- Registre de langue courant, piqué de quelques brins de poésie, dans la narration; registre familier truffé de mots déformés, d’expressions populaires, de mots d’enfants et d’anglicismes, contribuant à la vraisemblance des dialogues.
« Le vieux chasseur demeure au village dans une petite maison de planches de bois grisâtre, tout à fait mignonne. » (p. 11)
« Mais tout à coup, l’eau se brouille et Johnny me dit en riant :
– Quessé ça? Le rat a peur de toi et il se sauve. » (p. 12)
« Eh! Ce sont des pépiques*! » (p. 19)
« …je cogne les côtés intérieurs de mes deux souliers comme pour secouer la boue, je frappe trois fois le marbre avec le bout de mon bâton et je le swing plusieurs fois en guise de réchauffement. » (p. 109)
« Et puis, un jour, celui qui m’avait tant aimée, comme seul un grand-père peut aimer sa petite-fille, a pris le chemin des ancêtres, a rejoint la mère de Petit-Faon. Mais comme les ossements, j’avais déterré ses histoires, les emportant pour toujours avec moi. » (p. 169-170)
- Phrases de types et de formes variés (p. ex., déclarative, exclamative, interrogative, impérative, passive, impersonnelle, négative) favorisant une lecture dynamique; certaines phrases très courtes, voire elliptiques, évoquant l’autorité ou la finalité.
« C’est pourquoi la musique a joué un rôle tellement important dans ma vie. Suis-je musicienne? Absolument pas! Ce don fut passé à mes deux frères et j’aime beaucoup les entendre jouer, l’un de la guitare et l’autre, du violon ou de l’harmonica. » (p. 33)
« Je suis déterminé. Plus prêt que ça, tu meurs.
– Vas-y, t’es capable, s’écrie mon frère.
Ça y est, la balle est lancée en ma direction. » (p. 109)
« Après un coup de fil et un échange de codes secrets avec l’interlocuteur, nous avons patienté, en silence, jusqu’à ce que le verdict nous soit rendu. Approuvé. » (p. 145)
« Je me colle sur elle. Je lui donne un coup de coude pour qu’elle me regarde. Je me fais plaisir. Je fais bouger mes deux oreilles, en avant et en arrière. C’est évident, elle n’en revient pas. Pas pantoute. Je sais que, maintenant, elle me trouve bonne. Mais elle ne le dira pas. » (p. 175-176)
« Maintenant, il faisait noir. Noir comme "chu’-loup"… » (p. 199)
« L’impact est violent, sans merci. Tout est terminé.
Il ne reste qu’un petit cercueil, doublé de satin blanc. » (p. 205)
- Très nombreuses figures de style (p. ex., apposition, antithèse, périphrase, personnification, onomatopée, comparaison, répétition) et expressions idiomatiques ajoutant des explications, de la couleur locale et concrétisant des sensations et des émotions.
« C’est M. Houle qui […] demande un gallon de "coalaye", de l’anglais, coal oil, c’est-à-dire de l’huile à lampe. » (p. 24)
« Le superviseur, quant à lui, trouvant le spectacle moins drôle, nous sommait parfois de cesser ces douces hostilités … » (p. 55)
« C’est là que j’ai commencé à me sentir à l’aise dans la langue des Beatles. » (p. 57)
« C’était comme si toute la montagne se réveillait après un long sommeil. » (p. 77)
« J’entends : RRR-RRR-RRR. Le moteur repart. » (p. 81)
« La rondelle a sonné sur la barre de métal dans le fond du filet comme un coup de la cloche de l’église Saint-Jean-de-Brébeuf par un matin sec et froid. » (p. 102)
« De l’eau, de l’eau et de l’eau : partout, partout, partout! » (p. 154)
« J’en ai pris mes jambes à mon cou. » (p. 205)
- Séquences dialoguées, narratives, descriptives et explicatives qui insufflent de la vie au texte, ajoutent du rythme au déroulement des événements, permettent au lectorat de se représenter le temps, les lieux et les personnages, définissent des termes ou font connaître des situations, des habitudes et des traditions.
« – First we have to open the safe. Puis on va cacher les choses de valeur, loin des mains baladeuses.
– OK. J’ai terminé avec le système d’alarme et j’ai le cash. On est prêt. » (p. 28)
« Je courbe l’échine, je lui fais croire que je me soumets. C’est une ruse. Je regarde devant moi, je baisse les yeux et les fixe devant mon pneu avant, je pédale lentement, laborieusement, avec force, détermination, je sais que je vais y arriver, j’y suis déjà arrivée! » (p. 69)
« Une certaine fraîcheur bienfaisante émanait du cours d’eau en ce bel après-midi d’été. Tout là-haut, la dentelle du feuillage des arbres se dessinait sur le ciel ensoleillé, et ne laissait pénétrer qu’une douce lumière tamisée. » (p. 134)
« Nous prenions le chemin du retour vers deux heures afin de pouvoir nous rafraîchir et assister à la séance du "Mât de cocagne" sur la place Dumas. Cette activité, offerte par la mairie, consistait à accrocher un cadeau au sommet d’un poteau enduit de suie, de savon, et de tout ce qui pouvait le rendre glissant. Les badauds tentaient leur chance et celui qui arrivait à décrocher le cadeau était applaudi chaudement avec les hourras de l’assistance. » (p. 151)