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Joe LaFlamme : L’indomptable dompteur de loups

Personnage haut en couleur, show man avide d'impressionner, Joe LaFlamme (surnommé l'Homme aux loups) savait communiquer avec les animaux. L'ancien policier de Montréal établi à Gogama, dans le Nord-Est ontarien, aura été tour à tour dresseur de chiens, dompteur de loups, d'orignaux, d'ours et de chevreuils

(Adapté de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Essai biographique racontant des épisodes de la vie de ce personnage légendaire; suite de scènes truffée de témoignages, de notes, de photos appuyant les faits relatés.   

    « Les anciens du village se souvenaient d’avoir vu Joe et Émilie, que tous croyaient être son épouse, débarquer du train avec leurs valises et leurs malles un jour de l’été 1920. Pour quelle raison les LaFlamme ont-ils choisi de s’établir à Gogama? Une vingtaine d’années plus tard, Joe admettra à un journaliste qu’il n’aimait pas la vie dans la grande ville et qu’il avait senti en lui l’appel de ses ancêtres coureurs des bois. » (p. 43)

    « Pendant l’hiver 1924, le dompteur avait décidé de participer à une compétition de course avec ses loups. […] Il s’était rendu, fort probablement par train, jusqu’à Montréal, où il avait inscrit sa meute aux courses de traîneaux à chiens dans le cadre du carnaval d’hiver3.
    3 "Les chiens de Holt-Renfrew se classent bons premiers", La Presse, 11 février 1924, p. 17 » (p. 58 et 263)

    « Joe LaFlamme entraîne son orignal à monter l’escalier qui mène au balcon de sa maison, à Gogama, au début des années 1940. » (p. 189)
     

  • Un personnage principal, Joe LaFlamme, plus grand que nature et exerçant tous les métiers; plusieurs personnages secondaires, dont l’importance est amoindrie par les exploits du personnage principal et de ses animaux sauvages.

    « Dompteur de loups, dresseur d’orignaux, guide, trappeur et prospecteur, mais aussi petit contrebandier d’alcool, tenancier d’une pension soupçonnée de mauvaises mœurs, plaideur narquois en cours de justice, show man qui risquait le désastre pour impressionner les badauds, racoleur pittoresque à l’occasion […], bref, un villageois nord-ontarien en porte-à-faux avec la société urbaine et la nature boréale… » (p. 11)

    « Le loup indomptable et l’orignal colossal trouvaient un ami en Joe LaFlamme. Ces animaux étaient sans contredit plus qu’un passe-temps, ils étaient sa vocation. Et pour demeurer fidèle à son appel à œuvrer auprès de la faune, Joe aura dû oser vivre sa vie comme il l’entendait, et ce, souvent à contre-courant de son milieu – parfois même un peu trop. » (p. 17)

    « Tournant la tête, Alfred avait entrevu un spectre géant dans le coin sombre : long fouet en main et dominant les jumeaux se dressait le colossal Joe LaFlamme, l’Homme aux Loups. » (p. 24)

    « On ne connaît à ce jour ni la cause ni la date de la rupture entre Joe et Florence. Aucun document lié à la séparation ou au divorce de Joe et de Florence n'a été trouvé… » (p. 89)

    « Muskeg a été enterré à la ferme familiale, dans le rang Saint-Thomas, à Saint-Zotique. 
    Pour une deuxième fois en dix-huit mois, LaFlamme subissait la perte d’un animal de compagnie qui lui était cher. Joe affectionnait particulièrement cet orignal qu’il avait adopté tout petit… » (p. 238)
     

  • Narratrice jouant un double rôle : narratrice participante qui présente le fruit de ses entrevues et de ses recherches minutieuses; narratrice omnisciente qui rapporte, en toute franchise, les exploits et les déboires du personnage principal.

    « Durant les quatre années que j’ai mises à faire la recherche et la rédaction des versions française et anglaise de cette biographie, j’ai communiqué avec de nombreuses personnes intéressantes provenant de milieux variés, dans trois pays différents. » (p. 7)

    « La rumeur veut que Joe ait dû démissionner de la police après avoir tué un individu. Nos recherches dans les journaux de Montréal n’ont toutefois pas permis de le prouver. » (p. 45)

    « Dave Ranger, qui était pensionnaire chez les LaFlamme, a raconté en 1968 à un journaliste2 comment Joe était devenu trappeur de loups.
    2 "Wolfman of Gogama…", Sudbury Star, 2 janvier 1968, p. 7 » (p. 51 et 262)

    « Il en voulait toujours plus. L’attrait des foules et de l’aventure l’amènera cette fois à parcourir mille cent cinquante kilomètres jusqu’à New York avec une meute de huit huskies, un loup hybride et quatre loups pure race. Il n’avait toutefois pas fait le trajet en traîneau à chiens à partir de Gogama – tel que le suggère le titre d’un article du New York Times : "Mushes 700 Miles With Dogs To See Hockey Here Tonight"… » (p. 93)

    « Entretemps, l’Homme aux Loups continuait de faire l’élevage de visons et de huskies. Comme il désirait transmettre aux chiens le courage et l’endurance, il essayait de croiser la race avec certaines races de loups. Il réussira à accoupler trois huskies femelles avec des loups, mais échouera dans toutes ses tentatives d’accoupler des louves avec des huskies. » (p. 121)
     

  • Sujets et thèmes susceptibles d’intéresser les élèves du groupe d’âge visé (p. ex., procès, contrebande, méthode de dressage, époque).

