- Roman jeunesse à tendance psychologique, racontant le quotidien d’un adolescent qui souffre de la séparation de ses parents au point d’être affligé de troubles de la personnalité.
« Je continue à parcourir l’album virtuel de mon père. […]
Soudainement, il me manque terriblement. […] Je dois me forcer pour ne pas sacrer contre ma mère pour avoir brisé mon foyer et obligé mon père à nous quitter. » (p. 55)
« Quand j'arrive au bout de ma rue, j'aperçois le VUS de Marco stationné dans l'entrée. Il vient passer le week-end. Quoique je le trouve bien, je suis subitement saisi de tristesse. Si seulement je pouvais retourner en arrière. Au temps où, après l’école, je retrouvais ma mère et mon père. C’est pendant la période des fêtes, surtout le matin de Noël, que je ressens le plus cruellement le vide causé par la maudite séparation. » (p. 71)
« Toutefois, le début de l’adolescence aggravé par les récentes circonstances, dont le déménagement, la nouvelle maison, la présence de Marco ainsi que l’entrée au secondaire où je ne connaissais personne, m’avait forcé à chercher d’autres appuis. C’est pourquoi je m’étais créé des amis imaginaires. » (p. 180)
« Celle-ci me répète continuellement de ne plus bloquer les pensées, les souvenirs, les émotions ou les impressions qui se présentent à moi, mais de les laisser se manifester. Je dois apprendre à me faire confiance. À me fier aux messages de mon subconscient. » (p. 204)
- Un personnage principal, à la fois narrateur et participant, Frédéric Masson, révélant ses états d’âme à l’égard de chaque personnage secondaire, notamment sa mère, ses grands-parents, ses amis, son professeur préféré et sa copine.
« Ma mère s’est surpassée en art culinaire. Je présume que Marco, son chum, vient souper. Tant mieux. Je n’aurai pas à endurer le maudit jeu des cent questions que je déteste! Non, elle n’est pas policière. C’est pire. Elle est psychiatre! Et ça devient de plus en plus difficile de me protéger contre son regard pénétrant et ses tactiques psychiatriques. Si seulement j’avais un frère ou une sœur pour détourner son attention de temps en temps. » (p. 14)
« En fait, je les adore. Mon grand-père Joe est un super dude! J’aime aussi énormément ma grand-mère, malgré qu’elle n’arrête pas de me dire quoi faire et de me faire la morale. » (p. 22)
« Nous marchons tous les trois en silence jusqu’à ce que nous arrivions chez Jérémie. Celui-ci nous salue et nous quitte. Alex attend qu’il soit hors de portée et il dit :
– Pauvre dude. C’est pas drôle d’avoir un père qui est dans la police.
J’ai envie de répliquer qu’au moins il a un père à la maison. » (p. 71)
« Depuis que Véro a laissé entendre que la charmante Océane pourrait avoir un chum, je vois mon enseignante d’un autre œil. Je ne sais pas comment l’expliquer. Pourquoi n’ai-je pas envisagé cette possibilité avant? Avec sa beauté, elle a sûrement une ribambelle d’admirateurs. Je me dis que c’est probablement parce que je la souhaitais sans attaches, inaccessible… » (p. 97-98)
« …Véro et Alex ne sont pas des amoureux, mais juste de bons amis. Et avec l'aide de madame Hébert (je continue ma thérapie avec elle), je surmonte graduellement ma timidité envers les filles. Au lieu d'essayer d'attirer leur attention en faisant des niaiseries, je reste moi-même et je leur parle tout simplement. Et vous ne devinerez jamais ce qui m’arrive! J'ai une date avec Véro! » (p. 187)
- Séquences descriptives et dialoguées contribuant à rendre l’intrigue et les personnages vraisemblables tout en restant fidèles à la réalité du lectorat visé.
« – Tout ce que j’demande, c’est d’la bonne volonté, de l’honnêteté pis du cœur à l’ouvrage. J’suis tanné d’entraîner des jeunes qui veulent une job, mais qui veulent pas travailler. Si j’t’engage, y aura pas de "j’peux pas rentrer travailler à soir" à tout bout d’champ. Pis écoute ben ça, mon homme! C’est ben important. Pas de gadgets électroniques sur la job! Ça inclut les p’tits maudits téléphones avec les jeux vidéo pis le textage! » (p. 37)
« – Fred!
– Quoi?
– J't'ai demandé si tu trouves que madame Bénezet est bizarre dernièrement.
Ah! Je ne suis donc pas le seul à avoir remarqué le comportement inhabituel de mon enseignante favorite. J'acquiesce et Véro poursuit.
– Qu'est-ce que tu penses qu'elle a?
Je l’sais-tu, moi? J'ai une grande envie d’être cool et de lui servir la réponse classique des hommes dans les circonstances où les femmes agissent de manière… hors de l’ordinaire, mais ça me gêne. Véro présume alors que ce doit être des problèmes de chum. C'est fou ce que cette supposition me contrarie, et je réplique bêtement :
– Ça s'peut pas. Elle a pas de chum. » (p. 86)
« J’ouvre mon sac à dos. Je tâtonne. Ma main rencontre la surface dure et lisse de mon cell. Un élancement de joie me chatouille l’estomac. Cet appareil est mon meilleur ami. Quand je ne l’ai pas avec moi, j’ai l’impression qu’il me manque quelque chose de vital. » (p. 131)
- Nombreuses séquences drôles, en raison du langage châtié, mais coloré et franc, du jeune narrateur; séquences touchantes, servies en contrepoids à des séquences dramatiques, assurant l’intérêt renouvelé du lectorat.
« J’avoue que son langage prononcé à la française avec sa belle bouche sexy est assez difficile à comprendre. D’autant plus qu’elle emploie des mots tellement raffinés! Pour m’aider à me souvenir de toutes ses expressions cocasses, je compile mon propre glossaire. Et comme vous l’avez déjà constaté, je me sers de ce vocabulaire dans mes rédactions pour les épicer. » (p. 17)
« L’homme a pressé un doigt au-dessus de sa lèvre supérieure fraîchement rasée comme s’il caressait une moustache pour se calmer devant cet adolescent qu’il percevait comme un jeune épais (oui, il s’agissait bien de moi). » (p. 117)
« Soudain, mon grand-père éclate en sanglots.
– Hugo, mon fils, mon p’tit gars!
Il ne peut plus s’arrêter. Je m’approche et je l’entoure de mes bras. Cet homme si bon, sur qui j’ai toujours pu compter, cet homme fort s’accroche désespérément à moi. » (p. 186)