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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2Ségou – Les murailles de terre

À la fin du XVIIIe siècle, l’Afrique est encore l’Afrique. Un continent noble et sauvage. Entre Bamako et Tombouctou, Ségou est un royaume florissant. Les Bambaras - polythéistes et animistes -, un peuple invincible.

Culte des ancêtres, sacrifices rituels, chants des griots… tout semble immuable. Pourtant, de grands bouleversements se préparent. L’esclavage fait rage. Les Européens se prennent pour de grands civilisateurs. L’islam - d’abord considéré comme une culture exotique apportée par les caravanes arabes - gagne du terrain…

Le temps des malheurs commence. La famille de Dousika Traoré - noble bambara - sera la plus touchée. Quatre de ses fils seront jetés comme des fétus de paille dans la tourmente de l’histoire et auront des destinées terribles…

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

3 À propos du livre

Contenu

  • Cinq personnages principaux, Dousika et quatre de ses fils, entourés de nombreux personnages secondaires et tertiaires jouant des rôles variés dans cette saga familiale qui raconte une partie de l’histoire africaine, notamment l’expansion de l’islam.

    « Dousika était un noble, un yèrèwolo, membre du Conseil royal, ami personnel du Mansa, père d’une dizaine de fils légitimes, régnant en sa qualité de fa, c’est-à-dire de patriarche sur cinq familles, la sienne d’abord, ensuite celles de ses frères cadets qui vivaient autour de lui. » (p. 11-12)

    « Siga était le fils de Dousika, né le même jour que Tiékoro, à quelques heures d’intervalle. Mais voilà, sa mère était une captive que Dousika avait dû renverser un jour où la vue de son pagne trop serré sur ses fesses l’avait excité. Aussi au huitième jour, […] deux coqs seulement avaient été dépêchés auprès des dieux et des ancêtres afin qu’ils ne prennent pas totalement Siga en grippe. » (p. 37-38)

    « Et pourtant Alfa avait raison. Ségou ne pouvait pas refuser les propositions d’Amadou Amadou. Il fallait accepter l’alliance. El-Hadj Omar était trop puissant. Ses armées, animées d’une force trop redoutable. » (p. 455-456)
     

  • Thèmes dominants tels que la religion, l’éducation, l’esclavage et la vie en famille qui permettent de bien camper ce roman dans la culture et les rituels de l’Afrique.

    « Après tout, elle était mère de neuf enfants dont cinq fils. Pourquoi perdre la tête parce qu’un d’entre eux était au loin? Qu’aurait-elle fait si la mort le lui avait arraché? […] Ne lui restait-il pas une case pleine de rires, de têtes rondes et d’affectueuses bagarres? »(p. 63)

    « L’école coranique où enseignait Tiékoro ne dispensait qu’un savoir élémentaire : un peu de calligraphie, la connaissance de la fatiha et des premières sourates du bas du Coran. » (p. 91)

    « Les dieux sont multiples. Il n’y a pas de dieu unique. Quelle était cette prétention d’Allah à régner seul, en excluant les autres? » (p. 135)

    « – C’est le descendant d’un esclave affranchi du Brésil. Son père avait pris le nom de son maître…
    – Mais c’est illégal!
    Williams leva les yeux au ciel :
    – Illégal? Pourquoi? Ces pauvres diables perdaient toute identité en traversant l’Atlantique. » (p. 375)
     

  • Nombreuses séquences descriptives qui dépeignent entre autres les paysages africains.

    « Au sortir de Ségou, ce sont les marches du désert.

    La terre est ocre et brûlante. L’herbe, quand elle parvient à pousser, est jaunâtre. Plus souvent, elle cède la place à une croûte désolée et pierreuse dont se nourrissent seulement les baobabs, les acacias et l’arbre à karité, symbole de toute la région. » (p. 51)
     

  • Narration omnisciente permettant de voyager d’un personnage à l’autre et de comprendre les pensées et les actions de chacun.

    « Il la regarda s’éloigner, partagé entre le chagrin que lui causait son indifférence et le désir de s’accrocher à son pagne comme un petit enfant. » (p. 21)

Langue

  • Registre surtout courant; vocabulaire parfois recherché puisque lié au contexte africain ou à des champs lexicaux précis tels l’islam ou la navigation.

    « De formes [sic] parallélépipédique, elle était haute d’un étage avec une façade plate, décorée autour de l’unique porte d’entrée d’appliques en forme de trapèze et percée de trois fenêtres munies de grillage. L’huis était agrémenté de ferrures. » (p. 120)

    « Un dévot qui n’oublie ni lazim, ni wazifat, ni zohour, ni asr, ni maghreb, ni icha, prendre sa femme enceinte au-delà du temps prescrit! » (p. 138)

    « – Mais que veux-tu que je te dise? Tu n’as jamais vu la mer. Tu ne sais pas ce qu’est un brick, une goélette, un brigantin, une felouque. Tu ne connais que les pirogues des Somonos… » (p. 438)
     

  • Figures de style variées (p. ex., énumération, comparaison, métaphore) qui permettent de mieux visualiser le contexte africain du roman.

    « Le marché principal se tenait sur une grande place carrée, autour de laquelle étaient disposés des hangars aux cloisons de bois ou de nattes, aux toitures recouvertes de terre battue sous lesquels les femmes vendaient tout ce qui peut se vendre : mil, oignons, riz, patates douces, poisson fumé, poisson frais, piments, beurre de karité, poulets, tandis que des artisans suspendaient sur des cordes les objets de leur commerce, bandes de coton tissé, sandales, selles de chevaux, calebasses finement décorées. » (p. 15)

    « Au-dessus des toits en terrasse des maisons serrées les unes contre les autres comme des bêtes craintives s’élevaient les bouquets des cailcédrats, des baobabs et, plus élancés, des rôniers. » (p. 39)

    « – La parole est un fruit dont l’écorce s’appelle bavardage, la chair, éloquence et le noyau, bon sens. » (p. 164)

Référent(s) culturel(s)

  • Nombreux référents culturels et historiques de l’Afrique francophone.

Pistes d'exploitation

  • Proposer aux élèves de récrire un chapitre du roman en adoptant le point de vue d’un des personnages.
  • Faire des recherches historiques sur le développement d’une autre partie de l’Afrique, ses coutumes, sa culture.

Conseils d'utilisation

  • Présenter le roman à un lectorat avisé et intéressé à l’histoire à cause de sa complexité (p. ex., le nombre de personnages, les référents culturels de l'Afrique) et de sa longueur.
  • Se servir des notes historiques et ethnographiques incluses à la fin du roman.
  • Présenter l’arbre généalogique de la famille de Dousika aux pages 482 et 483 et le consulter tout au long de l’étude de l’œuvre.
  • Préparer les élèves à la lecture d’un roman traitant de nombreux sujets dits délicats (tels l’esclavage, la sexualité et la violence) et les mettre en perspective dans leur contexte socio-historique.
  • Dresser un lexique du vocabulaire étranger.