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Sous la Lune de Corbeau

Il existe bien des légendes qui expliquent l’origine des constellations, des étoiles filantes ou des aurores boréales. Mais qu’en est-il de l’origine de la Lune? Qui l’a créée et dans quel but? C’est ce que vous découvrirez en lisant cette légende de l’auteur métis David Bouchard, magnifiquement illustrée par l’artiste Andy Everson.

(Adapté du site de l’éditeur.)

À propos du livre

Contenu

  • Légende ayant pour thème la création de la lune par Corbeau, personnage principal, à la fois créateur, joueur de tours, transformateur et marieur; trois personnages secondaires, soit Aigle, ami de Corbeau, qui aide ce dernier à transporter la bûche enflammée très haut dans le ciel, et la ramasseuse de palourdes ainsi que le pêcheur qui, à la fin de l’histoire, se marient grâce à l’intervention de Corbeau.

    « Corbeau est le faiseur de tours. Corbeau est le créateur. Corbeau est le transformateur; il est aussi métamorphe : un change-formes.
    Corbeau prend la forme qu’il veut. Il a décidé d’être Corbeau parce que Corbeau est beau et intelligent. […]
    Corbeau peut être tout et partout.
    Mais n’oublions jamais que Corbeau est aussi… le marieur. »

    « Aigle, plus proche de Corbeau que toute autre créature, demanda :
    – Corbeau, connaîtrais-tu par hasard la belle et jeune ramasseuse de palourdes qui habite dans le village à la croisée des quatre rivières?
    – Oui, Aigle, répondit Corbeau, je la connais. Pourquoi?
    Aigle poursuivit :
    – Et connaîtrais-tu par hasard le jeune et charmant pêcheur que l’on voit souvent avec ses frères dans l’anse aux refuges?
    – Bien sûr que je le connais Aigle. Pourquoi? Où veux-tu en venir?
    Aigle se tourna vers son ami :
    – Eh bien, je crois que ces deux jeunes sont faits l’un pour l’autre… Malheureusement, ils ne pourront jamais se rencontrer. Leurs villages sont trop éloignés.
    – À moins que…, interrompit Corbeau en souriant, à moins que quelque chose ou quelqu’un s’efforce de les attirer l’un vers l’autre! » 

    « Aigle se précipita vers l’eau et, de ses serres puissantes, s’empara de la bûche enflammée. Puis, ensemble, Corbeau et Aigle placèrent la bûche tout en haut, chez père Ciel. Et c’est ainsi qu’est née grand-mère Lune qui illumine le ciel à perte de vue. »
     

  • Œuvre qui aborde le thème de la création de la lune selon une légende autochtone et qui permet d’explorer la culture, la spiritualité et les croyances autochtones.
  • Texte en français couvrant la moitié supérieure de la page et en kwakala, une langue autochtone, sur la moitié inférieure, les deux langues étant séparées par une ligne blanche horizontale; magnifiques illustrations de l’artiste Andy Everson mariant le contenu du texte aux formes traditionnelles de l’art autochtone; illustrations occupant tout l’espace avec continuité de la couleur de fond sur la page adjacente au texte créant ainsi une ambiance réelle; texte non paginé.

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; quelques mots nouveaux pouvant être inférés à l’aide du contexte.

    « Alors que tout était sombre et silencieux, une jeune ramasseuse de palourdes prit une branche enflammée du feu du conseil et, sans faire de bruit, quitta son village.
    Elle se rendit jusqu’au rivage, par des sentiers dont elle connaissait chaque coin et recoin. Et là, pendant des heures, elle contempla les eaux mystiques.
    Cette nuit-là, alors que tout était sombre et silencieux, un jeune pêcheur alluma une torche au feu du conseil et se rendit jusqu’au rivage. Et là, il passa des heures à rêver en regardant les eaux vivifiantes. »
     

  • Variété de types et de formes de phrases qui avivent le texte et favorisent une lecture fluide; effet discursif au moyen de manipulations de phrases.

    « Le faiseur de tours, le trickster, apparaît dans plusieurs légendes.
    Les Lakotas l’appellent Iktomi; les Assiniboines, Nixant. Chez les Cheyennes, il est connu sous le nom de Veeho. Chez les Mi’kmaqs, Glooskap. »

    « As-tu jamais entendu parler de la Lune du Pivert? Non, bien sûr.
    As-tu jamais entendu parler de la Lune du Geai bleu ou de la Lune de la Petite poule-des prairies. Bien sûr que non, elles n’existent pas.
    Mais si jamais tu te trouves sous le père Ciel, au cours d’une nuit paisible et sans fin, quand, dans toute sa splendeur, grand-mère Lune brille au milieu de notre parenté, les étoiles, fais attention! Car à ce moment-là, tu seras sous l’influence du marieur. Tu seras sous la Lune de Corbeau. »

    « Admirez la voie scintillante qu’elle trace sur les eaux. Admirez… mais surtout, surtout… prenez garde! » 
     

  • Plusieurs figures de style (p. ex., métaphores, répétitions, expressions figurées) qui contribuent à la richesse du texte et permettent d’apprécier le style de l’auteur.