    « L’enquête allait révéler que Joe avait acheté de l’alcool sans permis. Il devait donc comparaître en cour en septembre. Cette fois encore, il défendrait sa propre cause, mais sans succès. » (p. 33)

    « Grondant et montrant les crocs à leur maître, les quatre loups avaient résisté jusqu’à ce que Joe, imperturbable, prenne le dessus. Sa méthode était simple: fort de son autorité, il coinçait l'arrière-train de l'animal entre ses jambes tout en gardant la chaîne tendue pour l'empêcher de tourner la tête. Malgré ces précautions, il lui arrivait de recevoir des coups de pattes. » (p. 81)

    « Après tout, ses parents avaient été catholiques et pratiquants dans leurs premières années à Gogama, jusqu'à ce que le curé de la paroisse découvre que Joe et Lillie vivaient en concubinage. Vivre ensemble sans être mariés constituait à l'époque un péché grave… » (p. 128-129)

Langue

  • Registre de langue courant dans la narration; registre familier dans la transcription des entrevues réalisées à Gogama et dans les paroles rapportées de Joe LaFlamme.

    « Furetant dans la noirceur d’une glacière abandonnée, les garçons étaient soudainement tombés sur le butin. "On en prend!", aurait crié Alfred à son jumeau. En quête d’aventure, les jumeaux s’étaient faufilés dans la cabane. L’absence d’éclairage n’avait pas freiné leurs fouilles dans les amas de bran de scie. » (p. 22)

    « Alfred et Roland se fichaient bien d’écouter les réprimandes de Joe. […] En fait, "King riait assez qu’y est parti sur son bord, raconte Alfred en rigolant. Y [nous] aurait jamais fessés. Mais on a eu peur. Si Joe [nous] avait poignés, j’pense qu’y [nous] aurait tués." » (p. 24)

    « New York est correct, mais y a trop d’monde, ça mène trop d’train. On est contents d’être partis. […] On a toute trouvé ça dur; on a besoin d’la bonne air, d’l’exercice, d’la neige pis d’l’ouvrage — pis on manque les arbres. » (p. 98-99)

    « …le parler quotidien de Joe était parfois difficile à décoder. […] Si, par exemple, au petit déjeuner, Joe demandait nonchalamment "Monsieur Herbert", il faisait référence à la cassonade de marque Herbert. Ou si encore il posait, mine de rien, la question : "On passe-tu au salon pour le thé?", c’est qu’il cherchait à se faire servir. Il "parlait en Laflamme", comme l’évoquent les membres de sa famille. » (p. 113)
     

  • Figures de style variées mais peu nombreuses (p. ex., comparaison, hyperbole, métaphore et énumération); périphrases rehaussant la prestance du personnage prodigieux qu’était Joe LaFlamme (p. ex., l’Homme aux Loups, légendaire musher, "l’Homme merveilleux du Canada", "le Méchant Homme aux Loups du Nord", l’Homme aux Orignaux, le grand amoureux des animaux sauvages, le maire de Gogama, le "meilleur maudit homme des bois au Canada").

    « Puis, dérobant des brassées de bouteilles de spiritueux, ils avaient décampé comme des écureuils excités d’avoir trouvé un tas de noix.
    […]
    Serrant le butin contre leur poitrine, ils s’étaient précipités vers la porte du côté. La peur d’être pris en flagrant délit leur lacérait le ventre. » (p. 23-24)

    « Ne voulant pas être en marge de leurs compagnons, tous les huskies, sauf un, avaient contribué à ces sérénades à la lune […]
    L’ode à la lune, d’une minute et demie, s’arrêtait soudainement… » (p. 77)

    « Le 20 mars 1945, Joe avait assisté à l’avant-première du film à Toronto. Pour marquer cet événement spécial, il portait culotte de bûcheron, chemise de finette, veste de bûcheron en lainage, bottes aux genoux et casquette à visière. » (p. 125-126)
     

  • Quelques descriptions très détaillées, témoignant de l’étendue des recherches de l’auteure et révélant les dangers inhérents aux expéditions de l’époque.

    « Trois minutes à flotter dans le vide comme un cerf-volant. Une éternité pour les passagers à bout de nerfs. La vitesse de l’avion le faisait vibrer. L’étoffe commençait à se déchirer. Les nervures et les longerons se cassaient. Phil craignait de perdre l’aile brisée. Finalement, à soixante-deux mètres au-dessus du lac, à une vitesse de 144 km/h qu’il avait peine à réduire, Phil avait entrepris un piqué. Lorsque les flotteurs avaient touché la surface de l’eau, l’avion s’était balancé une dernière fois, puis s’était stabilisé avant de filer à toute allure. Le pilote réussira finalement à l’arrêter, non loin de la rive. » (p. 150)

Référent(s) culturel(s)

  • Allusions à des référents culturels du Nord ontarien et du Québec parmi lesquels des personnages (p. ex., l'homme fort Victor Delamarre, le champion de tir au poignet Wilfrid Paiement père, les quintuplées Dionne), des institutions (p. ex., Le quotidien Le Droit, l'église catholique de L'Ange-Gardien, la petite école élémentaire Notre-Dame-du Rosaire, le carnaval d'hiver de Montréal) et des lieux (p. ex., le Mont-Royal, l'Île d'Orléans, la rue Sainte-Catherine, le Nouvel-Ontario

Pistes d'exploitation

  • Demander aux élèves de relever, sur une carte géographique, les nombreux déplacements de Joe LaFlamme.
  • Pendant la lecture, proposer aux élèves de noter les événements ou les actes qui leur paraissent le plus invraisemblables.
  • Inciter les élèves à trouver les raisons pour lesquelles Joe LaFlamme devrait faire partie de notre folklore.

Conseils d'utilisation

  • Après la lecture du texte Le côté sombre de la personnalité de Joe (p. 115-116), aborder le sujet délicat de la violence faite aux femmes.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 7e à la 12e année, Série : Y paraît que…, Au fond des bois.