Contenu
- Un personnage principal, Florence Santerre, une recherchiste de 53 ans qui traverse une période difficile marquée par son insatisfaction professionnelle et une profonde solitude à la suite de sa récente séparation, et qui s’installe dans une nouvelle communauté pour chercher à se reconstruire.
« Avec une moue dédaigneuse, elle constata à mi-voix : « Cinq heures à perdre dans un village coincé entre deux concessions! »
Puis soudain son visage s’illumina : elle avait cinq heures pour elle-même! Du temps donné. Gratuit. Comme elle l’avait désiré la veille… » (p. 21-22)
« À Villery depuis mai, j’ai dû laisser tomber quelques masques : celui de la professionnelle parfaite, celui de la fille indépendante ou de la femme forte qui en a vu d’autres, celui de l’amoureuse éperdue… et celui de l’amie esclave… Ici, j’ai oublié la complexité. » (p. 244)
- Plusieurs personnages secondaires, dont Marcel Cléroux, Pascaline DeParis, Carole Faubert, Mario Larocque, Julie Bouvier, Émilie, Vincent et Léandre Arcand, les habitants du village où s’installe Florence, qui contribuent tous à son épanouissement à leur façon.
« Florence se tut. Léandre ajouta :
– Nous sommes tous des ratés. Toi, moi. Marcel a raté sa vie. Pour Pierrette, tout est arrivé trop tard. Diane, la mère de Pascaline, a vécu par procuration. Carole se cherche encore. Mario croit dur comme fer que le bonheur n’arrive que par le grand amour. Il n’y a que Julie et Émilie qui n’aient pas raté leur vie. » (p. 198)
« Léandre est resté après les autres. Il m’a aidée à faire un peu de rangement.
[…]
Léandre m’a regardée, intrigué. Il m’a reversé du vin en chuchotant, penché vers moi :
– Il est temps de préparer ta fuite, Florence.
Je ne m’attendais pas à ce que Léandre me conseille de fuir. Surprenant l’étonnement sur mon visage, il m’a servi un flamboyant éloge de la fuite :
– Tu as vécu, des morts, Florence. Toutes sortes de morts. Et si j’ai bien compris, tu n’as jamais hurlé ta souffrance, ni caché ta révolte. Tu t’es repliée sur toi-même. Tu as cru que pleurer en cachette suffirait à te soulager. Tu as absorbé tous les chocs, jusqu’à la nausée…
Mais devant la souffrance comme devant le danger, les bêtes et les humains n’ont que deux options : lutter ou fuir. » (p. 225-226)
- Roman captivant qui suit le parcours de Florence dans sa quête d’un nouvel équilibre de vie au sein d’un petit village où les interactions avec les habitants influencent son processus de guérison; intrigue construite à partir de deux histoires simultanées et parallèles, dont celle de Florence et celle de Léandre, soutenue par des descriptions imagées, de nombreux retours en arrière, des scènes racontées deux fois par des narrateurs différents, ce qui permet entre autres de suivre les pensées et l’évolution des personnages et de situer le temps et le lieu de l’action; thèmes (p. ex., amitié, communauté, deuil, solitude, relations humaines, transformation) aptes à intéresser le lectorat visé.
- Mise en page aérée; œuvre répartie en 44 chapitres numérotés qui alternent entre les perspectives de Florence et celles de Léandre; éléments graphiques (p. ex., points de suspension, majuscules, guillemets, italiques pour représenter les paroles de Léandre) facilitant l’interprétation du texte; liste des œuvres de la même auteure, dédicace et citation au début; renseignements sur l’auteur à la quatrième de couverture du livre.
Langue
- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; mots moins connus (p. ex., longiligne, lilliputien, tergiversations, repu, gavroche) compréhensibles à l’aide du contexte; expressions du registre familier, dans les dialogues (p. ex., J’suis allé aux gossips, asteur, j’ai pus, arrête-toé donc), reflétant la langue des habitants du village.
- Phrases de base, phrases transformées et phrases à construction particulière; variété de types et de formes de phrases; phrases courtes lourdement ponctuées dans les dialogues, traduisant les émotions der personnages et contribuant à leur vraisemblance.
