Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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Nicola aura bientôt 18 ans. Élevé par un père aimant et protecteur, il mène une vie paisible jusqu’à ce qu’il découvre un terrible secret derrière l’apparente banalité de son existence. Profondément troublé par le mensonge tissé autour de lui depuis toujours, il quitte son nid douillet le soir de son anniversaire. Destination : à la dérive. De Montréal au Pacifique, puis de Yellowknife à l’Atlantique.

Au gré des rencontres où il croisera différents visages de la francophonie – un aspirant pilote, une conductrice de camions, une jeune fille libertine, un hurluberlu sympathique, une globe-trotter à la généreuse hospitalité –, Nicola apprendra à se connaître, à trouver sa voie.

 

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Personnage principal, Nicola, jeune homme de 18 ans qui, étouffant dans son milieu surprotecteur et perturbé par un secret familial jusque-là bien gardé, décide de partir seul pour une aventure à travers le Canada afin de mieux se connaître et de donner un sens à sa vie.

« – Je savais que quelque chose n’allait pas. Je l’avais senti, confessa-t-il d’une voix cassée. J’avais peur que ce soit exactement ça, Nicola, mais… c’était pas mal dur pour moi. On dirait que j’ai toujours voulu te protéger après, de tout, tu comprends? » (p. 25)

« Je me rendis jusqu’au bout, tout au bout, m’accroupis là où les planches finissaient, tel mon propre voyage. J’observai longuement la mer à marée haute. C’était la fin de ma quête. Du sud au nord, de l’ouest à l’est, j’avais fait le tour. Il me fallait l’admettre : j’étais prêt maintenant. La colère et le ressentiment m’avaient quitté. » (p. 264)

  • Nombreux personnages secondaires, parmi lesquels le père de Nicola, qui tente de dissimuler le secret familial, le protège à l’excès et finit par le repousser, Marie-Thérèse Gauthier, l’ancienne concierge et voisine, qui lui dévoile le secret, ainsi que les autres visages de la francophonie qui contribuent à son cheminement identitaire, dont Marc, un aspirant pilote d’avion, qui lui donne le goût de poursuivre ses études en aviation, Chantale et son époux Paul, des fermiers bienveillants de Saint-Claude, qui lui offrent un gîte temporaire en échange de quelques tâches domestiques, Felicity, une pilote d’avion, qui devient son amie et lui prodigue des conseils précieux, ainsi qu’Anny, une jeune Mi’kmaq dont il tombe amoureux et qui le libère de son fardeau identitaire.

« “Parle-moi donc de maman, papa”, avais-je envoyé sur un ton léger. Mes paroles eurent toutefois l’effet d’une bombe, version cinq et demi à Laval de la déflagration de Nagasaki. »  (p. 65)

« – Alors, même si une concierge ne fait pas ça d’habitude, j’ai ouvert avec mon passe-partout… J’ai dit : ²Madame, ça va, madame?²… […]
– Elle t’avait couché sur la table de cuisine et elle tenait un oreiller sur ta tête. […]
– C’est tout, mon enfant, je t’ai pris, continua la femme en m’agrippant l’avant-bras comme pour me retenir d’une chute qu’elle seule avait pu sentir. Le cordon de ton pyjama était très serré autour de ton cou. Je l’ai arraché. Tu étais d’une drôle de couleur au début, mais tu es revenu vite à la normale… j’ai appelé la police. » (p. 100)

« – Il fallait étudier comme des malades, je te le jure, affirma Marc. Sur notre groupe de trente, cinq n’ont pas passé la partie théorique. Trois autres sont repartis avant le premier solo et quatre autres ont de la difficulté dans leurs vols en ce moment…
Mon étonnement et ma curiosité firent graduellement place à de l’admiration. »  (p. 107-108)

« La camionnette de Paul arriva au même moment en face de moi et s’arrêta, la vitre complètement descendue cette fois.
– J’ai parlé à mon père. Paraît que tu serais un bon gars? J’aurais du travail pour toi… à moins que tu n’en aies déjà trouvé? rigola Paul.
Je grimpai à toute vitesse dans la cabine surchauffée à souhait.
– Je ne te promets rien, mais… j’ai jasé avec ma femme. Elle est d’accord pour que tu restes avec nous pendant quelques jours. Tu sais peinturer? On se cherchait justement quelqu’un pour ça. Moi, je suis déjà débordé avec la ferme. En fait, je déteste peinturer et j’avais juré à Chantale que ce serait fait avant Noël. Alors, là, je suis mal pris, tu comprends. » (p. 129)

« Moi, je me suis retrouvée seule, ajouta Felicity en prenant une gorgée d’eau.
Songeur, je ne commentai pas.
– Tu sais, je ne devrais pas te dire ça parce que tu es jeune, mais j’ai eu beaucoup d’amants et d’excellents amis, Nicola. Ce n’était jamais difficile à trouver. Mais dénicher la personne avec qui passer sa vie, qui va te laisser être qui tu veux être, qui va toujours te laisser le choix – de voler ou pas dans mon cas – c’est plus compliqué. » (p. 202)

