- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; quelques mots nouveaux pouvant être inférés à l’aide du contexte.
« Alors que tout était sombre et silencieux, une jeune ramasseuse de palourdes prit une branche enflammée du feu du conseil et, sans faire de bruit, quitta son village.
Elle se rendit jusqu’au rivage, par des sentiers dont elle connaissait chaque coin et recoin. Et là, pendant des heures, elle contempla les eaux mystiques.
Cette nuit-là, alors que tout était sombre et silencieux, un jeune pêcheur alluma une torche au feu du conseil et se rendit jusqu’au rivage. Et là, il passa des heures à rêver en regardant les eaux vivifiantes. »
- Variété de types et de formes de phrases qui avivent le texte et favorisent une lecture fluide; effet discursif au moyen de manipulations de phrases.
« Le faiseur de tours, le trickster, apparaît dans plusieurs légendes.
Les Lakotas l’appellent Iktomi; les Assiniboines, Nixant. Chez les Cheyennes, il est connu sous le nom de Veeho. Chez les Mi’kmaqs, Glooskap. »
« As-tu jamais entendu parler de la Lune du Pivert? Non, bien sûr.
As-tu jamais entendu parler de la Lune du Geai bleu ou de la Lune de la Petite poule-des prairies. Bien sûr que non, elles n’existent pas.
Mais si jamais tu te trouves sous le père Ciel, au cours d’une nuit paisible et sans fin, quand, dans toute sa splendeur, grand-mère Lune brille au milieu de notre parenté, les étoiles, fais attention! Car à ce moment-là, tu seras sous l’influence du marieur. Tu seras sous la Lune de Corbeau. »
« Admirez la voie scintillante qu’elle trace sur les eaux. Admirez… mais surtout, surtout… prenez garde! »
- Plusieurs figures de style (p. ex., métaphores, répétitions, expressions figurées) qui contribuent à la richesse du texte et permettent d’apprécier le style de l’auteur.
« Ici, sur la côte qui dit bonsoir à grand-père Soleil, dans les montagnes mystiques de grand-père Cèdre, le faiseur de tours, c’est Corbeau. »
« Corbeau est généreux. Corbeau est indulgent. Mais Corbeau n’est pas patient. »
« Alors, leurs yeux se rencontrèrent et l’amour les inonda. »
- Séquences descriptives qui apportent plusieurs précisions sur les lieux et l’action et permettent de se situer dans le temps; seulement deux séquences dialoguées entre les personnages Corbeau et Aigle, qui permettent de saisir la complicité entre les deux.
« À cette époque-là, grand-mère Lune n’existait pas… pas encore. Corbeau nous avait donné grand-père Soleil mais la nuit, père Ciel dormait seul.
Nuit après nuit, la jeune ramasseuse de palourdes et le jeune pêcheur marchaient chacun vers le rivage… dans la noirceur, éclairés simplement par la lueur de leur torche. Ils ne se voyaient pas, même s’ils étaient très près l’un de l’autre. Aucun d’eux ne savait que l’autre était là, tout près. »
« Comme chaque nuit, la jeune ramasseuse de palourdes et le jeune pêcheur se rendirent à la plage… Mais cette nuit-là, ils furent éblouis par une vision féérique, tout en haut, chez père Ciel. Débordants d’admiration et fascinés, ils contemplèrent grand-mère Lune dans toute sa splendeur. Ils s’émerveillèrent ensuite devant le tracé scintillant qu’elle avait laissé sur l’eau. »
« – Tout a bien marché, hein, Aigle? dit Corbeau en souriant.
– Cela pourrait donner un petit coup de pouce à ceux qui ont besoin d’être guidés et encouragés en amour, dit Corbeau en clignant de l’œil. Et qui sait, cela pourrait même faire quelques victimes peu méfiantes… »