Contenu
- Personnage principal, Louis, adolescent de 16 ans attaché à sa famille, mais en quête d’indépendance et de réponses au sujet du départ de son père.
« Ici, ma [Louis] mère, mon frère
Attachant mon cœur
Mon cœur habité
D’un désir de liberté » (p. 8)
« Louis aime son frère. Depuis toujours, il l’aide, le protège, le défend. Il a souvent remis à leur place des jeunes qui se moquaient de Daniel ou qui lui disaient des choses désobligeantes. Les garçons sont unis par un amour filial fort et indéfectible. » (p. 10-11)
« Louis se dit que ce serait formidable si sa mère comprenait toute seule qu’elle doit cesser de le protéger, qu’elle l’étouffe à force de bonnes intentions, qu’il a besoin d’air et de trouver qui il est exactement. » (p. 15)
« Il [Louis] est venu à Moncton pour que Kevin lui dévoile sa version des faits. Il est prêt à tout entendre, il ne reculera pas, ne repartira pas sans tout savoir. » (p. 150)
- Personnages secondaires nombreux faisant partie de l’entourage immédiat de Louis, parmi lesquels Émilie, sa mère, lui témoignant une affection parfois étouffante, Daniel, son frère trisomique, lui apportant beaucoup de bonheur et nécessitant son attention continue, Gabrielle, amie de Louis, dont il est amoureux, Alexandre, ami de Louis jouissant d’une grande liberté au sein de sa famille, Kevin, ancien partenaire d’Émilie, ayant quitté la famille après la naissance de Daniel.
« Ce n’est jamais facile de convaincre sa mère de penser à elle. La priorité pour Émilie, c’est le bien-être de ses deux fils; elle oublie souvent qu’elle a aussi sa propre vie à mener. Depuis que leur père les a quittés, quelques mois après la naissance de Daniel, Émilie a consacré toute son énergie à compenser cette perte auprès d’eux. Elle les gave d’amour et essaie d’écarter tous les obstacles de leur chemin. » (p. 10)
« Daniel est né avec le syndrome de Down. Il est trisomique.
[…]
Daniel adore son frère de seize ans. C’est son héros, son modèle. Il fait tout pour imiter certains de ses gestes, il le suivrait partout, ce qui est parfois embêtant pour Louis quand il a besoin de travailler ses matières scolaires ou de réfléchir. » (p. 10-11)
« Gabrielle ne semble rien deviner de ce qu’il ressent pour elle. Ou peut-être ne veut-elle tout simplement rien voir. Tu es mon meilleur ami, répète-t-elle trop souvent, comme pour lui affirmer que ça ne pourra jamais être autrement entre eux. » (p. 13)
« Il aimerait avoir la chance d’Alexandre, son ami qui n’a pas de comptes à rendre à ses parents. Jamais de questions sur ce qu’il fait, jamais de remontrances quand il rentre tard, parfois même à l’aube. » (p. 37-38)
« Kevin vit à Moncton, loin d’eux. Et il ne fait rien pour rester en contact. Est-il possible de changer ça? » (p. 43)
- Roman réaliste qui suit un adolescent dans sa quête d’équilibre entre des relations familiales saines et son désir de liberté; quelques retours en arrière relatant des événements du passé de la famille de Louis (p. ex., la relation difficile entre Émilie et le père biologique de Louis, la rencontre entre Émilie et Kevin, la naissance de Daniel); thèmes de l’adolescence, de la famille, de la trisomie et de la quête de liberté exploités avec réalisme et permettant au lectorat de s’identifier au personnage principal.
- Mise en page simple et aérée; œuvre répartie en 30 courts chapitres numérotés et titrés, dont 10 sont composés de poèmes de Louis; utilisation d’italiques pour rapporter le discours direct de certains personnages dans les séquences narratives et pour distinguer des mots anglais; remerciements et dédicace au début du livre; notes biographiques sur l’auteure, bibliographie de l’auteure, commentaire de l’auteure au sujet du personnage principal et deux fiches d’œuvres de la même collection à la fin.
