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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2Poupeska

Rien ne va plus pour Lénora depuis qu’elle a changé de quartier et d’école. Un professeur peu patient et antipathique, des difficultés scolaires, deux camarades de classe harcelants qui pratiquent l’intimidation et le taxage, des parents peu présents et peu attentifs, des amitiés décevantes, tout alimente l’anxiété que la jeune Lénora confie à son journal intime. Combien de temps encore pourra-t-elle supporter cette situation exténuante? Obtiendra-t-elle l’aide dont elle a tant besoin?

Un roman sur l’angoisse que peut générer le milieu scolaire, mais aussi un roman d’espoir et de confiance en la vie.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

3 À propos du livre

Contenu

  • Personnage principal et narratrice, Lénora, âgée de 11 ans, victime de mauvais traitements dans son milieu scolaire, se sentant terriblement seule et souffrant en silence jusqu’au jour où elle se confie à sa mère.

« Hier, les imbéciles m’ont encore coincée dans le couloir qui mène aux casiers. Ils m’ont craché dessus et m’ont dit qu’ils me donnaient jusqu’à demain pour apporter l’argent demandé. Si j’arrive les mains vides, ce sera terrible. En plus d’une volée comme celle de mardi, ils auront une « potion magique » qui transforme la figure à tout jamais. « On te reconnaîtra plus! » qu’ils m’ont dit en rigolant. Qu’est-ce que je vais faire? Si seulement on pouvait tomber malade sur demande! » (p. 65)

  • Nombreux personnages secondaires ayant un impact sur la vie de Lénora, parmi lesquels son professeur de mathématiques déplaisant, Alexandre et Pierre-André, garçons de sa classe, qui l’intimident et la harcèlent, Poupeska, sa voix intérieure, qui l’accable de paroles malveillantes, Carole, sa meilleure amie, qui la délaisse quelque peu, Fahrid, son père, qui ne veut rien savoir de ses problèmes, Éléna, sa mère, qui l’encourage à se confier et lui promet d’agir pour que cessent les mauvais traitements, et ses grands-parents, qui l’invitent à passer l’été en Alberta, où elle vit plusieurs expériences agréables.

« Avant, je me débrouillais en mathématiques. Maintenant, je ne comprends rien de rien. Je déteste mon professeur. Je n’ose plus lui dire que je n’ai pas compris, même s’il fait semblant de vouloir nous expliquer une seconde fois si on n’a pas bien saisi. En fait, il s’énerve très vite et pique des colères qui me terrifient. Quand j’arrive à l’école sans avoir réussi à terminer mon devoir de mathématiques, il vient se planter devant ma table. Il se penche sur moi et, rivant ses yeux gris dans les miens, il secoue furieusement ses longs cheveux roussâtres au-dessus de mon bureau et se met à hurler. » (p. 26-27)

« Maintenant, à l’école, j’essaie d’éviter Alexandre et Pierre-André. Quand je sais qu’ils risquent de se trouver quelque part, je fais un détour ou je n’y vais pas du tout. Ils n’arrêtent pas de m’agacer. Ils me bousculent, me tirent les cheveux, me cachent mes affaires. C’est l’enfer. » (p. 39)

« Poupeska s’est installée en moi sans que je m’en aperçoive. Maintenant, elle ne me quitte plus. Le matin, dès que j’ouvre les yeux, je sens sa présence à l’intérieur de moi. Elle peint toujours la journée qui commence sous les couleurs les plus sombres et me prévient que ça va être difficile. Très difficile. Quand je m’apprête à quitter la maison, elle redouble d’efforts pour m’effrayer. Et pour montrer qu’elle ne ment pas, elle me serre l’estomac, le cœur et la gorge pour me faire vomir. » (p. 41-42)

« Les écailles me sont tombées des yeux : Carole a changé de complice et Julie me remplace. Ça me fait beaucoup de peine. Pourtant, Carole est toujours gentille avec moi et elle ne me délaisse pas totalement, mais le téléphone ne sonne presque plus, le soir, à la maison, et elle ne me propose plus rien. J’ai le sentiment d’avoir perdu ma meilleure amie. Carole n’a plus besoin de moi et je me sens plus seule que jamais. » (p. 62)

Fahrid veut bien s’occuper de moi, le matin, mais il ne veut pas que je lui casse les pieds avec mes histoires d’école. […] Ce matin, j’ai essayé de lui parler d’Alexandre et de Pierre-André. […] Mais mon père ne veut rien entendre à ce sujet. […] Il répète constamment que je dois apprendre à me défendre efficacement, mais sans violence, parce que, dans la vie, il faut savoir se débrouiller seul, que les parents ne sont pas toujours là pour tout arranger, et blablabla et blablabla. » (p. 65-67)

