Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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Shems et Gamar

Dans un royaume aux confins du Sahara algérien, deux bébés furent confiés au fleuve afin d’échapper à la jalousie de deux rivales de leur mère. Recueillis par un pauvre pêcheur et sa femme, ils grandirent loin de se douter qu’ils étaient fils de prince. À dix-sept ans, ils partirent à la recherche de leurs origines. Aidés par un oiseau merveilleux, ils parvinrent à retrouver leurs parents et à reprendre la place que la naissance leur avait accordée.

(Tiré du site de l’éditeur.)

À propos du livre

Contenu

  • Personnages principaux, les princes Shems et Gamar, jumeaux extraordinaires, qui, enlevés à la naissance et adoptés par un pauvre pêcheur, partent à la recherche de leurs parents biologiques; nombreux personnages secondaires, dont Omar, prince algérien, Nour, épouse répudiée du prince et mère des jumeaux, et l’Oiseau d’Or, Phénix magnifique qui aide les jumeaux à trouver leurs parents; autres personnages aidants ou opposants, tels que Dalila et Zoulikha, deux jeunes filles voulant épouser le prince, la sage-femme Sétouta, le pêcheur et sa famille, le vieux sage qui donne conseil aux jumeaux, et autres personnages rencontrés dans les caravanes, dans les souks et au palais royal.

    « Enfin, arriva le tour de Nour, la troisième jeune fille qui devait, elle aussi, montrer ce dont elle était capable. Le prince l’épousa, mais il lui précisa bien que la durée de leur union dépendrait des enfants exceptionnels qu’elle lui avait promis. » (p. 14-15)

    « Profondément attristé par la nouvelle, le tout nouveau papa ne voulut même pas revoir son épouse et demanda à ses gardes d’enfermer la malheureuse jeune maman au chenil* avec ses chiens puisque c’était la seule descendance qu’elle était capable de lui donner. » (p. 21-22)

    « – Nous appellerons Shems* celui dont les cheveux brillent comme le Soleil, et l’autre, dont la chevelure est argentée comme la Lune, nous le nommerons Gamar*, déclara solennellement le pêcheur. » (p. 27)

    « Alors, dans le soleil couchant, se détacha une nuée d’oiseaux escortant un magnifique Phénix* au plumage étincelant de lumière qui se posa au sommet de la montagne.
    L’Oiseau d’Or demanda d’une voix divine : "Que veux-tu beau prince?" (p. 38)
     

  • Conte émouvant, truffé de rebondissements; intrigue qui s’organise autour d’une quête d’identité, véhiculant plusieurs valeurs telles que l’honnêteté, la justice et l’amour; sujet apte à fasciner le lectorat de par les thèmes exploités (p. ex., pays exotique, aventure fantaisiste, royauté, quête d’identité, mystère, rivalité, adoption, amour).
  • Mise en page aérée, texte pleine page, organisé en neufs chapitres titrés et numérotés; illustrations en noir et blanc, présentant les moments stratégiques du conte; petites illustrations qui agrémentent le début et la fin de chaque chapitre, évoquant le style artistique algérien; devinette écrite en langue arabe, placée au début du premier chapitre; courtes biographies de l’auteure et de l’illustratrice à la fin de l’œuvre, ainsi qu’un lexique et un texte informatif, permettant au lectorat de se renseigner davantage sur la culture algérienne et sur la thématique de l’œuvre; présence d’éléments graphiques qui facilitent l’interprétation du texte (p. ex., astérisques référant au lexique, pied de page, guillemets, caractères italiques). 