Langue
- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; quelques mots anglais (p. ex., break, lemon pie) dans les séquences dialoguées dans la partie de l’intrigue se déroulant au Nouveau-Brunswick et reflétant la dualité linguistique dans ce milieu.
- Phrases interrogatives abondantes, souvent présentées sous la forme de discours indirect libre, traduisant les incertitudes du personnage principal face à son passé et à son avenir.
« Que va-t-il en faire de cette vie, au juste? se demande-t-il alors qu’il se met en mouvement. En quoi étudiera-t-il? Comment deviendra-t-il quelqu’un d’engagé, d’efficace, d’indispensable? Voyagera-t-il un jour? Comment être heureux? Réussira-t-il sa vie? » (p. 16)
« Excédé, il coupe la communication. Ce n’était peut-être pas la meilleure chose à faire. Mais sa mère agit comme une geôlière. Comment se libérer? Comment lui faire comprendre qu’elle l’étouffe? » (p. 25)
« Pourquoi, lui, est-il incapable de sortir Kevin de sa tête? Pourquoi essaie-t-il encore de comprendre les raisons pour lesquelles cet homme les a abandonnés? » (p. 42)
- Nombreux procédés stylistiques (p. ex., anaphore, comparaison, antithèse, métaphore, répétition, expression imagée) et poétiques (p. ex., allitération, assonance, rime) qui enrichissent le texte et agrémentent la lecture; emploi du présage permettant de prévoir le déroulement de l’histoire.
« Ici, moi, ma vie
Je cherche ma place
Ici, moi, qui espère
Trouver mon air » (p. 8)
« Et les pensées tournent dans sa tête comme un hamster dans sa roue d’exercice. » (p. 59)
« Funambule somnambule
J’avance, hésitant
Je veux tout explorer
Le beau, le laid
Le vrai, le faux
Le trop, le peu
Le gai, le triste
Les hauts et les bas
Du jour et de la nuit » (p. 61-62)
« Louis est déçu. Encore une fois. C’est évident. Il ne pèse même pas une plume dans le cœur de son père. » (p. 73)
« J’attends depuis des années
D’être le fils aimé, adoré
D’un père devenu étranger
Assez, assez, oui, assez
D’attendre, de rêver
Je vais lui dire ses quatre vérités
Pour me libérer » (p. 97)
« Une mésange passe à vive allure tout près des femmes qui sursautent. Du café éclabousse la blouse d’Émilie. » (p. 124)
- Séquences descriptives faisant ressortir certains signes et comportements associés à la trisomie; séquences narratives permettant de suivre les pensées et les préoccupations intimes des personnages, particulièrement celles de Louis; séquences dialoguées rendant crédibles les réactions des personnages ainsi que l’évolution des relations qui existent entre eux, et révélant des secrets.
« Daniel est facilement content, comme il peut aussi piquer soudainement des colères. Ces éclats sont rares mais intenses et le laissent ensuite dans un état léthargique, comme s’il avait dépensé toute son énergie. Il peut alors rester des heures assis dans un fauteuil, les yeux dans le vague. Sans réaction. » (p. 11)
« Enfin seul et heureux de l’être. Il a beau se dire que c’est normal qu’il se sente ainsi, une petite voix lui murmure qu’il aurait fait très plaisir à sa mère et à son frère en allant avec eux. Faire plaisir, c’est dans sa nature. Cette fois, il a résisté à sa nature et n’a pensé qu’à lui, qu’à son besoin de faire le point sur ses désirs. Égoïste, souffle encore la petite voix. » (p. 13)
« Quant à son Louis, il commence à lui échapper. Elle sait bien que c’est normal que son fils aîné ait envie de voler de ses propres ailes. Seize ans, ce n’est pas encore bien vieux pourtant. Il a sûrement encore besoin d’elle aussi. Il faut qu’il ait encore besoin d’elle! » (p. 19)
« – Maman, tu viens juste d’arriver et tu es déjà sur mon dos! Est-ce que tu peux comprendre que je ne suis pas obligé de tout te dire? Toi, est-ce que tu me dis tout? Est-ce que tu me racontes tout ce qui arrive à ton travail, avec tes collègues? Tout ce qui se passe dans ta tête?
– Ce n’est pas pareil!