« Une demi-heure n’est pas encore écoulée que des coups impatients résonnent à la porte de la maison. Ce n’est pas Mario comme je le croyais, mais une femme : milieu de la trentaine, des cheveux bouclés d’un roux éblouissant, une blouse à carreaux, des jeans boudinés, des gestes brusques. Le temps de sortir de ma cuisine, elle est déjà au milieu du salon et examine mes tables gigognes et mes tableaux d’un regard approbateur.
Bien qu’étonnée de cette intrusion, je la salue poliment et m’informe de ce qu’elle cherche.
– Ça sent bon! se contente de répondre la nouvelle venue, d’une voix rauque.
– C’est ma blanquette de veau. Que puis-je…
Elle m’interrompt :
– C’est pas le genre d’affaires que tu vas servir à ma gang, hein?
J’ai dû grimacer mon incompréhension car elle ajoute, comme si cela allait de soi :
– Ben, y vont arriver samedi.
– Qui?
– Mes employés d’été.
Mon étonnement redouble. Elle se présente :
– Julie Bouvier. Je reste à un kilomètre après le garage à Mario. » (p. 120-121)
- Figures de style (p. ex., énumération, comparaison, métaphore) qui agrémentent le texte et en facilitent la compréhension.
« Semaine après semaine, les mêmes voix, les mêmes mugissements. Consacrés par l’écran, ils deviennent des incontournables. Des icônes. Des héros. Des prophètes. » (p. 19)
« J’ai longtemps marché dans ce paysage irréel, plongeant dans le décor comme un fantôme, longeant des bancs de neige de deux mètres arrondis par le vent et semés d’étincelles. » (p. 58)
« Je suis la marionnette soumise aux fils du temps, le pantin servile qui ne sait refuser. » (p. 167)
- Séquences narratives et descriptives, entrecoupées de séquences dialoguées, qui permettent de se situer dans le temps et le lieu de l’action, précisent les événements et aident à percevoir les sentiments des personnages.
« Léandre découvrit Florence allongée sur son lit, recouverte d’un drap de satin. Elle restait immobile. Il craignit le pire. Il se rapprocha, saisit doucement sa main :
– Florence… Florence… Es-tu malade?
Elle sortit lentement de sa torpeur.
– Léandre?
Il s’empressa d’expliquer que seule la crainte qu’il lui soit arrivé quelque chose lui avait donné l’audace de faire intrusion dans sa chambre. Florence le rassura sans retirer sa main de la sienne.
– J’ai trouvé ça, dit-il en tendant le papier trouvé au jardin.
Florence lut et ses yeux s’emplirent de larmes :
– Encore!
Léandre décrivit le piteux état de la plate-bande et Florence lui parla des nombreux billets qu’elle avait trouvés scotchés sur sa boîte aux lettres.
– Pourquoi ne pas m’en avoir parlé?
– Je croyais que tout cela allait cesser.
– J’ai ma petite idée sur la provenance de ces menaces. Rassure-toi et laisse-moi faire. » (p. 210)
Pistes d'exploitation
- Suggérer aux élèves, réunis en dyades, de rédiger un article de journal ou un texte explicatif sur les impacts sociaux et économiques du vieillissement de la population pour une petite ville ou un village. Publier les articles dans le journal ou sur le site web de l’école.
- Proposer aux élèves, regroupés en équipes, de mener une recherche au sujet de villages francophones de l’Ontario dont la population est en déclin et de retracer le passé et l’histoire d’un de ces villages. Les inviter à présenter leur travail sous forme d’infographie ou de présentation multimédia.
- Le roman permet d’imaginer une suite. Demander aux élèves, réunis en dyades, de rédiger le scénario de la suite de l’histoire en répondant aux questions suivantes : Florence reviendra-t-elle s’établir à Villery? Est-elle amoureuse de Léandre? Se réconciliera-t-elle un jour avec Josiane?
Conseils d'utilisation
- Encourager les élèves à lire d’autres œuvres qui traitent de la quête d’identité, telles que Besoin d’air, 178 secondes et Pour rallumer les étoiles 1, dont les fiches pédagogiques se trouvent dans FousDeLire.
Ressource(s) additionnelle(s)
- IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 3e à 12e année, Série : Villages et visages, divers épisodes.
- IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 9e à 12e année, Série : ONFR – Nos histoires, notre histoire, Lemieux : Le village disparu.