- Registre courant dans l’ensemble de l’œuvre.
« Entre doutes, incertitudes et ce qui se présente comme un devoir impérieux, ce face-à-face avec Rosa, Antoine se rend compte qu’il lui faut se mettre des brides, retenir de toutes ses forces une armée de spectres, qui le talonnent, réclament, commandent avec une ardeur opiniâtre un châtiment à la mesure des crimes de Rosa Bosquet. » (p. 28)
« Étrange, ce hululement : une orfraie? » (p. 39)
« J’étrennais un fistibal, un lance-pierre tout neuf et je me réjouissais à l’idée de rapporter à la maison deux ou trois de ces oiseaux pour montrer à mon père que je méritais bien ce cadeau. » (p. 87)
- Procédés syntaxiques (phrases de longueurs variées) et figures de style (comparaison, métaphore, énumération) qui illustrent bien les émotions des personnages.
« Terrifié, il sent qu’il se noie, assiste, impuissant, à son enlisement dans le sable brûlant des souvenirs. » (p. 31)
« Gelées, compotes, marmelades, mélasse, miel, confitures, sirops, tout, absolument tout, sucre en grain, sucre en poudre, sucre liquide ou en cube, tout y passera. Tu seras enrobée de la tête aux pieds et je te laisserai là, abandonnée, ensevelie dans ta couche sucrée avec les fourmis et autres bestioles… » (p. 98)
« …là, juste au bord de tes paupières fripées, quelque chose brille; c’est cristallin, clair, limpide comme des gouttes d’eau. » (p. 109)
« Le vent se lève. Les branches des arbres s’agitent avec fureur, comme si elles voulaient quitter le tronc, leur source, pour s’affranchir. La nuit s’annonce. Laura se laisse tomber sur un banc. Un chien s’approche et renifle partout. Il ne fait pas attention à Laura, il s’en va. La nuit sera bientôt là. Elle a marché tout le jour en quête d’une réponse, d’une consolation qu’elle ne trouvera nulle part. » (p. 154)
- Lexique évocateur des différents thèmes présentés dans l’œuvre (p. ex., abus, meurtre, torture.)
« Je suis ici pour te faire expier tous tes meurtres crapuleux, même celui du pauvre chiot de Mélanie, écrabouillé sous tes talons! » (p. 59)
« Et celle-ci, c’est ta création : Ruth Emeri, deux années plus tard, défigurée, brûlée au vitriol parce qu’elle eut le malheur d’être courtisée par trop d’hommes… » (p. 97)
« Nous étions, Béatrice et moi, et toutes les autres femmes, violées par les hommes, non pas les prisonniers, ils n’en avaient pas la force, mais, du plus haut gradé jusqu’au moindre troufion, presque tous ont abusé de nous. » (p. 170)