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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2Retour à la butte à Pétard

Une jeune fille adoptée du Dakota du Nord part à la recherche de ses ancêtres. À cause de ses rêves obsédants, elle croit que sa mère biologique est une Cadienne de la Louisiane. Grâce à l’aide de ses parents adoptifs et de Tante, sa gardienne cadienne de son enfance, Sara découvre l’histoire et la culture des descendants des Acadiens déportés de 1755. Sa quête la mènera de la Louisiane jusque dans le sud-est du Nouveau-Brunswick. Y trouvera-t-elle aussi ses véritables origines et une explication à ses visions?

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

3 À propos du livre

Contenu

  • Personnage principal et narratrice, Sara Sakakawea White, jeune fille américaine de 12 ans qui, hantée par ses rêves persistants, part à la recherche de sa mère biologique.

« Je veux savoir à quel groupe ethnique j’appartiens. Quelles sont mes origines? Est-ce que ma vraie mère est une Espagnole? Une Italienne? Une Amérindienne, comme le souhaiterait Nancy? Pourtant, je n’ai pas le teint foncé, et ma peau est très sensible au soleil. Peut-être Métisse? » (p. 15)

« La veille de mon départ, le dernier jour de juillet, Mike et Nancy m’embrassent à plusieurs reprises. Ils s’inquiètent sans doute pour moi. Mike me dit :
– Ne sois pas découragée si tu ne trouves pas de réponses, Papoose.
– L’important est de passer deux semaines agréables avec Tante et Nonc, qui t’aiment, ajoute Nancy. » (p. 32)

  • Nombreux personnages secondaires interagissant avec Sara, parmi lesquels son amie Hally, qui fait partie d’une famille très unie, Mike et Nancy, ses parents adoptifs, qui l’encouragent à poursuivre ses recherches, Tante et Nonc, amis de la famille, qui l’accueillent pour un séjour dans les bayous, puis qui l’initient à l’histoire et à la culture acadienne, Earl Patin, le capitaine du bateau touristique, qui lui fait faire une promenade sur le bassin de l’Atchafalaya, une guide qui les accueille au Monument acadien, M. Gaudet, qui organise les Grandes Retrouvailles, Justin Belliveau, un garçon qui lui plaît beaucoup et qui la renseigne sur l’histoire des Acadiens, Mère-Rêve, qui apparaît dans ses pensées, ainsi que les Acadiens et les Acadiennes qu’elle rencontre tout au long de son voyage.

« La vue de Hally resplendissante de bonheur et entourée de cet amour familial m’a bouleversée. C’était comme si j’avais soudainement découvert un grand vide au fond de mon cœur. Depuis, je suis incapable d’en parler à qui que ce soit, surtout pas à Hally. Je l’évite ces derniers jours pour lui cacher ma jalousie.
J’aimerais avoir une grand-mère comme la sienne. Sa grand-maman Haldis lui fait souvent des biscuits norvégiens et elle lui raconte des légendes de ce pays. Hally est très gentille et veut bien partager sa grand-mère avec moi, mais je veux ma grand-mère à moi. » (p. 14)

« Nancy essuie mes larmes et dit :
– Nous t’aimerons toujours même si tu veux connaître tes parents biologiques. Nous voulons que tu sois heureuse. » (p. 21)

« – Chérie, Mike est en train d’acheter ton cadeau d’anniversaire : un billet pour la Louisiane!
[…]
Le cadeau du billet me rend à la fois heureuse et craintive d’explorer la possibilité que je sois originaire de la Louisiane. Mike et Nancy m’ont aussi offert ma propre valise – de couleur verte, ma préférée. » (p. 30-31)

« Miss Helen’s est un restaurant cadien. Nonc et Tante disent que la propriétaire, Miss Helen, est reconnue pour sa bonne cuisine. Ses enfants, devenus grands, s’occupent maintenant du restaurant et suivent fidèlement les recettes de leur mère. Nous nous assoyons à table au milieu de laquelle un grand trou est découpé.
– Pourquoi ce grand trou? je leur demande.
– C’est là que les gens lancent leurs coquilles d’écrevisse, répond Tante.
– C’est dommage que la saison des écrevisses soit finie. Quand tu étais petite, tu aimais donc ça, chère, me révèle Nonc. » (p. 47)

