- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre et parfois familier dans les séquences dialoguées; noms des personnages qui sont en lien avec leur personnalité (p. ex., Simon Cinglé, mademoiselle Becsec, Louis Lenjoleur).
« Malheureusement, monsieur Laposte ne pouvait pas l’entendre [Léonie]. Il posa donc un pied, puis l’autre, sur les douze billes que Julien Leclerc, le petit monstre de voisin, avait laissé traîner sur le pavé. Les jambes du facteur se mirent à pédaler à toute vitesse puis elles s’écartèrent dangereusement. Quelques secondes plus tard, le pauvre homme était étendu dans la rue et il ne bougeait plus. » (p. 23)
« Il comprit alors qu’il avait fait une gaffe gigantesque.
– Espèce de patate! Grosse andouille! se mit-il à crier. » (p. 66)
« Léonie éclata de rire. Elle avait eu un malaise semblable l’année précédente. Quand Louis Lenjoleur était venu frapper à la porte pour vendre des chocolats. Léonie avait acheté toute la caisse. Et pourtant, elle était allergique au chocolat.
– Je crois que vous êtes amoureuse, annonça doucement Léonie à mademoiselle Charlotte. » (p. 68)
- Variété de types et formes de phrases qui contribuent à la lisibilité de l’œuvre et qui ajoutent de l’agrément à la lecture.
« Mademoiselle Charlotte écouta Léonie très attentivement. À la fin, elle lui caressa doucement le bout du nez et demanda :
– Alors, c’est décidé?
Léonie hocha la tête et sourit.
Oui, c’était décidé. Dès ce soir, elle écrirait une lettre à son père. » (p. 79)
« Bertrand Bougon ne savait plus quoi faire. La vie était un peu ennuyeuse pour un policier à Saint-Machinchouin. Il n’y avait jamais eu de vol de banque, de demande de rançon ou de course folle dans les rues de la ville pour capturer un maniaque masqué. Et voilà qu’enfin il découvrait un peu d’action. » (p. 93)
« Il resta immobile un moment, puis il s’empara de son téléphone cellulaire.
– Monsieur Macintosh? Ici Charles Chafouin. J’ai besoin de votre avion privé. Non… Ce n’est pas pour aller négocier un contrat. Si c’est important? Extrêmement! Je veux voir ma fille. Tout de suite! » (p. 110)
- Nombreuses figures de style (p. ex., énumération, comparaison, métaphore, personnification) qui permettent d’apprécier le style de l’auteure.
« Monsieur Bouillon grognait, soufflait, grondait comme un vieux dragon. Son visage avait la couleur d’une soupe aux tomates. » (p. 14)
« Ils discutèrent d’un tas de choses. De ce qui les passionnait et de ce dont ils avaient peur, de ce qui faisait danser leur cœur et leur donnait des ailes. Ils se confièrent des rêves secrets et des désirs complètement fous. » (p. 52)
« Alors, elle imagina Timothée devant elle et des phrases fleurirent sous ses doigts, comme par enchantement. » (p. 73-74)
- Séquences descriptives apportant des précisions sur les lieux, les personnages et les événements.
« Léonie et mademoiselle Charlotte continuèrent donc d’ouvrir une enveloppe par jour. Juste une. Jamais plus. Or, le vingt et unième jour, elles tombèrent sur une lettre extraordinaire. Une lettre qui changea leur vie! […] L’enveloppe était barbouillée de rayures et de flèches. Elle avait d’abord été expédiée à une certaine Maximilienne D’Amour au 55, chemin de la Mer, à Port-au-Pistou. Mais elle n’avait jamais été ouverte. Quelqu’un avait dessiné une flèche pointant vers le coin gauche, en haut, afin que l’enveloppe soit retournée à l’expéditeur : Simon Cinglé. » (p. 60-63)
« Mademoiselle Charlotte avait écrit chacune des lettres en y mettant tout son cœur, toute son ardeur. Elle avait soigneusement choisi chaque mot et construit patiemment chaque phrase afin de bien exprimer ses réflexions, ses souhaits, son émotion…
Il y eut des pleurs, des rires, des soupirs, des frissons. De longs silences aussi.
Léonie et Timothée relurent plusieurs fois leur lettre. Le départ de mademoiselle Charlotte les chagrinait, mais ce qu’elle leur avait confié les réconciliait avec la vie. » (p. 121-122)
- Séquences dialoguées qui permettent de mieux comprendre les relations entre les personnages.
« Mademoiselle Charlotte avait les yeux vagues. On aurait dit qu’elle revenait de très très loin.
– Non, répondit-elle calmement.
Puis elle ajouta d’une voix grave :
– Ce n’est pas notre mission.
– Notre mission? répéta Léonie, complètement perdue.
– Notre mission, expliqua tranquillement mademoiselle Charlotte, c’est d’ajouter du bon. Si on réécrit une lettre, il faut que ce soit pour améliorer une situation ou rendre quelqu’un plus heureux. » (p. 45)
« – Joyeux… Noël! bredouilla-t-elle, complètement confuse. Timothée éclata de rire, car on était en mai. La pauvre factrice se reprit.
– Euh… Non. Pardon… Je voulais dire… Mes sympathies! Mademoiselle Charlotte s’empêtrait dans des formules absurdes.
– Féli… Félicitations! bégaya-t-elle encore. » (p. 83-84)