« Je la suivis. Libéré du poids de mon sac, du poids de ma vie.
En chemin, elle me dit :
– J’ai repensé à la question que tu m’as posée hier soir.
– Laquelle?
– Sur les deux livres.
– Ta réponse a changé?
Anny fit une pause, me regarda droit dans les yeux.
– Le premier livre que j’apporterais, ce serait toi.
Je serrai tendrement sa main.
– Et le deuxième?
– On pourrait l’écrire ensemble. » (p. 266)

  • Roman initiatique mettant en scène un jeune homme qui, troublé à la veille de ses 18 ans par la révélation d’un drame familial, entreprend un voyage pancanadien qui le mène à découvrir de nombreux personnages de la francophonie qui contribuent à son épanouissement et à sa quête d’identité; nombreux retours en arrière qui permettent de comprendre le drame familial qui entraîne Nicola vers son voyage de découverte; ellipses dans le temps qui font progresser l’intrigue; thèmes (p. ex., aviation, dépaysement, quête d’identité, famille, francophonie) permettant au lectorat de voyager dans l’univers de Nicola et de comprendre ses états d’âme, son mal de vivre et son évolution.
  • Mise en page aérée; œuvre répartie en quatorze chapitres titrés évoquant le décompte vers la découverte de soi; éléments graphiques (p. ex., italiques, guillemets, tirets, points de suspension) facilitant l’interprétation de l’œuvre; poème et encadré de Transports Canada au début; remerciements, renseignements sur l’auteure, table des matières, liste d’œuvres de la même auteure et de la collection à la fin; extrait et notes biographiques sur l’auteure en quatrième de couverture.

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; mots moins connus (p. ex., judas, jérémiades, mièvrerie, pitrerie) compréhensibles grâce au contexte; mots anglais (p. ex., backpack, broiled, fried, water bottle) rendant vraisemblable la langue utilisée dans les rencontres variées de Nicola.
  • Phrases de base, phrases transformées et phrases à construction particulière; variété de types et de formes de phrases (p. ex., emphatique, déclarative, exclamative, interrogative, impérative, impersonnelle, négative) favorisant une lecture expressive; emploi du présent, du passé simple et de l’imparfait de l’indicatif dans la narration.

« C’est ce qu’ils avaient dit à Noël, un trémolo dans la voix, en planifiant la célébration qui se devait d’être mémorable. J’avais joué le jeu. La fiesta! Une foire! La débauche, un coup parti. Et ça se passerait dans un bar, depuis le temps que je souhaitais y entrer en toute légalité. »  (p. 13)

« – Ah oui! bougonnai-je.
J’ouvris, l’humeur encore un peu écorchée, en tâtant mon pantalon à la recherche de mon portefeuille.
– C’est pour toi, la pizz? grommela le visage mal rasé sous le capuchon bordé de faux poil.
– Oui. Donne, dis-je en prenant les six boîtes odorantes. Attends, je vais aller les déposer dans la cuisine. » (p. 15)

« Il n’y avait absolument personne pour nous dire qu’il fallait, sitôt levés le vingt-cinq décembre, faire la vaisselle de la veille, mettre les papiers aux poubelles, ranger, se laver, s’habiller, s’endimancher pour un autre repas… » (p. 64)

  • Figures de style variées (p. ex., exagération, périphrase, comparaison, énumération, antithèse, métaphore, personnification) qui permettent d’apprécier le style imagé de l’auteur et de comprendre l’état d’âme du personnage principal.

« Mon sang bouillait dans mes veines, mes mains moites tenaient le papier comme s’il avait été le manche de mon avion monomoteur. »  (p. 12)

« Finalement, la Ville Reine, en ce matin de février, se révélait glaciale et grise, pas du tout chaude et enfiévrée comme je me l’étais imaginée. » (p. 50)

« Les lumières s’étaient rapidement éteintes, me laissant seul avec ma question tel un poisson rouge dans un aquarium asséché. » (p. 66)

« Le scénario de leur rencontre se déroulait sous mes yeux, les endroits où ils avaient été, les lieux qu’ils avaient visités : le Mont-Royal, les Laurentides, Montréal, le parc d’Oka. » (p. 69)

« Elle était un livre ouvert; moi, une huître fermée. Elle serait éternellement jeune, j’étais vieux depuis ma tendre enfance. » (p. 209)

« – Bien sûr, je suis une fonte de glacier exponentielle quand je pleure, je te le jure. » (p. 224)

« L’Atlantique me chatouillerait bientôt la peau! » (p. 245)

  • Séquences descriptives et narratives, entrecoupées de séquences dialoguées, précisant les lieux et les événements, traduisant les réalités de la vie des personnages, permettant de s’immiscer dans leur esprit et de comprendre les relations qui existent entre eux.