« – Est-ce que c’est votre première fois en bateau ici? interroge le capitaine.
Tout le monde répond oui.
– Ça devrait être intéressant. C’est ma première fois aussi, blague-t-il.
Tout le monde rit, et le capitaine Patin démarre le bateau. Dans son microphone, il nous informe que « Atchafalaya » veut dire « longue rivière » dans la langue des Chitimachas, les Amérindiens de cette région. Lorsque les Acadiens sont arrivés en Louisiane, ils se sont bien entendus avec les Chitimachas, qui leur ont montré comment chasser dans cette forêt marécageuse. » (p. 53)

« Une guide nous accueille. Nous la suivons dans une grande salle où elle s’adresse à un groupe de touristes :
« Les Acadiens sont originaires de l’ouest de la France. En 1604, ils se sont installés près de la baie de Fundy, au Canada, où ils ont construit des systèmes d’aboiteaux et de digues qui ont vite produit des terres très fertiles. L’Acadie fut souvent un champ de bataille pour la France et l’Angleterre. Admirablement, les cultivateurs acadiens ont réussi à rester neutres en refusant de porter des armes contre les soldats français et britanniques. » » (p. 77-78)

« Dans l’aérogare, nous apercevons monsieur Gaudet parmi des gens accueillants qui souhaitent « Bonnes Retrouvailles » aux arrivants.
– Bienvenue en Acadie! nous lance-t-il. » (p. 93-94)

« Justin sort deux bouteilles d’eau du sac accroché sur son vélo. Il a pensé à tout, ce vaillant bougre, comme dirait Nonc. Nous buvons tandis que des voitures passent. Tous les chauffeurs nous font un signe de la main. Nous faisons pareil.
[…]
– Pourquoi a-t-on changé le nom de Pointe-à-l’Ours pour celui de Collège Bridge?
– Parce que c’était le pont que les gens devaient prendre pour se rendre à l’ancien Collège Saint-Joseph, où se trouve maintenant l’Institut, ton hôtel. C’était le premier collège pour les Acadiens. » ) p. 114-115)

« Mère-Rêve me porte dans ses bras. Sa course me fait bondir dans tous les sens et ses cheveux dénoués me fouettent le visage. Elle est à bout de souffle et son cœur bat comme le tonnerre dans mes oreilles. Une voix d’homme à l’accent acadien supplie : « Faut se séparer, chérie! Cours à la levée! »
[…]
Nancy serait intéressée d’apprendre que, cette fois, j’ai eu une vision non seulement auditive mais aussi olfactive, comme elle dirait. Je pouvais sentir l’odeur des pauvres Acadiens sales et emprisonnés, et la sueur de Mère-Rêve dans sa course affolée. Est-ce qu’elle s’est échappée du fort Lawrence ou du fort Beauséjour? Est-ce qu’elle habitait un des villages près des forts? Et cette fois, il y avait un homme avec elle… Son mari? Mon Père-Rêve? » (p. 145-149)

  • Roman d’aventure à caractère informatif rempli de péripéties captivantes qui permettent de comprendre les visions de Sara et de découvrir des traces de ses ancêtres, soit les descendants de déportés acadiens de 1755; retours en arrière sous la forme de souvenirs retraçant les événements entourant la déportation des Acadiens; dates parsemées dans le texte contribuant à la vraisemblance de l’histoire; thèmes exploités (p. ex., quête d’identité, adoption, persévérance, retrouvailles) aptes à capter l’intérêt du lectorat visé.
  • Mise en page aérée et dynamique; texte réparti en seize chapitres titrés et numérotés; éléments graphiques (points d’exclamation, deux-points, guillemets, points d’interrogation, italiques, tirets, points de suspension, symboles indiquant un laps de temps ou un changement de scène, parenthèses) facilitant l’interprétation du texte; dédicace, remerciements et mot de l’auteure au début de l’œuvre; table des matières organisée selon les lieux et les dates; renseignements sur l’auteure à la fin du livre.

