Chaque soir, le petit cirque s’installe dans un village. Et chaque soir, après le spectacle, le clown Zingaro récupère les objets oubliés par les spectateurs. Mais voilà qu’un jour, il découvre un nouveau-né abandonné!
Seul signe distinctif: une moitié d’étoile suspendue à son cou…
(Tiré du site de l’éditeur.)
« Hors de leur déguisement, les frères Willy et Willy se chamaillent comme à l’accoutumée.
– Je te dis que c’est un garçon!
– Je te dis que c’est une fille!
– Fille ou garçon, je vous le laisse, trop compliqué pour moi… De toute façon, JE DÉTESTE LES ENFANTS!
Horace a atterri bredouille tout à côté de son canon d’acier et fait part à Rose et aux membres du petit cirque de ses vaines recherches.
– Willy avait raison, c’est un garçon!
– Comment allons-nous appeler cet enfant?
– ÉTOILE. » (p. 6-7)
« – À tout seigneur, tout honneur! Professeur Horace t’enseignera notre belle langue, ses nombreuses difficultés orthographiques et tracasseries grammaticales. Horace sera aussi ton maître d’histoire avec un grand H et de géographie avec un grand G! La guerre de cent ans a-t-elle duré cent ans? Le cheval blanc de Napoléon était-il vraiment blanc? La Mer Noire est-elle vraiment noire? » (p. 18)
« – Si personne ne le réclame, il sera à moi dans un an et un jour…
LA LOI, C’EST LA LOI! » (p. 5)
« – … C’est… c’est moi… pa… papa… Balthazar! Pendant que tu… tu dormais… les roulottes se… se sont mises à descendre… la… la montagne. J’ai… j’ai eu tellement peur que… que… j’ai crié de… toutes mes forces… Ma… ma demi-étoile d’or s’est mi… mise à bri… briller de plus en plus fort et j’ai compris… que grâce à elle je… JE POUVAIS ARRÊTER LE CONVOI. » (p. 24)
« Étoile a soufflé ses trois bougies et passe désormais toutes ses soirées sur les gradins du grand chapiteau.
– BRAVO!
– Bravo, papas! Bravo, mamans!
– BRAVO!
Le spectacle terminé, Étoile va rejoindre son lit qui, pour ce soir, est chez M. Balthazar.
– Tu me liras l’histoire de M. Perrault, papa Balthazar?
– Mais à force, tu vas la connaître par cœur, mon jeune Étoile! » (p. 15)
« – Toujours vert, quant à lui, voici le professeur Plantain! Virtuose du banjo ténor et du pinceau brosse. Digne successeur de Django et Picasso, Plantain sera ton professeur de musique et de dessin. Cacophonie et gribouillage, nature morte et musique vivante, peinture pop et fanfare expressionniste, chanson cubiste et aquarelle gothique. » (p. 18)
« – PAPA! Papa Zingaro, debout! Les oiseaux ont déjà chanté…
– Déjeune comme il faut, mon chéri. Un cerveau, cela fonctionne mieux l’estomac plein!
Pendant ce temps, je vérifie une dernière fois ton cartable : une règle, un crayon, un cahier, une …
– C’est ta première rentrée des classes, je suis ému, mon tout petit grand! C’est magnifique, bientôt tu sauras lire, écrire…
– Comme toi!
– Heu… Oui, comme moi!
– Un petit coup de peigne dans ta jolie tignasse et nous serons fin prêts!
– On n’a rien oublié, papa Zingaro?
– SAPERLIPOPETTE! ON A OUBLIÉ LE CARTABLE!!! » (p. 16-17)
« Comme chaque soir, les rires et les cris ont traversé la toile pour se mélanger au vent, aux routes, aux arbres et aux parfums des fleurs. » (p. 3)
« – Constantin sera ton professeur de temps libre. Matière passionnante ô combien! Distractions, flânerie, batifolage, pêche et délassement. Rêverie, balade, lecture, jeux, contemplation et sieste. De tous ces loisirs, cette dernière est l’idéal, mon garçon. Je ne connais au monde d’activité plus créative, plus simple que la sieste. On fait le vide, on ralentit le rythme et… ZZZZ… » (p. 18)
« – Le calembour est à la langue française ce que les bulles sont au champagne. Sablons les mots sans attendre, mon jeune Étoile! Si je te dis : Comment vas-tu? Tu me réponds? » (p. 20)
« Et le temps passa sur les êtres et les choses comme l’eau des rivières passe sous les arches des ponts. » (p. 27)
« Étoile sait à présent lire et écrire. Il jongle avec les chiffres, les boules et les cerceaux. Il joue du banjo et du boniment sans fausse note, il siffle aussi bien qu’un oiseau et fait sauter les crêpes à plus de deux mètres de haut.
À force de concentration, Étoile parvient à nouveau à faire briller sa demi-étoile d’or. » (p. 27)
« La neige promise n’est pas tombée et le feu de la fête s’est éteint.
Le vent de juillet berce les roulottes et le géant cherche dans la poche de son nouveau costume la boule à neige qu’affectionne tant Étoile.
Tout au creux de sa large main, Constantin secoue le petit globe en verre et s’endort peu à peu. » (p. 32)