« J’ai tout dit, absolument tout. Ma mère m’a écoutée en reniflant et en me caressant les cheveux. Il y avait cent ans qu’elle ne m’avait pas prise ainsi dans ses bras. Quand j’ai eu fini de parler, on est restées longtemps blotties l’une contre l’autre sans rien dire. Éléna me berçait.
[…]
– On serait venous à l’école, si tou nous avais dit la vérité. Mais n’est pas trop tarrrd. Ton père et moi, on va aller trrrouver ton prrofesseurr et la dirrectrrice. On va calmer Alexandre et tou vas terminer ton année scolaire. » (p. 87-88)

« Ainsi a commencé la plus merveilleuse collaboration. Mon grand-père m’a appris plein de trucs pour mélanger les couleurs et pour obtenir certains effets sur le bois et il m’a aussi montré comment utiliser l’aquarelle.
[…]
Quand notre tableau a été terminé, j’ai accompagné grand-père qui l’a porté au musée. On y a retrouvé grand-maman Maria, qui travaille aux services pédagogiques et qui m’a fait visiter les salles d’exposition. J’y ai appris mille choses sur les dinosaures et sur les badlands. » (p. 102-103)

  • Roman émouvant dans lequel une préadolescente, par l’intermédiaire de son journal intime, entraîne le lectorat dans son monde de désarroi, de détresse et de désespoir; intrigue se terminant sur une note optimiste d’espoir; thèmes exploités (p. ex., intimidation, solitude, estime de soi, espoir) incitant le lectorat à réfléchir à l’intimidation ainsi qu’aux lourdes conséquences qu’elle peut avoir sur la victime et lui permettant de faire des liens avec ses expériences personnelles.
  • Illustrations en noir et blanc parsemées dans le roman, représentant les dessins de Lénora dans son journal intime.
  • Mise en page simple; texte organisé en deux parties titrées, la première, comprenant deux chapitres titrés et numérotés, qui relate les événements ayant lieu pendant l’année scolaire, et la deuxième, composée de quatre chapitres titrés et numérotés, traitant du déroulement de l’action pendant les vacances d’été; éléments graphiques (p. ex., tirets, guillemets, majuscules, italiques, caractères gras pour marquer les dates d’entrée du journal intime,  lettrines marquant le début de chaque chapitre) facilitant l’interprétation du texte; liste de publications de l’auteure et dédicace au début du livre; exemples d’activités en salle de classe et table des matières à la fin; renseignements sur l’auteure, critique littéraire et liste de prix littéraires à la quatrième de couverture.

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; mots moins connus (p. ex., aigre, volatiliser, loufoque, exècre), mots ukrainiens (p. ex., lialka, matriochka) et mots anglais (p. ex., badlands, hoodoos) compréhensibles à l’aide du contexte et des explications fournies; mots du registre familier (p. ex., ben, hein, t’es, pis) dans les dialogues reflétant la réalité des jeunes; mots transformés (p. ex., étoudes, dévénir, ploutôt, pétite) prononcés par la mère de Lénora, qui parle français avec un accent.
  • Prédominance de phrases transformées; variété de types et de formes de phrases; phrases parfois lourdement ponctuées soulignant la situation désespérée que vit Lénora; narration au « je » contribuant à la crédibilité de l’histoire.

« J’ai monté quatre à quatre les escaliers qui mènent à ma chambre, j’ai claqué la porte derrière moi, je me suis jetée sur mon lit, et j’ai enfoui ma tête sous mon oreiller. À quoi ça sert, tout ça? Pourquoi la vie est-elle si compliquée? Comment sortir du gouffre dans lequel Poupeska m’a plongée? Comment me débarrasser des deux garçons qui me harcèlent? Si seulement mon père m’écoutait, s’il me conseillait vraiment! Pas seulement des belles paroles en l’air… Et si je voyais ma mère un peu plus souvent, si elle avait plus de temps pour s’occuper de moi, pour m’écouter, pour me dire ce qu’elle ferait à ma place? Si… si… si… Je n’en pouvais plus et j’ai pleuré jusqu’au souper. Maman, au secours! Viens aider ta petite Lénora! » (p. 75)

  • Nombreux procédés stylistiques (p. ex., hyperbole, répétition, énumération, périphrase, comparaison, métaphore) qui enrichissent le texte.

« Il avait l’air tellement fâché qu’un silence de mort a accompagné la fin du voyage. » (p. 31)

« Si j’étais plus forte, plus habile, plus intelligente, plus belle, plus travailleuse, plus dégourdie, plus, plus, plus, tout irait beaucoup mieux. » (p. 43)

« Hier, je devais commencer à réviser ce que le lion roussâtre nous a appris en mathématiques depuis le début de l’année, et je ne me souvenais plus de rien. » (p. 43)

« Je lui disais qu’elle était horrible comme un cauchemar, laide comme un pichou, abominable comme un vampire, infecte comme un marécage, odieuse comme une sorcière, puante comme une mouffette, méchante comme une hyène. » (p. 121)

« J’ai la tête pleine de souvenirs aux couleurs de l’arc-en-ciel qui vont m’habiter toute l’année. » (p. 124)

  • Prédominance de séquences narratives et descriptives, entrecoupées de quelques séquences dialoguées, reflétant les mauvais traitements que subit Lénora, permettant de comprendre sa souffrance qui s’amplifie au cours de l’année scolaire et révélant le sentiment d’espoir qui l’habite à la suite de son séjour chez ses grands-parents.