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; mots moins connus (p. ex., balbutie, olfactive, désarroi, fébrile, s’esclaffe) compréhensibles à l’aide du contexte; mots et expressions du registre familier (p. ex., icitte, astheure, papoose, un ti-peu, char, êtes-vous parées), mots anglais (p. ex., our local wild life, crowd, boat) et acadianismes (p. ex., badjeuler, cah, zirable, cocodrils, quo ya) rendant crédibles les échanges entre les personnages.
  • Phrases transformées et phrases à construction particulière; variété de types et de formes de phrases (p. ex., déclarative, impérative, exclamative, interrogative, impersonnelle, négative).

« Elle me regarde un moment et sourit.
– Pas d’école pour nous aujourd’hui. Va prendre ta douche. Je fais des crêpes.
– Youpi!
Habituellement, c’est Mike qui fait la cuisine parce que son bureau est à la maison. Nancy travaille toujours de longues heures à l’université. C’est rare de l’avoir à moi toute seule pendant la journée.
Après ma douche, je me sens toute neuve et heureuse d’avoir les meilleurs parents du monde. Devant ma grande assiette de crêpes, Nancy me propose :
– Sara, que dirais-tu si nous allions faire une promenade en canot? » (p. 26)

« – Tante, est-ce qu’il y a des alligators ici?
– Non, pas ici au village. Les Cadiens les appellent des cocodrils. » (p. 43)

  • Procédés stylistiques (p. ex., expression imagée, métaphore, personnification, comparaison, énumération, onomatopée, répétition) qui enrichissent le texte.

« – Il s’écrit : « Salut, Papoose! C’est des hamburgers de bison qu’on mange pour souper ce soir. J’ai une faim de loup! » (p. 19)

« À mesure que nous avançons contre le courant, une petite brise nous caresse, chargée du parfum des arbres du rivage et des herbes de la prairie. Mes chagrins s’envolent. » (p. 27)

« Au loin, j’aperçois une rivière brune comme du café au lait qui sillonne en direction d’une petite ville. » (p. 36)

« Ils ont des professeurs de tout partout : de Belgique, de France, des Antilles, du Sénégal, du Niger, de Côte d’Ivoire et du Canada. » (p. 45)

« L’homme au volant répète : ²Coin-coin!² et nous fait signe de la main. » (p. 112)

« – Maman, maman, maman… » (p. 177)

  • Séquences narratives et descriptives entrecoupées de séquences dialoguées, qui fournissent des renseignements sur une époque particulière, permettent de s’immiscer dans l’esprit des personnages, traduisent les efforts déployés par Sara pour percer le mystère qui précède l’histoire de son adoption et aident à comprendre la signification de ses visions.

« Dans la maison Bernard, il y a une peinture représentant des Acadiens entourés de soldats britanniques. Les navires ancrés dans la baie sont prêts pour les arracher à la Nouvelle-Écosse. Inscrite sous cette scène est l’année 1755. Une autre peinture montre leur arrivée en Louisiane en 1764.
– Où ont-ils passé les années entre 1755 et 1764? je leur demande.
Nonc s’approche d’une plaque explicative au bas de la peinture et répond :
– Ça dit ici qu’ils ont été déportés de l’Acadie et envoyés en France. Après des années de misère, un groupe de ces Acadiens ont pris des bateaux de France pour venir en Louisiane. » (p. 43)