    « Elle ignorait que cette peau était magique et qu’elle avait été offerte à la princesse par une Djinya* qui voulait la protéger contre tous les aléas de la vie. » (p. 21)

    « Le jeune homme fit un effort désespéré pour ne pas lui répondre, mais lorsque d’une voix encore plus mélodieuse, l’oiseau magique lui demanda ce qu’il voulait une deuxième fois, il ne put résister et lui répondit : "Retrouver mes parents." » (p. 38)

    « Ce que l’on voit n’est pas toujours vrai,
    Car la vérité est souvent bien difficile à trouver;
    C’est le chemin qu’on suit pour la retrouver
    Qui nous donne les plus belles lumières! » (p. 59)

Langue

  • Registre de langue courant; vocabulaire riche, lié à la thématique de l’œuvre, pouvant être compris à partir du contexte et du lexique.

    « À dix-sept ans, soit l’âge de la majorité dans ce pays à cette époque-là, les jeunes gens eurent envie d’en savoir plus sur leurs véritables parents : ils achetèrent deux chevaux fringants, emportèrent leur précieuse peau de gazelle, et partirent à la recherche de leurs origines, munis de quelques galettes, de dattes et de gourdes d’eau en peau de chèvre. » (p. 29)

    « Après bien des jours et des jours de marche dans les ergs* et dans les regs*, ils trouvèrent la célèbre dune au milieu du désert : elle était superbe, telle une rose de sable géante ciselée par le Sirocco*. En son centre, se trouvait une belle oasis verdoyante entretenue par un vieux sage qui s’était retiré là pour méditer. » (p. 32-33)
     

  • Nombreuses phrases transformées, souvent longues et complexes, risquant parfois de nuire à la compréhension du lectorat visé; variété de types et de formes de phrases, contribuant à la lisibilité du texte.

    « L’accoucheuse déposa dans les berceaux princiers les deux chiots qui dormaient dans son sac et se précipita à l’extérieur, munie de son précieux fardeau.
    – Alors? lui demanda le prince qui attendait avec impatience à la porte du palais.
    – Je suis désolé de décevoir votre Altesse. La princesse Nour n’a eu que deux petits chiots! Excusez-moi, mais je dois très vite m’en aller, car je suis attendue loin d’ici. » (p. 21)

    « Quand ils eurent l’âge de raison, ils demandèrent à leurs parents pourquoi ils étaient si différents de leurs autres frères et sœurs. Ils apprirent ainsi l’étrange secret de leur arrivée dans cette généreuse famille. Leurs parents adoptifs leur promirent qu’à leur majorité, ils leur remettraient le reste de l’argent qu’ils avaient trouvé sous leurs têtes quand ils étaient nourrissons et la peau de gazelle argentée qui les enveloppait alors dans leur embarcation. » (p. 29)

    « – Il faudra attendre qu’il ait posé trois fois sa question avant de lui répondre sinon il vous arrivera malheur! Toutefois, si vous résistez et ne répondez qu’à sa troisième question, il suffira de vous accrocher à ses pattes et il vous mènera où vous voudrez. » (p. 35)
     

  • Emploi de procédés stylistiques (p. ex., énumération, métaphore, comparaison, expression figurée) et de nombreuses expressions imagées, qui enrichissent le texte et permettent d’apprécier le style de l’auteure.

    « Il fit ensuite venir la seconde jeune fille, Zoulikha. Il lui donna une toison de mouton et la laissa exécuter son ouvrage. Elle entreprit de laver la laine, de la sécher, de la carder, de la filer, de la tisser en une longue étoffe d’une seule pièce. » (p. 14)

    « Tous étaient fascinés par l’animal qui brillait de mille feux et par la beauté de son chant qui les pénétrait et les envoûtait tel un sortilège. Le spectacle en valait la chandelle, mais cela fit naître un bien curieux malaise chez le prince… » (p. 50)
     

  • Prédominance de séquences descriptives, permettant au lectorat de s’imaginer la scène et de se situer dans le temps et le lieu de l’action; séquences dialoguées qui permettent de mieux comprendre la relation entre les personnages. 

