Contenu
- Personnage principal et narrateur, Frédéric Masson, passionné de bande dessinée et de langue française, travaillant comme pompiste et vivant avec des défis liés à sa santé mentale.
« J’AI DEUX GRANDES PASSIONS dans la vie en plus de la lecture. (Non, pas le football!) La première est le DESSIN. Je voudrais devenir bédéiste plus tard et faire beaucoup d’argent comme dessinateur de livres ou, encore mieux, dessinateur de films d’animation pour Disney. » (p. 17)
« Encore selon la Toile, un Frédéric veut être aimé et admiré. Il se plaît à impressionner. C’est pourquoi il est toujours prêt à mettre beaucoup d’efforts pour atteindre ses buts. Malgré son besoin de sécurité au foyer, une personne ainsi nommée apprécie la fantaisie et recherche l’aventure et les expériences stimulantes. C’est bien moi!» (p. 21)
« J’avais eu recours à Ed qui, en guise de rébellion contre ma mère et son insistance sur le bon français, protestait contre la langue. Semble-t-il que c’était une façon de me distinguer d’elle et de devenir ma propre personne, to become my own man. Derek, lui, me permettait d’intégrer un groupe en faisant le comique. D’où la projection de ma voix et mes imitations de celle des autres. Rico, pour sa part, m’encourageait à rêver aux filles. Pour prouver son point, ma mère me fait remarquer que les prénoms de mes nouveaux amis étaient tous des dérivés du mien : Fr-Ed-éric, Fré-Derek, Frédé-Rico. » (p. 180)
- Nombreux personnages secondaires interagissant avec Frédéric, dont sa mère, une psychiatre passionnée par la langue française qui semble couver son fils, ses grands-parents, Jeannine et Joe, chez qui il se réfugie, Conrad Marin, propriétaire de la station-service, Océane Bénezet, enseignante de français d’origine française, pour laquelle il a un béguin, Florent Bénezet, surnommé Jujube, fraudeur et ex-époux d’Océane, Raymond Plante, un fraudeur, Ed, Derek (Dare) et Rico, ses personnalités alters, ainsi qu’Olivier Girard, surnommé Mag Wheels, homme louche qui se pointe souvent à la station de service et qui finit par être dévoilé comme un agent d’Interpol.
« Ma mère s’est surpassée en art culinaire. Je présume que Marco, son chum, vient souper. Tant mieux. Je n’aurai pas à endurer le maudit jeu des cent questions que je déteste! Non, elle n’est pas policière. C’est pire. Elle est psychiatre! Et ça devient de plus en plus difficile de me protéger contre son regard pénétrant et ses tactiques psychiatriques. Si seulement j’avais un frère ou une sœur pour détourner son attention de temps en temps. » (p. 14)
« En fait, je les adore. Mon grand-père Joe est un super dude! J’aime aussi énormément ma grand-mère, malgré qu’elle n’arrête pas de me dire quoi faire et de me faire la morale. » (p. 22)
« L’arrivée inopinée de monsieur Marin nous coupe les réflexions. Mon patron entre me saluer; il me demande si tout va bien et il ressort sans attendre ma réponse. Depuis le début des travaux de rénovation, il se présente ainsi souvent au garage, sans heures fixes, la mine soucieuse. » (p. 95)
« Depuis que Véro a laissé entendre que la charmante Océane pourrait avoir un chum, je vois mon enseignante d’un autre œil. Je ne sais pas comment l’expliquer. Pourquoi n’ai-je pas envisagé cette possibilité avant? Avec sa beauté, elle a sûrement une ribambelle d’admirateurs. Je me dis que c’est probablement parce que je la souhaitais sans attaches, inaccessible… » (p. 97-98)
« J’AI VU JUJUBE EN COMPAGNIE de madame Bénezet! À travers la vitrine d’un restaurant. Assis l’un en face de l’autre. Serait-ce lui, son chum? Ce bouffeur de bonbons? Pourtant, si j’ai bien vu sous l’éclairage diffus, Océane ne semblait ni heureuse ni amoureuse. Elle affichait plutôt une certaine frustration. Elle gesticulait de façon nerveuse et engueulait Jujube. Celui-ci avait l’air d’un gars qui a besoin d’une grosse faveur et qui doit faire le beau comme un petit chien sur deux pattes pour l’obtenir. » (p. 101)
« C’est l’inconnu à cravate et attaché-case qui s’est présenté chez moi, il y a quelques semaines. Avec un sourire que je trouve un peu forcé, il me tend la main.
– Raymond Plante. » (p. 127-128)
« C’est à ce moment que Rico, Ed et Dare se présentent.