« Devant une tombe portant le nom Albarado, Nonc s’arrête.
– Voici la tombe de mon père.
– Albarado est un nom français?
– Non, espagnol. Mon arrière-grand-père a immigré des îles Canaries et a marié une Cadienne.
– En Louisiane, on dit qu’on peut devenir un Cadien de trois manières – par le sang, par le mariage ou… par la porte d’en arrière. Tu vois, Sara? N’importe qui peut être un Cadien s’il veut adopter notre style de vie.
– Votre style de vie?
– Beaucoup danser, beaucoup chanter et beaucoup manger, tout le temps avec tout le monde.
– Laissez les bons temps rouler! je renchéris.
– Cah, tu l’as bien dit, chère! Une vraie petite Cadienne, dit Nonc en riant.
Je suis contente d’avoir fait rire Nonc, après ses tristes pensées pour son défunt père. Et j’aime bien qu’il me voie comme une vraie petite Cadienne, mais j’aimerais mieux savoir quelles sont mes origines ethniques – quel est mon sang, comme dirait Nonc. » (p. 67-68)

« – Jacqueline? demande une voix fragile.
J’ouvre les yeux. La vieille femme est debout devant moi. Ses yeux familiers, l’un vert et l’autre brun, me clouent sur place. Elle tend les bras vers moi et répète « Jacqueline! » Cette exclamation me foudroie. Instantanément, je deviens Jacqueline! La gorge nouée, je réussis à prononcer : « Maman! »
Nous nous jetons dans les bras l’une de l’autre. Enfin, enfin! Nous sommes enfin réunies! L’amour entre Mère-Rêve et moi est tellement fort qu’il a réussi à traverser les siècles.
– Ma petite Jacqueline, mon cœur. J’ai prié pour te revoir une autre fois, et le bon Dieu a exaucé mes prières. » (p. 176-177)

Référent(s) culturel(s)

  • Plusieurs référents culturels de nature géographique et historique liés aux Cajuns et aux Acadiens.
  • Allusions aux déportations de familles acadiennes.
  • Mention de mets acadiens tels que le fricot, les pets-de-sœur et la poutine râpée.
  • Mention de célèbres Acadiens du Nouveau-Brunswick ou de la Louisiane tels que Zachary Richard, Lina Boudreau, Floyd Sonnier et le poète Henry Longfellow.
  • Mention de Jean Béliveau, joueur professionnel de hockey sur glace, qui a joué pour les Canadiens de Montréal de la Ligue nationale de hockey, de 1950 à 1971.
  • Référence à la France.
  • Référence à Montréal, au Québec.
  • Mention des Mi’kmaq.

Pistes d'exploitation

  • Trouver sur Internet des vidéos traitant de la déportation des Acadiens (p. ex., Minutes du Patrimoine, L’Encyclopédie canadienne). Inviter les élèves à les visionner, puis à les commenter.
  • Proposer aux élèves de créer un arbre généalogique afin de déterminer la provenance de leurs ancêtres. Leur demander de présenter leur travail au groupe-classe, puis de situer leurs lieux de provenance sur une carte géographique affichée en salle de classe. Encourager les élèves à raconter des expériences d’immigrants vécues par leurs parents ou leurs grands-parents.
  • Dans l’œuvre, Sara souhaiterait avoir une grand-mère comme celle de son amie Hally. Demander aux élèves, réunis en équipes, d’identifier dans le roman des exemples de gestes et de paroles de la part de Tante qui permettent à Sara de se sentir appréciée (p. ex., « Sara est ici pour deux semaines, mais j’aimerais qu’elle reste tout l’été. » (p. 64-65); « Elle me prend par la main tandis que Nonc me prend l’autre. Ce geste d’amitié efface mes pensées noires. » (p. 76-77). Inviter les élèves à faire part de leurs trouvailles au groupe-classe.

Conseils d'utilisation

  • Accorder une attention particulière au sujet délicat dont on traite dans le roman, soit l’adoption.
  • Aborder les enjeux politiques actuels qui s’apparentent à la déportation des Acadiens.
  • Encourager les élèves à lire d’autres œuvres de la même auteure soit La butte à pétard et Échos de la butte à pétard, dont les fiches pédagogiques se trouvent dans FousDeLire.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 1re à 8e année, Série, Français sans frontières, Tintamarre en Acadie.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 5e à 12e année, Série, Active-toi, Droits acadiens.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 3e à 8e année, Série, La quête, divers épisodes.