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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2Frédéric

Que s'est-il passé dans la vie de Frédéric pour susciter un tel bouleversement? Pourquoi son père ne répond-il pas à ses appels? Qui sont ses vrais amis? Et la nouvelle enseignante, fraîchement arrivée de France, qu'il admire tant : pourquoi se comporte-t-elle de façon si équivoque? Que lui veulent les individus qui rôdent autour de la station-service où il travaille? Ce roman démontre les terribles répercussions de certaines décisions gouvernementales...

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

3 À propos du livre

Contenu

  • Roman jeunesse à tendance psychologique, racontant le quotidien d’un adolescent qui souffre de la séparation de ses parents au point d’être affligé de troubles de la personnalité.

    « Je continue à parcourir l’album virtuel de mon père. […]
    Soudainement, il me manque terriblement. […] Je dois me forcer pour ne pas sacrer contre ma mère pour avoir brisé mon foyer et obligé mon père à nous quitter. » (p. 55)

    « Quand j'arrive au bout de ma rue, j'aperçois le VUS de Marco stationné dans l'entrée. Il vient passer le week-end. Quoique je le trouve bien, je suis subitement saisi de tristesse. Si seulement je pouvais retourner en arrière. Au temps où, après l’école, je retrouvais ma mère et mon père. C’est pendant la période des fêtes, surtout le matin de Noël, que je ressens le plus cruellement le vide causé par la maudite séparation. » (p. 71)

    « Toutefois, le début de l’adolescence aggravé par les récentes circonstances, dont le déménagement, la nouvelle maison, la présence de Marco ainsi que l’entrée au secondaire où je ne connaissais personne, m’avait forcé à chercher d’autres appuis. C’est pourquoi je m’étais créé des amis imaginaires. » (p. 180)

    « Celle-ci me répète continuellement de ne plus bloquer les pensées, les souvenirs, les émotions ou les impressions qui se présentent à moi, mais de les laisser se manifester. Je dois apprendre à me faire confiance. À me fier aux messages de mon subconscient. » (p. 204)
     

  • Un personnage principal, à la fois narrateur et participant, Frédéric Masson, révélant ses états d’âme à l’égard de chaque personnage secondaire, notamment sa mère, ses grands-parents, ses amis, son professeur préféré et sa copine.

    « Ma mère s’est surpassée en art culinaire. Je présume que Marco, son chum, vient souper. Tant mieux. Je n’aurai pas à endurer le maudit jeu des cent questions que je déteste! Non, elle n’est pas policière. C’est pire. Elle est psychiatre! Et ça devient de plus en plus difficile de me protéger contre son regard pénétrant et ses tactiques psychiatriques. Si seulement j’avais un frère ou une sœur pour détourner son attention de temps en temps. » (p. 14)

    « En fait, je les adore. Mon grand-père Joe est un super dude! J’aime aussi énormément ma grand-mère, malgré qu’elle n’arrête pas de me dire quoi faire et de me faire la morale. » (p. 22)

    « Nous marchons tous les trois en silence jusqu’à ce que nous arrivions chez Jérémie. Celui-ci nous salue et nous quitte. Alex attend qu’il soit hors de portée et il dit :
    – Pauvre dude. C’est pas drôle d’avoir un père qui est dans la police.
    J’ai envie de répliquer qu’au moins il a un père à la maison. » (p. 71)

    « Depuis que Véro a laissé entendre que la charmante Océane pourrait avoir un chum, je vois mon enseignante d’un autre œil. Je ne sais pas comment l’expliquer. Pourquoi n’ai-je pas envisagé cette possibilité avant? Avec sa beauté, elle a sûrement une ribambelle d’admirateurs. Je me dis que c’est probablement parce que je la souhaitais sans attaches, inaccessible… » (p. 97-98)

    « …Véro et Alex ne sont pas des amoureux, mais juste de bons amis. Et avec l'aide de madame Hébert (je continue ma thérapie avec elle), je surmonte graduellement ma timidité envers les filles. Au lieu d'essayer d'attirer leur attention en faisant des niaiseries, je reste moi-même et je leur parle tout simplement. Et vous ne devinerez jamais ce qui m’arrive! J'ai une date avec Véro! » (p. 187)
     

  • Séquences descriptives et dialoguées contribuant à rendre l’intrigue et les personnages vraisemblables tout en restant fidèles à la réalité du lectorat visé.