« […] Incapable de m’enfuir, je fuguai mentalement. Dans un état second, je lui désignai des cartes, à sa demande, ne suivant ses dérangeants propos qu’à demi.
– Tout va bien. Tu es entouré d’amour. Trop étouffant.
Pourquoi Jade lui avait-elle raconté ces secrets? Mes secrets?
– Tu vas faire un voyage. Il va être éprouvant, mais tu dois le faire, poursuivit-elle.
Sa voix caverneuse. J’avais peine à la comprendre, ne le voulais pas. J’étais resté sous le coup de sa nébuleuse déclaration au sujet de ma mère. » (p. 33)

« C’est Paul qui vint me réveiller le lendemain :
– Nicola, tu veux voir quelque chose de spécial?
Hébété d’abord, je grimaçai, acquiesçant par automatisme plus que par envie.
Le froid, mordant comme un pitbull, me coupa le souffle sitôt la porte entrouverte. J’aurais dû dire à Paul que cela – peu importe ce que c’était – ne m’intéressait finalement pas. »  (p. 143)

« – Nous aurions encore pu faire un bout de chemin ensemble, susurra Maryse.
Que voulait-elle dire? Je la regardai. Il était tard pour des confidences.
–  Je ne sais pas, fis-je, désarmé par son ton quasi suppliant.
– Ça aurait été sympa.
J’eus le goût de lui dire que je ne cherchais pas une mère, que je me cherchais moi, mais notre conversation, qui n’avait jamais été à un autre niveau que futile, n’avait pas préparé le terrain à cette tirade. De toute façon, notre rencontre, dépourvue de vraie chimie, avait tout de la pâte à pain mal levée. » (p. 157)

Référent(s) culturel(s)

  • Référence à de nombreuses villes et régions du Québec (p. ex., Lachute, Laval, Laurentides, Montréal, Rigaud) et à des villes canadiennes où l’on retrouve des minorités francophones (p. ex., Sudbury, Thunder Bay, Portage La Prairie).
  • Référence à divers auteurs francophones (p. ex., Honoré de Balzac, Jean Grignon, Marguerite Andersen, Michel Tremblay) ainsi qu’à plusieurs œuvres littéraires francophones (p. ex., Astérix, Le Petit Prince, Le Prophète, L’Everest m’a conquis, Sur la route, Vol de Nuit, Volkswagen Blues).
  • Référence au caricaturiste québécois Serge Chapleau et à la bédéiste québécoise Line Arseneault.
  • Référence à des associations francophones (p. ex., association francophone du Manitoba, de Kamloops)
  • Référence aux Acadiens et au peuple Mi’kmaq.
  • Mention du chanteur-compositeur-interprète innu Florent Vollant.

Pistes d'exploitation

  • Proposer aux élèves, regroupés en dyades, de rédiger des lettres que Nicola aurait pu écrire à trois personnes qui ont exercé une influence importante pendant son voyage (p. ex., Joe, Marc, la famille Fortier, Felicity, Richard, Jeannie). Les inviter à écrire leurs lettres à la main, tout en respectant le protocole épistolaire. Les encourager à lire leurs lettres devant le groupe-classe.
  • Demander aux élèves de choisir deux livres qu’ils aimeraient apporter avec eux sur une île déserte, puis de présenter au groupe-classe l’aperçu des œuvres choisies ainsi que les raisons de leurs choix. Les inviter à enregistrer leur présentation et à la diffuser au centre de ressources, le cas échéant.
  • Inviter les élèves, regroupés en dyades, à rédiger dans l’itinéraire de Nicola un nouveau chapitre qui explore sa rencontre avec une personne marquante de leur communauté. Leur proposer de regrouper leurs écrits dans un recueil partagé avec le groupe-classe.
  • Demander aux élèves, regroupés en équipes, de préparer des arguments et des contre-arguments dans le cadre d’un débat ayant pour thème : « Tout élève devrait voyager pendant un an avant d’entreprendre ses études postsecondaires. » Inviter des élèves à débattre de la question devant leurs pairs.

Conseils d'utilisation

  • Prévenir les élèves des thèmes délicats traités dans le roman, dont la dépression, la tentative de meurtre, les préjugés basés sur la langue, l’alcool, la drogue et la sexualité. S’assurer que les élèves aient accès à une personne de confiance (p. ex., travailleur social ou travailleuse sociale, psychologue) s’ils ou elles désirent se confier à la suite de la lecture du roman.
  • Consulter la fiche pédagogique disponible sur le site du Regroupement des éditeurs franco-canadiens.
  • Encourager les élèves à lire d’autres œuvres de Katia Canciani, soit Un jardin en Espagne – Retour au Généralife, dont la fiche pédagogique se trouve dans
  • Encourager les élèves à lire d’autres œuvres ayant pour thème la quête d’identité, soit Besoin d’air, dÉdith Bourget, et La première pluie, de Camilien Roy, dont les fiches pédagogiques se trouvent dans FousDeLire.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 7e à 12e année, Série : Canada C3, Trois côtes, un voyage.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 7e à 12e année, Série : Identité 2.0, Le postsecondaire.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 7e à 12e année, Série : Hors Québec, Les artistes de Whitehorse au Yukon.