    « Ici, sur la côte qui dit bonsoir à grand-père Soleil, dans les montagnes mystiques de grand-père Cèdre, le faiseur de tours, c’est Corbeau. »

    « Corbeau est généreux. Corbeau est indulgent. Mais Corbeau n’est pas patient. » 

    « Alors, leurs yeux se rencontrèrent et l’amour les inonda. » 
     

  • Séquences descriptives qui apportent plusieurs précisions sur les lieux et l’action et permettent de se situer dans le temps; seulement deux séquences dialoguées entre les personnages Corbeau et Aigle, qui permettent de saisir la complicité entre les deux.

    « À cette époque-là, grand-mère Lune n’existait pas… pas encore. Corbeau nous avait donné grand-père Soleil mais la nuit, père Ciel dormait seul.
    Nuit après nuit, la jeune ramasseuse de palourdes et le jeune pêcheur marchaient chacun vers le rivage… dans la noirceur, éclairés simplement par la lueur de leur torche. Ils ne se voyaient pas, même s’ils étaient très près l’un de l’autre. Aucun d’eux ne savait que l’autre était là, tout près. »

    « Comme chaque nuit, la jeune ramasseuse de palourdes et le jeune pêcheur se rendirent à la plage… Mais cette nuit-là, ils furent éblouis par une vision féérique, tout en haut, chez père Ciel. Débordants d’admiration et fascinés, ils contemplèrent grand-mère Lune dans toute sa splendeur. Ils s’émerveillèrent ensuite devant le tracé scintillant qu’elle avait laissé sur l’eau. » 

    « – Tout a bien marché, hein, Aigle? dit Corbeau en souriant.
    – Cela pourrait donner un petit coup de pouce à ceux qui ont besoin d’être guidés et encouragés en amour, dit Corbeau en clignant de l’œil. Et qui sait, cela pourrait même faire quelques victimes peu méfiantes… »

Référent(s) culturel(s)

  • Mention de différentes nations autochtones de l’Ontario et du Québec dont plusieurs membres parlent maintenant le français ou portent des noms français (p. ex., Assiniboines, Cheyennes, Mi’kmaqs, Ojibways, Cris, Métis).
  • Courte biographie de l’auteur David Bouchard sur la troisième de couverture, mentionnant qu’il a reçu de nombreux prix littéraires et a été nommé membre de l’Ordre du Canada pour l’ensemble de son œuvre.

Pistes d'exploitation

  • Proposer aux élèves d’effectuer une recherche sur le peuple Haïda afin d’en connaître davantage sur le symbolisme du Corbeau et de l’Aigle et leur importance dans la culture Haïda. Les inviter à faire part de leurs découvertes au groupe-classe à l’aide d’un compte rendu oral.
  • Demander aux élèves de créer, en équipes de deux, une bande dessinée de l’œuvre en suivant les éléments du schéma narratif.
  • Demander aux élèves de faire une recherche sur la nation amérindienne située le plus près de leur ville ou village; inviter un membre de cette nation à venir parler aux élèves de sa culture et de ses croyances; demander aux élèves de préparer leurs questions à l’avance. Suite à la rencontre, inviter les élèves à dresser une liste des similarités et des différences entre les croyances autochtones et les leurs.

Conseils d'utilisation

  • Exposer les autres livres de David Bouchard en salle de classe et inviter les élèves à les lire afin d’en apprendre davantage sur la culture autochtone de l’ouest canadien.
  • Avant la lecture de l’œuvre, présenter les propos de la deuxième de couverture ainsi que les courtes biographies de l’auteur, de l’illustrateur et de la musicienne sur la troisième de couverture.
  • En arts visuels, utiliser les illustrations du livre pour enseigner où consolider les éléments-clés à l’étude (p. ex., contrastes, couleurs, utilisation de la ligne, formes géométriques).
  • Utiliser le CD inclus pour créer une mise en situation intéressante avant la lecture du texte. Inviter les élèves qui apprennent le français à réécouter le texte à l’aide du CD, afin d’approfondir leur compréhension et d’être exposé à la langue française d’une façon différente.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 4e à 8e année, Série : Contes du monde entier,  Le corbeau qui avait volé le jour (Alaska).