- Album grand format de photos, recelant une poésie documentaire sous l’aspect d’un long poème en prose qui atteste le parcours de vie de tourterelles par analogie avec le parcours de vie des humains (p. ex., fonder une famille, prendre soin des enfants, les voir grandir et ensuite partir); rappel de la jeunesse de l’auteure africaine dans les dernières pages.
« En ces temps-là, l’artiste a pris des couleurs, […]
Des arcanes de l’artiste naquirent des arcs et des arcades.
Un plumage, une silhouette, une identité.
Pour donner vie à un bel oiseau, une merveille. » (p. 7)
« Le nid, l’instinct de mère, de procréateur.
Berceau qui attend la vie qui s’en vient.
Signe de l’espérance qui habite les vivants.
Forteresse pour la descendance; art. […]
Tantôt la femelle, tantôt le mâle
Ils bâtissent le logis de leurs petits… » (p. 16)
« Assujettie à l’accomplissement de la vie.
Elle pond. » (p. 19)
« Le nid est toujours là.
Toujours aussi douillet.
Seulement, il faut partir,
Sortir de là, bouger,
Mourir de sa vie d’assisté,
Et naître à l’autonomie. » (p. 36)
« Logée dans la cocoteraie, la maison de mon enfance
Respirait un air marin, frais et vif.
À l’aube, les oiseaux invitaient le jour à se lever
Et leurs mélodies accompagnaient mon réveil… » (p. 40)
- Fable présentée à mi-chemin de l’album, elle-même interrompue, l’espace d’un moment, pour évoquer toute la force de la femelle, soit une réflexion philosophique sur la femme.
« Il était une fois une tourterelle qui,
Face à l’impératif de pondre,
Alla demander hospitalité à un papayer… » (p. 23)
« L’éternelle force de vie.
L’éternelle rage de relayer la vie.
L’éternelle intuition, l’instinct.
L’éternel féminin. […]
Femmes éternelles sans qui la symphonie reste inachevée,
Le rêve, illusion; et l’humanité estropiée. » (p. 27)
« L’éclosion eut lieu un matin de surprise.
Boules de chair étourdies débarquant à la lumière,
Corps menus, grosses têtes. » (p. 28)
- Narratrice-témoin amoureuse de la nature et, à la fois, attristée par cette nature qui s’effrite au profit du progrès, des villes.
« Rêve de mon enfance, tourterelle des cités.
Sans logis, parfois sans abri. » (p. 11)
« La nature avait fait un rêve.
Un arbre normal, un décor ordinaire.
Des feuilles, des branches, et des tiges.
Quelques filons de lumière.
Une complicité faune et flore. » (p. 15)
« Je me souviens du jeudi, jour de congé,
Où mes frères et moi visitions la forêt,
Répandant un bonheur insouciant,
Une joie de vivre partagée avec tout ce qui vole,
Tout ce qui court,
Tout ce qui rampe! » (p. 42)
« Puis un port est né près du village.
Puis les terres ont été vendues.
La verdure s’est rétrécie.
Une à une, les maisons ont poussé.
Un à un les cocotiers ont été coupés. » (p. 48)
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- Nombreuses photos (p. ex., tourterelle, œuf, oisillon, nature) en gros plans, de couleurs douces, et pour la plupart, se poursuivant en arrière-plan du texte sur la page opposée.
- Mise en page aérée, écriture fantaisiste, noire, très lisible, sur fond de couleurs variées.