    « Les deux frères dévalèrent le flanc le moins escarpé de la dune et firent part de leur quête à celui que la solitude du désert avait tellement enrichi.
    – Seul l’Oiseau d’Or pourra vous aider dans vos recherches, leur révéla-t-il, mais il n’est pas facile à capturer. Un seul d’entre vous devra aller au mont Atakor*, aux confins* du pays des Hommes Bleus*.
    – Que faudra-t-il faire alors? demandèrent les jumeaux en chœur. 
    – Là, il devra attendre le retour du roi des cieux, l’Oiseau d’Or, leur dit-il. » (p. 34) 

    « Agrippés aux pattes de l’oiseau, les brillants jumeaux furent transportés en un clin d’œil vers le palais du prince, leur père. Du haut des airs, ils contemplèrent les mille coupoles qui recouvraient les toits de l’immense demeure familiale. Certaines étaient faites de riches boiseries entrecroisées alors que d’autres étaient recouvertes de cuivres scintillants ciselés à la manière des couronnes royales. Des mosaïques de marbres multicolores encadraient les puits de lumière qui semblaient éclairer de grandes salles. » (p. 44) 

    « Craignant de s’embraser, la vieille femme promit de révéler un grand secret si on la sauvait des flammes. L’oiseau cessa de la menacer et elle avoua alors le forfait qu’elle avait commis dix-sept ans plus tôt. Rongée par le remords, elle supplia le prince de lui pardonner puisqu’elle avait tout de même protégé ses enfants en les enveloppant dans une peau de gazelle argentée trouvée dans la chambre princière. » (p. 56)

Pistes d'exploitation

  • Animer une table ronde au cours de laquelle les élèves discutent des valeurs qui sont véhiculées dans l’œuvre. Leur demander de relever la valeur (p. ex., justice, honnêteté, amour, pardon, accueil) et de justifier leur réponse en se servant d’exemples du conte (p. ex., L’œuvre traite de la justice. Justification : La supercherie de Sétouta est dévoilée. L’innocence de la mère des jumeaux est révélée.).
  • Proposer aux élèves de traduire un épisode du conte sous une autre forme (p. ex., chanson, bande dessinée, rap, diorama). Les inviter à présenter leur création au groupe-classe.
  • Former des équipes et demander aux élèves de comparer le Canada et l’Algérie, en tenant compte de diverses caractéristiques (p. ex., lieu géographique, superficie, population, langue officielle, climat, tenue vestimentaire, végétation). Leur proposer d’appuyer leurs recherches à l’aide de cartes, de tableaux, de diagrammes ou d’illustrations.
  • Demander aux élèves de décrire la biodiversité d’une région désertique, en identifiant les plantes et les animaux qui s’y trouvent et l’environnement physique qui les soutient. Les inviter à ajouter des photos pour appuyer les résultats de leur recherche.

Conseils d'utilisation

  • Situer l’œuvre dans son contexte socioculturel (p. ex., conte fictif, imaginaire, faisant partie de la tradition orale du folklore algérien).
  • Lire avec les élèves le texte informatif qui fait suite au conte, ainsi que les biographies de l’auteure et de l’illustratrice.
  • Sensibiliser le lectorat au fait que l’œuvre traite d’un sujet délicat, soit l’abandon et l’adoption de deux enfants; permettre, à ceux qui le veulent, de s’exprimer sur le sujet. Aborder le thème de l’adoption de façon inclusive (p. ex., expliquer qu’il existe plusieurs sortes de familles, telles que la famille traditionnelle, monoparentale, reconstituée, d’accueil, adoptive).
  • Consulter la fiche pédagogique qui accompagne l’œuvre, sur le site de l’éditeur.
  • Encourager les élèves à lire des contes franco-ontariens (p. ex., du père Germain Lemieux) afin de pouvoir les comparer avec le conte algérien.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 4e à 8e année, Série : Contes du monde entier, La couronne et le sceptre (Arabie).
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 4e à 6e année, Série : Appartement 611, L’Afrique francophone.