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« Il aurait souhaité que François et Claire héritent d’un fils plus gai, mieux adapté, plus reconnaissant. » (p. 80-81)

« Gabriel Veilleux, l’ange blond qui avait fait la joie de ses parents depuis sa naissance – ou presque, les deux premières semaines de sa vie ayant valeur de parenthèse -, s’était métamorphosé en adolescent ombrageux, souvent imprévisible, de toute évidence angoissé, et la plupart du temps retiré dans sa carapace. » (p. 121)

« Il revit Marie-Lune telle qu’il l’avait trouvée quinze ans plus tôt après sa chute de cheval. Ce jour-là, il avait été bouleversé par son intensité, sa force vive, mais il avait aussi parfaitement saisi sa fragilité. » (p. 128)
 

« Mille fois, depuis ce jour où j’ai quitté l’hôpital le ventre vide et les bras tout autant, j’ai voulu communiquer avec Claire. Ta mère. Pour avoir des nouvelles de toi, pour savoir à quoi tu ressembles et quelle sorte d’être humain tu es devenu. » (p. 14)

« À l’instar du vilain petit canard du conte, Gabriel Veilleux allait lui aussi entamer une quête pour résoudre l’énigme en trois mots qui l’obsédait tant : "Qui suis-je?" » (p. 92)
 

« Marie-Lune avait parfois l’impression de vivre dans un roman, entourée de personnages qu’elle devinait sans véritablement les connaître […] Sylvie s’était souvent moquée de sa "vie de vieillarde recluse" et Marie-Lune savait que ces railleries ne trahissaient pas seulement l’étonnement mais une réelle inquiétude. » (p. 45)

« Ces bébés ramenés de l’orphelinat de Nanchang à l’été 1995 étaient devenus des "enfants bananes", "jaunes en dehors et blancs en dedans", comme se plaisaient à dire les parents adoptifs. » (p. 73-74)

« Je suis peut-être juste un père bien ordinaire, mais je t’aime et je voudrais te rendre heureux. Ça nous fait mal, à ta mère, à ta sœur et à moi, de te voir tout croche, mal dans ta peau. » (p. 85)
 

« Gabriel s’était composé un visage impassible avant de lever les yeux vers son père. Il lui semblait impérieux de dissimuler son désarroi. […] Dans sa tête, Gabriel cherchait des réponses, mais des idées troubles et des sentiments confus se bataillaient en lui. » (p. 84-85)

« – O.K. je vais me taper ton lunch de tapette, décida Zac. Depuis le temps que tu me manges ces affaires-là au nez… » (p. 33)

« Dehors, il faisait encore jour et l’air délicieusement chaud sentait bon l’été pour la première fois de l’année. Des copains l’avaient invité à un barbecue arrosé de bière et agrémenté de filles. » (p. 56)
 

« Parfaitement immobile, sans aucune plissure, le lac s’était assoupi doucement, étranger aux derniers soubresauts du ciel qui n’en finissait plus de s’éteindre. » (p. 9)

« Nous avons consulté un bataillon de spécialistes, subi une foule de tests en clinique de fertilité. » (p. 24)

« C’est pour cette raison qu’il continuait à s’arracher le cœur cinq fois par semaine. » (p. 60)

« Et puis soudain, sans même qu’un bruit ait pu l’alerter, l’oiseau étira le cou, agita la tête, courut sur l’eau et prit son envol. » (p. 91)

« Christine hocha la tête très sérieusement en gardant son regard de chocolat fondant vissé dans celui de son grand frère. » (p. 146)
 

« L’entraîneur adorait jauger de nouveaux candidats, toujours excité par la perspective de débusquer un athlète en puissance parmi ces néophytes maladroits, mais par habitude aussi bien que par principe, il se refusait à manifester son enthousiasme. […] À la fin de l’été, Gabriel levait quatre-vingt-cinq kilos à l’épaulé-jeté et soixante-dix à l’arraché. » (p. 56-57)

« Dans les brouillards d’un vieux sentiment de culpabilité profondément incrusté, elle avait l’impression que si son ventre restait tristement vide, c’est parce que le sort, la vie, le destin ou quelque puissance divine ou secrète la punissait d’avoir abandonné un petit garçon de quatorze jours dans les bras d’une autre femme. » (p. 101)