. En tout cas, certainement pas pour Fidèle. Et pourtant, je crois bien qu’elle a commis quelques péchés. » (p. 102-103)
   

• Phrases assez courtes; figures de style simples (p. ex., métaphore, comparaison, énumération) rendant vraisemblable le personnage principal.

  « Mon père est un homme important.
  Mon père parle à la directrice.
  Mon père parle à l’assistante.
  Mon père parle aux institutrices. » (p. 28)

  « À l’aller, j’entrais dans le grand livre de Fanfreluche. Au retour, je me perdais dans les pages. » (p. 52)

  « Alors qu’auparavant, j’avais tendance à m’isoler comme une huître, cette année-là, ma coquille s’est ouverte et j’ai développé un bon réseau d’amies. » (p. 55)
   

• Champs lexicaux variés évocateurs des thèmes effleurés dans l'oeuvre selon le point de vue d'une enfant (vie familiale, école, enfance).

  « Quand on est incompétent en tout, quand on ne sait rien faire, on devient concierge. » (p. 28) 

  « J’ai vécu mes études primaires les yeux dans l’eau… Angoissée par tout et par rien, surtout par des riens. Tout m’effrayait. Peur de la mauvaise note. Peur de la mauvaise réponse. Peur d’être prise en flagrant délit de chuchotement. Peur qu’on me croie en train de tricher pendant un examen. » (p. 115)

  « La foi enfantine est bien éphémère! » (p. 132)

Pistes d'exploitation

• Inviter les élèves à rédiger un texte descriptif illustrant le monde de Jocelyne à l’aide des indices donnés dans le récit (p. ex., son école, sa cour, sa rue).
• Inviter les élèves à rédiger un 14e chapitre relatant un souvenir de Jocelyne qu'elles et ils auront imaginé.
• À partir des souvenirs de Jocelyne, demander aux élèves de comparer la vie des écoliers des années 50 à celle des écoliers d'aujourd'hui.

Conseils d'utilisation

• Situer l’œuvre dans le contexte religieux et social de l’époque et discuter avec doigté des sujets plus délicats abordés par l’auteure (p. ex., préjugés basés sur la marginalité, la déficience intellectuelle).
• Discuter des événements qui pourraient donner naissance à des angoisses dans un contexte scolaire (p. ex., le taxage, les examens, les devoirs).
• Cette oeuvre est susceptible de plaire plus aux filles, car elle met en scène une fillette dans une classe de filles.