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Terres et traces de l’’immuabilité

François Baril Pelletier offre ici le carnet d’un rêveur qui, faisant d’emblée le constat de ses blessures, flirte avec l’immortalité enfouie dans ses idéaux. Le poète part alors à la recherche des empreintes de l’espoir et de l’amour, ces fragiles Terres et traces de l’immuabilité.

Un recueil inspirant qui met à nu les terres insoupçonnées de l’esprit et celles de notre humaine traversée.

(Adapté de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Recueil de poésie assez complexe, dont les idées progressent au fil des quatre parties de l’œuvre (Continents de l’être défriché, Contrées du vide et de l’espérance, Les îles lumineuses et Épilogue).

    « Je suis ici à chevaucher ma rauque existence
    inondé jusqu’au nez dans la glaise charbonneuse
    sous les dents acérées d’angoisses sous-marines
    à prier l’idéal de se faire connaître
    de se révéler comme un nouveau messie » (p. 16)

    « Nous sommes ces rêveurs venus des grands pays
    avec les mains tissées et les royaumes en liesse
    Nous sommes cette brume couronnant pics
        ultimes
    et servant de coussins pour que l’azur se couche » (p. 95)
     

  • Points de vue de narration variés, conférant à l'œuvre un caractère non seulement individuel, mais aussi collectif et universel.

    « Je suis à contempler
    par la vieille résidence du corps et des sens
    paysages de solitudes en friche
    et derniers attouchements de l’amour
    sous les vents doux de la mémoire » (p. 25)

    « Nous assistons aux noces vivantes
    le mariage charnel de la grâce
    à la cosmique brutalité enfouie dans l’ordre » (p. 51)

    « Nous les chercheurs fébriles des lueurs endormies
    les sondeurs d’aubes enfouies     mineurs de
       crépuscules
    Nous les conteurs vifs aux blessures contagieuses
    les marcheurs des chemins non cartographiés » (p. 97)
     

  • Thèmes portant, entre autres, sur la condition et le mystère humain (p. ex., vie, mort, espoir, amour, liberté); réalisme et lyrisme ressortant des textes et reflétant les émotions et les rêveries du poète.

    « Laissant derrière notre mortalité
    nous ne serons défaits
    par nul autre combat
    en ces rives râpeuses
    à l’espérance charnue » (p. 39)

    « Afin de dompter la mort et le silence abyssal
    l’amour pourra se répandre comme grains
    dans l’univers béant comme une fleur ouverte » (p. 77)

    « Notre liberté sans bornes rayonne dans nos mains… » (p. 96)
     

  • Poèmes de longueurs variées; strophes irrégulières, signes de ponctuation limités aux tirets et aux points d’interrogation; texte aéré, utilisation de la majuscule, espacement différent à l’intérieur de certains vers facilitant quelque peu la compréhension de l’œuvre.

    « Mais les murailles sont trop profondément ancrées
    et les racines puisent à la source     nous rongent
       les os
    Comment vient à naître la flamme d’étincelles? » (p. 63)

    « …pour permettre au soleil de toucher nos visages
    – ravinés par le combat          irrigués par l’amour – » (p. 83)         

Langue

  • Registre de langue soutenu reflétant la complexité des thèmes abordés; agencement sporadique de mots usuels créant des vers de niveau plus courant.

    « Touchant ces terres anciennes brûlantes
         souterraines
    continents où s’ancrent et s’enlacent mordorés
        les secrets
    où s’enracinent les douleurs et les joies
        bourgeonnantes
    cet espace sacré où tout est mouvant
    mon esprit rejoint par routes confidentielles
    les synapses du monde » (p. 13)

    « Voici une branche d’olivier
    La terre est proche » (p. 77)
     

  • Écriture poétique caractérisée par de nombreux procédés de style (p. ex., association inhabituelle de mots, personnification, oxymore, comparaison, métaphore).

    « comme froids confettis » (p. 15)

    « mon âme se recueille » (p. 16)

    « aux pierres vivantes » (p. 21)

    « nous sommes avalés tels de grands vaisseaux
         noirs
    dans les tourbières de notre époque
    dissolus parmi les lacs glacés de l’ignorance… » (p. 64)
     

  • Vocabulaire précis lié, entre autres, aux champs sémantique et lexical du corps humain contribuant à créer l’atmosphère réaliste du poème.

    « miettes de feux brillants qui dansent en mon
          squelette » (p. 15)

    « sous-courants des artères
    carotides de l’âme » (p. 23)

    « en tiroirs thoraciques
    écumes délaissées du creux des vertèbres
    débris rangés au palais des viscères » (p. 24)

    « pays des entrailles
    royaume de la bile des artères et du sang » (p. 26)

Référent(s) culturel(s)

 

Pistes d'exploitation

  • Inviter les élèves intéressés à lire Apocryphes du cœur, un recueil de poèmes du même auteur (fiche descriptive disponible dans FousDeLire), et à trouver des similitudes entre les œuvres (p. ex., thème, procédé stylistique, champ lexical).
  • Demander aux élèves de rédiger un court poème en vers libres sur un des thèmes de l’œuvre.
  • Inviter les élèves à discuter de la place du rêve dans le cheminement de l’auteur.
  • Demander aux élèves d’ajouter la ponctuation à quelques poèmes afin de bien saisir le sens du texte.

Conseils d'utilisation

  • À cause du niveau de difficulté de l’œuvre, en réserver la lecture à des élèves férus de littérature et leur proposer une discussion ou une analyse après chaque partie du recueil.
  • Vérifier les connaissances antérieures des élèves au sujet de la poésie en vers libres.
  • Préciser certains référents (p. ex., le Néguev, Canaan) afin de faciliter la lecture des poèmes du recueil.
  • Discuter du rôle du poète dans l’épilogue Les tessons sacrés.