    « – Tout ce que j’demande, c’est d’la bonne volonté, de l’honnêteté pis du cœur à l’ouvrage. J’suis tanné d’entraîner des jeunes qui veulent une job, mais qui veulent pas travailler. Si j’t’engage, y aura pas de "j’peux pas rentrer travailler à soir" à tout bout d’champ. Pis écoute ben ça, mon homme! C’est ben important. Pas de gadgets électroniques sur la job! Ça inclut les p’tits maudits téléphones avec les jeux vidéo pis le textage! » (p. 37)

    « – Fred!
    – Quoi?
    – J't'ai demandé si tu trouves que madame Bénezet est bizarre dernièrement.
    Ah! Je ne suis donc pas le seul à avoir remarqué le comportement inhabituel de mon enseignante favorite. J'acquiesce et Véro poursuit.
    – Qu'est-ce que tu penses qu'elle a?
    Je l’sais-tu, moi? J'ai une grande envie d’être cool et de lui servir la réponse classique des hommes dans les circonstances où les femmes agissent de manière… hors de l’ordinaire, mais ça me gêne. Véro présume alors que ce doit être des problèmes de chum. C'est fou ce que cette supposition me contrarie, et je réplique bêtement :
    – Ça s'peut pas. Elle a pas de chum. » (p. 86)

    « J’ouvre mon sac à dos. Je tâtonne. Ma main rencontre la surface dure et lisse de mon cell. Un élancement de joie me chatouille l’estomac. Cet appareil est mon meilleur ami. Quand je ne l’ai pas avec moi, j’ai l’impression qu’il me manque quelque chose de vital. » (p. 131)
     

  • Nombreuses séquences drôles, en raison du langage châtié, mais coloré et franc, du jeune narrateur; séquences touchantes, servies en contrepoids à des séquences dramatiques, assurant l’intérêt renouvelé du lectorat.

    « J’avoue que son langage prononcé à la française avec sa belle bouche sexy est assez difficile à comprendre. D’autant plus qu’elle emploie des mots tellement raffinés! Pour m’aider à me souvenir de toutes ses expressions cocasses, je compile mon propre glossaire. Et comme vous l’avez déjà constaté, je me sers de ce vocabulaire dans mes rédactions pour les épicer. » (p. 17)

    « L’homme a pressé un doigt au-dessus de sa lèvre supérieure fraîchement rasée comme s’il caressait une moustache pour se calmer devant cet adolescent qu’il percevait comme un jeune épais (oui, il s’agissait bien de moi). » (p. 117)

    « Soudain, mon grand-père éclate en sanglots.
    – Hugo, mon fils, mon p’tit gars!
    Il ne peut plus s’arrêter. Je m’approche et je l’entoure de mes bras. Cet homme si bon, sur qui j’ai toujours pu compter, cet homme fort s’accroche désespérément à moi. » (p. 186)

Langue

  • Registre courant dans les séquences narratives alternant avec le registre familier, voire populaire, dans les séquences dialoguées des adolescents et de certains adultes peu éduqués.

    « Une neige fine et compacte de début novembre blanchit lentement le sol asphalté. À travers le grand mur vitré, je vois clairement les quatre pompes de distribution d'essence alignées sous les lampes fluorescentes du toit de la station-service. La place est déserte. Il n’y a personne sauf moi et le client occasionnel qui arrête pour faire le plein et acheter un café chaud. J'ai rempli le frigo de canettes de boisson gazeuse. (Je préférerais dire des… "cannes" de pop, mais…) » (p. 39)

    « – Un aiguisoir, c’est un aiguisoir; un banc de d’neige c’est un banc d’neige; pis d’la pâte à dents ben, c’est ça, d’la pâte à dents! […]
    – On n’est pas à Paris icitte! Pis son pain de savon. Come on! Pas surprenant que les Français pètent de la broue! » (p. 43)

    « Aujourd’hui, la leçon porte sur le subjonctif. Madame Bénezet, qui ne peut souffrir notre "ignorance de cet honorable mode", déclare solennellement :
    – Il faut apprendre à vous en servir à bon escient!
    Nous déduisons que ça signifie "comme il faut". De façon moqueuse, […]
    – Vos "faut que j’faize mes devoirs" m’écorchent intolérablement les oreilles. J’en peux pus! » (p. 98)

    « Il stationne le gros camion-remorque et en descend. […]
    – Ton boss est-tu icitte?
    Je réponds sur le même ton bête.
    – Y m’a dit de l’appeler quand t’arriverais.
    – Bon, ben appelle-lé. J’ai pas d’temps à perdre. » (p. 190)
     

  • Style à la fois sobre et vif, marqué de phrases généralement courtes, trait distinctif du discours des adolescents; multiples passages truffés de phrases interrogatives, traduisant l’angoisse du narrateur.