« Aujourd’hui, c’était la rentrée. J’aurais mieux aimé me casser une jambe que de retourner à l’école avec Alexandre et son esclave, mais je n’ai pas le choix.
– J’ai pris une résolution pour le nouvel an, a ricané Alexandre en me voyant.
– Qu’est-ce que tu veux que ça me fasse?
– Tu veux pas savoir laquelle? T’as tort, Lénora, mère aux rats. À ta place, je voudrais savoir parce que t’es pas mal concernée…
– Je veux rien savoir de toi, Alexandre. Quand est-ce que tu vas comprendre ça?
– Ma résolution, c’est que tu riras plus de nous comme tu l’as fait au semestre dernier.
Rire de l’esclave. Le bouledogue poursuit :
– Je te préviens, Lénora, que j’aurai pas la patience d’attendre. Quand je dirai quelque chose, il faudra obéir, parce que sinon ta sécurité pourrait être en danger. On se comprend? » (p. 56)

« Certains jours, quand il est occupé ailleurs, Alexandre ne me dit rien. Il ne me regarde même pas. Mais la peur, elle, elle est tout le temps là. Il n’y a jamais de relâche, sauf peut-être un peu le samedi et le dimanche. Et encore là, je pense à ce qui risque d’arriver la semaine suivante. Comme je ne sais jamais ce qui m’attend avec le bouledogue, je vis dans l’angoisse jour après jour, semaine après semaine, mois après mois. La peur, c’est un pic. Quand ces oiseaux-là commencent à creuser un arbre, ils n’arrêtent plus. Tant que l’arbre n’est pas complètement vidé, ils s’acharnent sur lui. Je suis l’arbre dévoré par deux pics : Alexandre d’un côté, Poupeska de l’autre. J’étouffe. Je n’en peux plus. » (p. 68-69)

« Je reviens juste de voyage : j’ai envie de me retrouver chez moi et de me préparer pour un autre grand départ. Je suis déjà en route pour une île merveilleuse, celle qui n’attend que moi : dans deux semaines, je commence les cours de dessin et d’aquarelle à l’école d’arts de la ville. Je serai bientôt la fille aux mille couleurs… » (p. 128)

Référent(s) culturel(s)

  • Mention de Pierre-Auguste Renoir, peintre français célèbre.
  • Mention des explorateurs canadiens-français.

Pistes d'exploitation

  • Identifier, en groupe-classe, les quatre formes communes d’intimidation – physique, verbale, sociale, cyber –, puis préciser en quoi consiste chacune d’entre elles (p. ex., bousculer, insulter, exclure, faire des commentaires désobligeants sur les médias sociaux). Inviter les élèves, réunis en équipes, à prendre part à une discussion en vue de répondre aux questions suivantes : Pourquoi certaines personnes choisissent-elles d’intimider les autres? Comment peut-on les aider à modifier leur comportement? Que peut-on faire en tant que victime et témoin d’intimidation? Quelles sont les conséquences possibles de l’intimidation pour la victime? Animer une mise en commun afin de leur permettre de faire part de leurs réponses au groupe-classe.
  • Suggérer aux élèves de réaliser, à la manière de Gilles Lacombe, une illustration que l’on pourrait insérer dans le journal intime de Lénora. Les inviter à la présenter au groupe-classe en prenant soin de préciser le lien entre leur création et le roman.
  • Inviter les élèves à choisir un extrait du roman les ayant touchés, puis à en faire la lecture devant le groupe-classe.
  • Proposer aux élèves, regroupés en dyades, de rédiger un poème à forme fixe ou à forme libre sur l’intimidation. Les inviter à lire leur poème à la radio scolaire et à le soumettre au journal communautaire pour publication.
  • Animer une discussion en vue de faire ressortir trois messages importants que véhicule le roman, soit ne pas céder devant la peur, ne jamais perdre espoir et ne pas douter de soi.

Conseils d'utilisation

  • Accorder une attention particulière aux sujets délicats dont on traite dans le roman, soit le cas des parents peu présents et peu attentifs, la réaction violente d’un parent au mauvais comportement de son enfant et le « jeu » dangereux sur la voie ferrée auquel s’adonne Lénora.
  • Présenter ou revoir les caractéristiques du poème à forme fixe et du poème à forme libre.
  • À l’aide de photos trouvées sur Internet, expliquer aux élèves ce qu’est une poupée russe.
  • Consulter les activités pédagogiques à la fin du livre.
  • Inciter les élèves à lire d’autres romans qui traitent de l’intimidation, tels que Le gant et Les mordus de la glace!, dont les fiches pédagogiques se trouvent dans FousDeLire.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 7e à 12e année, Série : Flip, l’algorithme, L’intimidation.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 3e à 8e année, Série : On s’expose – 9-12 ans, Intimidation.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 7e à 12e année, Dossier thématique : Le racisme.