– Ah, non? Pourquoi?
– Parce qu’il y a des choses qui ne te concernent pas.
– Et tu crois que tout ce qui m’arrive te concerne?
– Je crois que oui. Je suis ta mère. Je suis là pour te guider et te conseiller. Je ne veux pas qu’il t’arrive des choses difficiles. » (p. 34)
« – Louis, je… je ne suis pas ton père, déclare-t-il, hésitant, presque en chuchotant.
– Quoi? Qu’est-ce que tu dis là?
– Je ne suis pas ton père, répète-t-il plus fort.
– J’ai entendu! C’est quoi cette histoire de fou?
– Il est temps que tu saches tout. Émilie a toujours voulu te cacher son secret. Quand nous nous sommes rencontrés, tu avais dix mois. Elle sortait d’une relation tumultueuse et voulait effacer son passé. » (p. 153-154)
Référent(s) culturel(s)
- Mention d’établissements et de lieux, situés au Québec (p. ex., Université Laval, Château Frontenac, Lévis, Île Sainte-Hélène).
- Référence à la vie culturelle acadienne (p. ex., groupe musical acadien Radio Radio) et à l’histoire de l’Acadie (p. ex., déportation des Acadiens).
- Référence à l’aspect minoritaire de la langue française hors Québec.
« – Vos frères et vos sœurs parlent anglais, je suppose?
– Bien sûr. Je viens d’une famille anglophone, comme la majorité des familles à Fredericton.
– C’est vrai? Vous êtes anglophone! Vous parlez tellement bien français… Vous n’avez pas d’accent.
– Je crois que tu n’as pas fait attention parce que tu as tenu pour acquis que je venais du Québec. Remarque que j’ai travaillé dur pour maîtriser cette langue. J’étais plus doué que mes frères et sœurs, je pense. Eux aussi, ils ont appris ta langue à l’école, mais ils n’avaient pas le même amour des mots que moi. Ils comprennent encore le français mais n’osent pas le parler. » (p. 115)
Pistes d'exploitation
- Proposer aux élèves, réunis en équipes, de brosser le portrait psychologique de Louis en tenant compte d’éléments précis (p. ex., qualités, défauts, aptitudes, goûts, opinions) et en les appuyant d’exemples tirés du roman. Les inviter à présenter leur travail au groupe-classe à l’aide de supports visuels.
- Animer une discussion à partir des questions suivantes : Quel est un niveau d’indépendance sain ou acceptable pour un adolescent ou une adolescente? Quelles difficultés une dépendance excessive à l’adolescence peut-elle occasionner?
- Suggérer aux élèves de rédiger un poème en adoptant le point de vue d’un des personnages du roman pour exprimer ses sentiments à un moment particulier de l’histoire (p. ex., Émilie apprend le départ de son fils. Kevin accueille Louis chez lui. Louis apprend que Kevin n’est pas son père biologique.) Leur demander de structurer leur poème en strophes et d’y intégrer des figures de style et des rimes externes. Assembler les poèmes pour confectionner un recueil, puis en offrir un exemplaire à chaque élève.
- Demander aux élèves, réunis en équipes, d’effectuer une recherche sur la trisomie 21. Animer une mise en commun afin de leur permettre de faire part de leurs trouvailles au groupe-classe. Trouver sur Internet quelques vidéos traitant de personnes atteintes de trisomie 21. Proposer aux élèves de les visionner, puis les inviter à les commenter.
Conseils d'utilisation
- Accorder une attention particulière aux sujets délicats dont on traite dans l’œuvre (p. ex., la consommation d’alcool à l’adolescence, la mort, la violence conjugale).
- Informer les élèves au sujet de la Journée mondiale de la trisomie 21 célébrée chaque année, à la date du 21 mars.
- Proposer aux élèves d’explorer d’autres œuvres abordant des thèmes de l’adolescence et de la quête de soi, telles que 178 secondes, Orages en fin de journée et Pour rallumer les étoiles 1, dont les fiches pédagogiques se trouvent dans FousDeLire.
Ressource(s) additionnelle(s)
- IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 9e à 12e année, Vidéos Vubble, La trisomie 21, c’est quoi?