- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; mots familiers, expressions populaires et anglicismes dans certaines séquences descriptives et dialoguées; quelques mots nouveaux clairement définis ou facilement compréhensibles à l’aide du contexte; nombreux sobriquets révélateurs des liens affectifs entre les personnages (p. ex., Biquette, Ciboulette, Zouzou, Prunelle, Moumou, Poupou).
« – Tu es gentil, mon grand, d’avoir voulu défendre ton amie. Mais ce n’était pas nécessaire. Car monsieur Jutras est l’auteur de ce livre. Alice lui a demandé d’écrire un mot pour elle sur la première page. Ça s’appelle une dédicace. » (p. 23)
« – Yo man! Tu sors quand même pas avec une fille du primaire?! » (p. 31)
« Cet après-midi, Caro et moi, on avait rendez-vous chez la coiffeuse pour égaliser nos cheveux. L’an dernier, j’ai été tellement traumatisée par la coupe hamburger que m’avait faite le coiffeur du bout de la rue que, maintenant, dès qu’une paire de ciseaux s’approche de mes tifs, j’angoisse. » (p. 46)
« Lorsqu’on est remontés en classe et que tout le monde a été assis, madame Robinson nous a déclaré :
– La semaine dernière, je ne voulais pas me mêler du conflit. J’avais bon espoir que vous parviendriez à le régler entre vous. Ce matin cependant, à voir vos mines renfrognées, j’ai compris que la querelle s’envenimait. » (p. 96-97)
- Types, formes et structures de phrases variés ajoutant de la vie au texte et traduisant les émotions des personnages.
« – Écoute, si tu as envie de griffonner, je t’autorise à le faire dans ton cahier de brouillon, une fois ton travail scolaire terminé. Mais les livres, il faut les respecter; on ne crayonne pas dedans! Bon, prends ta chaise et viens me rejoindre à mon bureau. Je vais t’aider. » (p. 11)
« – Une mygale… et puis quoi encore! Tu prends la moindre araignée pour une mygale! Mais si ça peut te rassurer, on n’en trouve pas au Québec.
– L’araignée dont je te parle n‘avait rien à voir avec celles qui squattent le sous-sol. Elle était un million de fois plus grosse! Elle est sortie de la caisse d’oranges et a disparu dans la cuisine! » (p. 61)
« À cet instant, un cri a retenti.
– À qui ce bébé? […]
– Et où sont vos parents? » (p. 83)
« Bref, on a été captivés d’un bout à l’autre de leur exposé. J’aime tellement les animaux, cher journal. Je rêve d’un monde meilleur où les humains les traiteraient avec respect. » (p. 105)
- Nombreuses figures de style (p. ex., métaphore, interjection, comparaison, gradation, antithèse, onomatopée) évoquant des images dans l’esprit du lectorat et ajoutant à la richesse du texte.
« – Ah bon?! Pourtant, tu es un vrai poisson dans l’eau, Alice.
– J’aime nager l’été, c’est vrai. Mais je n’ai aucune envie de reprendre des cours. Entrer dans la piscine est une véritable épreuve. » (p. 6)
« – Oh, Marie-Ève! a lancé ce dernier. J’ai vu un superbe livre sur les chevaux dans un stand au fond du Salon. » (p. 29)
« Encore sonnée par la charge à fond de train de sa meilleure amie, Catherine Provencher, assise sur un siège face à la porte, avait l’air d’un zombie. » (p. 34)
« À la page 2, j’ai pouffé de rire. À la page 4, je rigolais franchement. À la page 9, je riais tellement que j’en avais les larmes aux yeux! » (p. 42)
« – Catherine, tu es tellement gentille! Moi, par contre, je me suis montrée détestable. Excuse-moi pour toutes les horreurs que j’ai proférées au Salon du livre! » (p. 91)
« À 7 h tapantes, j’ai été tirée de mon sommeil par :
le DRIIIIIIIING!!! surexcité du réveille-matin;
le SCRRRRRRRITCH hystérique du store;
le cri de déception de ma sœur : "Carey Price est tombé!!!" » (p. 117)
- Séquences dialoguées entrecoupées de séquences descriptives révélant le caractère des personnages et permettant de se situer au cœur de l’action.
« Catherine Provencher n’a rien répondu. Alors Catherine Frontenac a poursuivi :
– La vérité, c’est que tu es jalouse de moi. Tu ne me laisses pas d’air. Je suis ton amie, d’accord, mais j’ai quand même le droit de respirer!
– Jalouse?! Pas du tout. Je ne t’ai jamais interdit…
– Pas interdit, non, mais c’est tout comme. Depuis toujours, tu me colles. Tu exiges l’exclusivité de mon amitié.
CP a murmuré :
– Tu es injuste, Catherine. Tu me fais beaucoup de peine.
– Et toi, tu me…
La voix de CF s’est étranglée. Elle a serré les poings avant d’éclater en sanglots. Tournant les talons, elle s’est enfuie. Deux secondes plus tard, elle avait disparu dans la foule. » (p. 31-32)
« Nous, les 6e B, on est entrés dans notre classe. Après s’être installés à nos places, on a ouvert notre manuel de grammaire. Le caméraman a d’abord filmé madame Robinson, qui écrivait sur le tableau : L’accord du participe passé employé avec l’auxiliaire être. Puis nous, on a fait semblant de se plonger dans la leçon de la page 87. C’est alors qu’Africa a refermé son livre et s’est dirigée vers notre enseignante. Sans mot dire, elles ont échangé leurs places. On s’est levés d’un bloc (la prof, elle, était restée debout), on a poussé notre chaise sous le pupitre, une entraînante musique hip-hop a électrisé l’atmosphère et on a imité les mouvements de danse rythmée d’Africa.
[…]
Puis le caméraman, le preneur de son et madame Duval se sont dirigés vers la classe voisine où deux autres mises en scène devaient êtres réalisées. Il faudra attendre jusqu’au 21 décembre pour assister à la projection du move dub dans la grande salle. Yééé! » (p. 127-128)