    « – Dépêche-toi de ranger tes affaires. J’vais te préparer un bon sandwich chaud au poulet avec des frites maison. As-tu du linge à faire laver?
    Ayant anticipé la question, je lui tends un sac de plastique Wal-Mart. Elle sourit. Ça lui fait plaisir de me rendre service. J’en profite. » (p. 27)

    « Noël s’est bien passé. Assez tranquille. Le temps s’est amélioré. Il fait plus doux. J’ai eu ma tablette électronique. Malheureusement, je ne peux pas l’apporter au travail. C’est-à-dire que je pourrais, mais si monsieur Marin m’y prenait… » (p. 73)

    « C’est donc mon père qui aurait créé ces scènes si affligeantes? Pourquoi? Qu’est-ce que ça signifie? Qu’il était un enfant malheureux? Un garçon aux idées noires? » (p.91)

    « Trop de doutes font des culbutes dans ma tête. Si Véro refuse, que vais-je dire? J’aurai l’air de quoi? Resterons-nous amis? » (p. 207)
     

  • Figures de style (p. ex., énumération, métaphore, comparaison transformée en métaphore filée) accentuant encore davantage les effets des troubles moraux du narrateur.

    « Je ferme le livre et prends l’autre. Je le feuillette sans trop d’enthousiasme. On y montre comment dessiner des caricatures, des animaux, un avion; comment indiquer du mouvement, de la perspective; comment faire valoir un personnage secondaire. On parle de différents genres d’humour. 
    Rien ne me vient. » (p. 74)

    « "Tu ne te souviens toujours pas de ce qui a déclenché l’épisode? […]"
    De toutes mes forces, je repousse l’effroyable fleur. Car, sans savoir pourquoi, je suis convaincu que ce sera le désastre si je la laisse prendre forme dans ma tête. » (p. 166-167)

    « Comment ce badge s’est-il trouvé là? Je ne le saurai jamais. Mais quand je l’ai aperçu au fond d’une boîte, j’ai ressenti un choc terrible. Comme une balle trouant brutalement un mur. Et ce mur, d’une blancheur éblouissante, a commencé à se fendiller devant mes yeux. Des petites fissures se sont mises à courir rapidement à partir de la brèche et à se propager comme des rayons de soleil, lézardant la sécurité du rempart que je m’étais construit. » (p. 173)

Référent(s) culturel(s)

  • Mentions de noms d'artistes (p. ex., André-Philippe Gagnon, Lynda Lemay, Céline Dion, Yves Duteil, René Goscinny) et de certaines de leurs œuvres (p. ex., C'est une langue belle, bande dessinée d'Astérix); multiples allusions à l'amour de la langue française et au désir de la faire respecter).

Pistes d'exploitation

  • Suggérer aux élèves de lire la série d'articles de Patrick Lagacé, journaliste au quotidien La Presse, sur les médias sociaux; ensuite, inviter les élèves à en discuter dans le cadre d'une table ronde ou d'un débat.
  • Demander aux élèves en français de 11e ou 12e année de former un partenariat avec un élève en français de 9e année dans le but de créer une bande dessinée sur le thème proposé dans le roman : « l'impact des réseaux sociaux virtuels ».
  • Proposer aux élèves la lecture du roman de Dominique Demers Un hiver de tourmente dans le but de le comparer à Frédéric d'Hélène Koscielniak, sous certains angles (p. ex., langue, style, vraisemblance de l'intrigue, personnages, points d'intérêt pour les adolescents).
  • Inciter les élèves à écouter les paroles des chansons mentionnées dans le roman dans le but de les interpréter.

Conseils d'utilisation

  • Avant la lecture, faire visionner des scènes choisies du film oscarisé Il faut sauver le soldat Ryan; animer ensuite une discussion sur le stress post-traumatique (SSPT).
  • Avant la lecture, discuter avec les élèves d'autres sujets délicats abordés dans le roman (p.ex., suicide, drogue, crime organisé).

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 9e à 12e année, Série : Jam, Internet et les médias sociaux.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 11e et 12e année, Série : Panorama – Artistes de chez nous, Reportages : Le journal à l'Internet.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 11e et 12e année, Série : L'art d'être parent, La famille recomposée.