Leur arrivée me fait le même effet que le brusque freinage d’une puissante voiture. Ouf! Je relaxe. Cependant, je déchante rapidement quand Dare se met à se moquer de ma peur des piqûres. Rico, lui, me ridiculise parce que je n’ai pas osé demander à Véronique de m’accompagner au bal des finissants. Et Ed, pour sa part, m’avertit : ²Don’t hold your breath, man! Ton père répondra pas.² Je commence à en avoir assez de ces gars-là. Au début, ils étaient de vrais copains. Dernièrement, non. » (p. 132)
« Cette semaine, coup de filet magistral : la GRC a démantelé un important réseau de trafic de contrefaçon. L’opération a été menée en collaboration avec Interpol en la personne d’Olivier Girard qui a réussi à infiltrer cette organisation criminelle internationale très bien structurée. » (p. 213)
- Roman psychologique qui tient le lectorat en haleine du début à la fin; trame narrative s’organisant autour des hauts et des bas dans la vie de Frédéric, un adolescent de 16 ans qui voit son monde basculer lorsque lui revient un souvenir douloureux qu’il avait refoulé; retours en arrière fréquents sous la forme de souvenirs de la part du personnage principal; thèmes (p. ex., médias sociaux, technologie, suicide, choc post-traumatique, santé mentale) aptes à susciter des réflexions et de mousser des conversations auprès du lectorat.
- Mise en page simple; œuvre répartie en quarante-neuf chapitres numérotés et un épilogue; éléments visuels (p. ex., interjections, émoticône du pouce levé, onomatopées) et éléments graphiques (p. ex., majuscules, italiques, guillemets, points de suspension, parenthèse, symboles pour indiquer un changement de scène ou un laps de temps) facilitant l’interprétation de l’œuvre; liste des autres œuvres de l’auteure et des prix littéraires remportés, remerciements, dédicace et citation au début; table des matières à la fin; notes biographiques sur l’auteure à la quatrième de couverture.
Langue
- Registre de langue courant dans les séquences narratives, alternant avec le registre familier, voire populaire, dans les séquences dialoguées; mots moins connus (p. ex., étymologie, dysphasie, stoïque, quiproquo, impétuosité) compréhensibles à l’aide du contexte; mots et expressions en anglais (p. ex., mom, field goal, very best, windshields, boss) et nombreuses expressions du registre populaire (p. ex., J’m’en sacre, R’lève, crisse, Ça s’peux-tu ?, Appelle-lé toué-même) représentatifs du milieu et de l’adolescence.
- Phrases de base, phrases transformées et phrases à construction particulières; phrases généralement courtes, trait distinctif du discours des adolescents; multiples passages truffés de phrases interrogatives, traduisant l’angoisse du narrateur.
« Ah! Les heures que j’ai passées avec grand-maman à la table de cuisine à produire des chefs-d’œuvre qu’elle affichait sur le frigo avec des petits animaux aimantés! Est-ce que j’ai commencé à aimer dessiner parce que je suis né avec ce talent ou en raison de l’ambiance d’amour et de sécurité qui entourait cette activité? Toujours est-il que ces moments de chaude intimité et d’encouragement ont graduellement atténué ma peine. » (p. 55)
« C’est donc mon père qui aurait créé ces scènes si affligeantes? Pourquoi? Qu’est-ce que ça signifie? Qu’il était un enfant malheureux? Un garçon aux idées noires? » (p. 91)
- Nombreuses figures de style (p. ex., comparaison, personnification, énumération, répétition, métaphore, comparaison transformée en métaphore filée) accentuant davantage les effets des troubles moraux du narrateur.
« Je sais que madame Bénezet apprécie mes efforts. Chaque fois que j’emploie une de ses formulations parisiennes, en imitant son accent sec et croustillant de biscuit soda, sa figure s’illumine comme ma chambre quand j’allume ma lampe la nuit. » (p. 19)
« J’entends le vent gémir. » (p 39)
« Je ferme le livre et prends l’autre. Je le feuillette sans trop d’enthousiasme. On y montre comment dessiner des caricatures, des animaux, un avion; comment indiquer du mouvement, de la perspective; comment faire valoir un personnage secondaire. On parle de différents genres d’humour. » (p. 74)
« Les couplets rimés sur fond musical me font mal, mal, mal. Tout en me faisant du bien. » (p. 123)
« « Tu ne te souviens toujours pas de ce qui a déclenché l’épisode? […] »
De toutes mes forces, je repousse l’effroyable fleur. Car, sans savoir pourquoi, je suis convaincu que ce sera le désastre si je la laisse prendre forme dans ma tête. » (p. 166-167)
« Comment ce badge s’est-il trouvé là? Je ne le saurai jamais. Mais quand je l’ai aperçu au fond d’une boîte, j’ai ressenti un choc terrible. Comme une balle trouant brutalement un mur. Et ce mur, d’une blancheur éblouissante, a commencé à se fendiller devant mes yeux. Des petites fissures se sont mises à courir rapidement à partir de la brèche et à se propager comme des rayons de soleil, lézardant la sécurité du rempart que je m’étais construit. » (p. 173)
- Expressions idiomatiques variées, ajoutant de la couleur au texte.
