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Tite-Jeanne et le Prince triste

Il est rare de trouver des personnages féminins comme héroïnes dans les contes traditionnels. Voici une histoire qui évoque l’univers merveilleux des contes du Moyen Âge tout en accordant le beau rôle à une fille plutôt qu’à un garçon. Ainsi, ce n’est plus Ti-Jean qui, par son ingéniosité et ses exploits, sauve ou séduit une princesse, mais bien Tite-Jeanne qui va conquérir le cœur d’un prince…

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Un personnage principal, Tite-Jeanne, jeune fille vivant dans la misère avec sa mère veuve et infirme, et quelques personnages opposants (p. ex., l’homme en noir) ou adjuvants (p. ex., le roi).

    « Depuis la mort de son mari, la pauvre veuve, devenue infirme à la suite d’une chute, avait de plus en plus de difficulté à joindre les deux bouts. Quant à Jeanne, sa seule enfant, elle ne grandissait guère, si bien que tout le monde des environs l’appelait familièrement Tite-Jeanne. » (p. 8-9)

    « – Tu ne pourras jamais vendre ton cochon à la ville, affirma l’homme en noir. Les temps sont durs, et presque personne n’a d’argent; même moi, je n’en ai pas. » (p. 16)

    « En signe de reconnaissance, le roi lui avait donné l’autorisation d’emmener sa mère vivre avec eux au château. » (p. 34)
     

  • Intrigue caractéristique d’un conte où le personnage principal surmonte quelques épreuves qualifiantes et une épreuve principale menant à une fin heureuse.

    « À l’entrée du château, la femme montra à Tite-Jeanne une affiche où il était écrit que le roi donnerait son plus jeune fils en mariage à celle qui pourrait le faire rire. » (p. 23)

    « Au bout d’un moment, les deux riaient si fort que le roi et la reine se précipitèrent dans la pièce. Ils furent tellement étonnés qu’ils eurent de la peine à retenir leurs larmes. » (p. 30)

    « C’est ainsi que fut célébré le mariage de Jeanne et du prince triste. » (p. 36)
     

  • Narrateur omniscient qui transmet les pensées, les sentiments et les ambitions de Tite-Jeanne.

    « La jeune fille demeura là, tout ébahie, ne sachant pas si elle devait courir après la femme rieuse ou tenter sa chance auprès du prince. En fait, elle ne croyait guère aux promesses de la vieille dame. Mais que pouvait-elle faire maintenant? […] Après quelques instants de réflexion, elle conclut qu’elle n’avait plus rien à perdre et elle s’avança d’un pas décidé vers le château. » (p. 24-26)

Langue

  • Registre courant dans la narration et dans les dialogues.

    « – Eh bien! dit-elle enfin. Nous n’avons guère le choix. Il va falloir que tu retournes au marché demain pour vendre notre dernier cochon. » (p. 19)

    « Le prince semblait heureux d’avoir enfin pu sentir son visage se dérider. Il riait à gorge déployée et regardait tour à tour Tite-Jeanne, dont la nature à la fois souriante et décidée l’avait charmé, et les petites bêtes qui se contorsionnaient sur le plancher et chantaient à tue-tête. » (p. 33-34)
     

  • Marqueurs de relation nombreux qui permettent de suivre la progression de l’intrigue et séquences dialoguées nombreuses qui contribuent aussi à faire progresser l’action.

    « Au bout de quelques heures de marche, elle croisa une vieille dame au sourire intrigant. » (p. 20)

    « – Je viens répondre à l’affiche placée à l’entrée du château, riposta Tite-Jeanne. J’aimerais essayer de faire rire le prince. » (p. 26)
     

  • Champ lexical évocateur des sujets traités dans l’œuvre (p. ex., misère, détermination).

    « Les mois passaient, et la nourriture devenait toujours plus rare. Bientôt, il ne leur restait plus qu’un peu de farine et trois petits cochons qu’elles nourrissaient avec des racines et des feuilles qu’elles récoltaient dans les champs et faisaient bouillir dans une grande marmite. » (p. 9)

    « – Si vous pensez que je suis comme toutes les autres, vous vous trompez, répondit Tite-Jeanne avec assurance. […] Elle était donc encore plus déterminée à employer tous les moyens à sa disposition pour le tirer de sa torpeur. » (p. 28-29)

Référent(s) culturel(s)

  • Francophonie canadienne : le personnage de Tite-jeanne est le pendant féminin de Ti-Jean, que l’on retrouve autant dans la tradition orale qu’écrite.

Pistes d'exploitation

  • Inviter les élèves à relever les similitudes et les différences entre le conte Tite-Jeanne et le Prince triste et un autre conte traditionnel où un personnage inusité se distingue par son comportement héroïque et sa ruse (p. ex., Le chat botté).
  • Demander aux élèves d’imaginer une morale à partir du dénouement et de la situation finale du conte dans lequel Tite-Jeanne utilise le ver et la souris pour faire rire le Prince triste (p. ex., deux petites bestioles sans valeur s’avèrent la solution aux problèmes de survie de Tite-Jeanne et sa mère).
  • Proposer aux élèves de transposer les personnages et l’intrigue dans un contexte social actuel pour rédiger une version moderne du conte en tenant compte du schéma narratif de ce type de texte.

Conseils d'utilisation

  • Préparer les élèves aux thèmes pouvant susciter des réactions de leur part (p. ex., pauvreté, famille monoparentale, infirmité).
  • Exploiter les illustrations comme amorces de discussion pour susciter la curiosité des élèves et les motiver.
  • Dans un contexte actuel, animer une discussion portant sur les mesures de sécurité à prendre lorsqu'on parle avec des étrangers ou lorsqu’on se rend au centre commercial, par exemple.