« Ah! Les poules auront des dents! » (p. 15)
« Pas surprenant que les Français pètent de la broue! » (p 43)
« La tension d’expectative dans la classe est devenue aussi épaisse que de la mélasse au mois de janvier. » (p. 66)
« Ce qui me met immédiatement la puce à l’oreille, car il est de ces adultes qui estiment que les ados ne sont pas de vrais humains et que, par conséquent, ils ne méritent pas leur respect. » (p. 195)
- Séquences descriptives et dialoguées contribuant à la vraisemblance des personnages tout en restant fidèles à la réalité du lectorat visé; séquences narratives qui permettent de connaître les sentiments de Frédéric, ainsi que ce qu’il observe; ajout d’un poème et de quelques textos contribuant à la crédibilité de l’histoire.
« Monsieur Marin me zieute de la tête aux pieds. Quoi? J’ai-tu l’air d’un extraterrestre? Pourtant, j’ai relevé mes jeans, jeté ma gomme et parlé poliment. Il accepte mon C.V. et se met à le lire. J’attends. » (p. 35)
« – Tout ce que j’demande, c’est d’la bonne volonté, de l’honnêteté pis du cœur à l’ouvrage. J’suis tanné d’entraîner des jeunes qui veulent une job, mais qui veulent pas travailler. Si j’t’engage, y aura pas de « j’peux pas rentrer travailler à soir » à tout bout d’champ. Pis écoute ben ça, mon homme! C’est ben important. Pas de gadgets électroniques sur la job! Ça inclut les p’tits maudits téléphones avec les jeux vidéo pis le textage! » (p. 37)
« Il m’a dit se nommer Olivier Girard. Grand, légèrement voûté, d’une maigreur extrême, il fait penser à une de ces longues perches facilement cassables. Apparence trompeuse, car derrière une paire de lunettes rondes, j’ai vu briller une détermination à toute épreuve. » (p. 116)
« J’ouvre mon sac à dos. Je tâtonne. Ma main rencontre la surface dure et lisse de mon cell. Un élancement de joie me chatouille l’estomac. Cet appareil est mon meilleur ami. Quand je ne l’ai pas avec moi, j’ai l’impression qu’il me manque quelque chose de vital. » (p. 131)
« Où es-tu pops? Tu me manques BEAUCOUP! Je dois bientôt subir un traitement de canal et tu sais comme je déteste les piqûres!!! Quand vas-tu venir me voir? Frédéric. » (p. 131)
Référent(s) culturel(s)
- Mention de plusieurs titres de la bande dessinée d’Astérix.
- Référence à des chansons françaises (p. ex., Frédéric, de Claude Léveillé, Bleu, de Lynda Lemay, La langue de chez nous, d’Yves Duteil.)
- Référence à des vedettes francophones (p. ex., André-Philippe Gagnon, Céline Dion, Lynda Lemay).
- Mention de la ville de Montréal.
Pistes d'exploitation
- Former des équipes, puis inviter les élèves à discuter de la place qu’occupent les médias sociaux dans la vie des adolescents. Animer une mise en commun afin de leur permettre de faire part de leurs commentaires au groupe-classe.
- Animer une discussion à partir de la citation de Chris Ware, « créer des bandes dessinées, c’est comme voir ses rêves » (p. 39). Inviter les élèves à concevoir une bande dessinée portant sur un enjeu de la vie des adolescents, puis afficher les travaux dans la salle de classe.
- Proposer aux élèves, regroupés en dyades, d’effectuer une recherche sur l’identité numérique et la nétiquette, puis de créer une capsule vidéo informative qui sera diffusée auprès des élèves de l’école.
- Inciter les élèves à écouter les paroles des chansons mentionnées dans le roman, d’en choisir une, puis de la comparer à une chanson ou à un slam moderne qui aborde un sujet similaire. Les inviter à interpréter leur chanson devant le groupe-classe.
Conseils d'utilisation
- Accorder une attention particulière aux sujets délicats dont on traite dans le roman, soit l’intimidation, les troubles de santé mentale, le choc post-traumatique, le suicide et l’industrie de la contrefaçon.
- Inviter les élèves à lire le roman Marraine, de l’auteure, dont la fiche pédagogique se trouve dans
- Explorer la fiche pédagogique disponible sur le site de l’éditeur.
Ressource(s) additionnelle(s)
- IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 9e à 12e année, Série : Le pigeon rassembleur, Épisodes de la deuxième saison.
- IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 9e à 12e année, Série : 180, Briser le silence.