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Petits bonheurs

Que faire quand une boîte aux lettres souffre d’une indigestion de triste courrier? Comment soigner le mal du pays d’une locomotive décidément trop émotive? Est-il possible de consoler un érable solitaire, tout surpris d’avoir poussé trop vite? Pas facile non plus d’être un rayon de soleil myope ou un champignon bien maladroit qui rêve de danser le tango? Tous ces charmants personnages, fort originaux, trouveront cependant le chemin du bonheur… pour le plus grand plaisir des lecteurs.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Œuvre présentant cinq contes ayant chacun un personnage principal objet, dont une boîte aux lettres qui n’en peut plus de recevoir des publicités et des factures, une locomotive qui est forcée de déménager dans un nouveau parc d’attractions, un érable qui s’ennuie parce qu’il a grandi trop vite, un rayon de soleil myope qui s’acquitte difficilement de ses tâches et un champignon maladroit qui voudrait danser le tango.

    « La boîte aux lettres, elle, préférait le courrier de la famille. Les vraies lettres qui annoncent la naissance d’un bébé, qui racontent des vacances dans les îles ou qui déclarent un amour, comme il y a trente ans quand Denise, la propriétaire, recevait des mots doux de Louis alors en stage d’étude à l’étranger. » (p. 10)

    « Parfois, on regarde ce qu’on a fait de sa vie et on se rend compte qu’on a grandi trop vite. C’est toujours comme ça. Quand quelque chose finit – un bon petit chant de merle ou un beau coucher de soleil -, on se dit que la vie passe trop rapidement et que c’est injuste. 
    […] Il avait poussé d’un mètre par an. Un mètre par an! Pire qu’une fusée. Et maintenant, il s’ennuyait tout seul, là-haut, dans les nuages, au-dessus des brumes. » (p. 28)

    « Hélas, il ne trouvait jamais d’amie pour danser le tango au bal du samedi soir.
    […] En vérité, il savait bien quel était le problème : il dansait trop mal. Plusieurs fois, il avait écrasé le pied de sa cavalière. Et plusieurs fois aussi, il l’avait fait tomber. Depuis, aucune cavalière ne voulait danser avec lui. » (p. 43-44)
     

  • Intrigue simple dans chacun des contes et personnages sympathiques en lien direct avec les péripéties; sujets qui sauront intéresser le lectorat visé (p. ex., amitié, bonheur, fantaisie, objets animés, résolution de problèmes).
  • Format de l’œuvre adéquat pour le lectorat visé; texte aéré et mise en page simple agrémentée d’illustrations en noir et blanc pour chaque conte, occupant peu d’espace et contribuant à la vraisemblance des personnages et des lieux; table des matières, courte biographie de l’auteur et liste des œuvres de la collection Sésame à la fin du livre.

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre ; vocabulaire spécialisé tel que les noms des champignons (p. ex., girolle, amanite, cèpe, coulemelle, chanterelle) et quelques passages contenant des mots nouveaux dont la signification peut être difficile à saisir. 

    « Les corneilles qui, en été, jacassaient comme dans un poulailler sur ses branches indiscrètes, envolées! L’écureuil pépère qui venait faire la sieste près de sa cime après un bon repas de tartines chapardées aux cuisines, endormi dans son terrier, sous le jardin, tout là-bas. Et l’affreux pic ruineur toujours prêt à vous trouer l’écorce pour un oui ou pour un non? Même lui, il lui manquait en hiver. Ah la la! » (p. 30)

    « Cependant, parmi cette joyeuse foule de lumière, il y avait un petit rayon qui était un peu myope. Il ne voyait pas plus loin que le bout de son nez. Par exemple, chaque fois qu’il voulait passer entre un mur et une fenêtre pour visiter une chambre, BING! il se cognait contre le mur. Quand il essayait de se faufiler entre deux branches pour réchauffer un nid, REBING! il s’écrasait le nez contre le tronc. » (p. 36)
     

  • Variété de types de phrases (p. ex., déclaratives, interrogatives, exclamatives); longueur de phrases variée; structures parfois complexes.

    « À chaque TCHOU-TCHOU qu’elle lançait, un nuage noir tombait de sa cheminée sur la foule des employés du parc d’attractions venus assister au spectacle. En effet, ce n’était pas tous les jours qu’on voyait une locomotive collée au plafond.
    Mais après s’être amusée ainsi pendant presque une heure à noircir les spectateurs de poussière de charbon, elle desserra les freins et regagna sagement le quai. » (p. 24)

    « Ce matin-là, le soleil s’était levé en retard.
    Son réveil était tombé en panne. Ce sont des choses qui arrivent, pas vrai? Alors, les milliers de rayons qui, eux, étaient déjà réveillés depuis un bon quart d’heure se mirent à papoter comme dans une basse-cour, à se raconter leurs rêves, leurs plus beaux voyages, et à la fin, ils firent tellement de bruit que le soleil se réveilla. » (p. 35-36)

    « Le lendemain matin, il partit au boulot en sifflotant. Il brilla… sur l’océan. Tout seul sur l’immense océan! Quelle promotion! Quelle fierté! » (p. 40)
     

  • Style de l’auteur très imagé et parfois poétique; figures de style nombreuses (p. ex., métaphores, personnifications, comparaisons, énumérations, onomatopées) qui ajoutent à la richesse du texte.

    « La boîte aux lettres du 12 rue de la Grange avait bien mal au ventre, ce matin-là.
    Elle ne supportait plus les factures et les tonnes de publicités qu’on lui jetait dans la bouche comme dans une poubelle. Vraiment, elle en avait assez. Mais pour qui la prenait-on? Factures de téléphone, d’électricité, d’Internet, de câblodistributeur; taxes foncières, d’enlèvement des ordures ménagères, taxes sur la niche à Fido. » (p. 9-10)

    « Ce sinistre édifice lui donnait froid dans le dos, BRRR! Et en plus, il lui écrasait quelques racines. Six mois plus tard, les premiers locataires arrivèrent.
    Des enfants, des chiens, des chats, des canaris, tout un monde apporta une soudaine vie au monstre de fer et de béton. » (p. 33) 
     

  • Dominance des séquences descriptives, qui permettent au lectorat de se faire des images mentales des événements.

    « Au printemps, l’instituteur du village demanda aux enfants de penser aux pauvres oiseaux migrateurs, qui avaient été obligés de partir si loin pour passer l’hiver, et de leur construire des abris dans tous les arbres de l’école.
    Par curiosité, la boîte aux lettres laissa sa porte se dérouiller un peu et ainsi s’entrouvrir.
    Alors, un matin, les enfants lui posèrent délicatement dans le ventre des brins de laine, des graines de tournesol et une petite tasse remplie d’eau claire, puis ils la peignirent couleur vert pomme. Enfin, sans trop savoir pourquoi ni comment, la boîte aux lettres se retrouva soudain installée sur une grosse branche du plus beau chêne du village. » (p. 14)
     

  • Séquences dialoguées qui permettent de voir les relations entre des objets normalement inanimés.

    « Toc! toc! toc!
    – Entrez, ordonna le soleil qui, armé d’une longue-vue, surveillait le travail des milliers de petits rayons sur terre. Que veux-tu? demanda-t-il de sa voix assommante.
    – Euh… eh bien… chef Soleil, balbutia le petit rayon, c’est trop difficile pour moi d’éclairer le village. Je n’y arrive pas. J’aimerais bien réveiller tout le monde en douceur, comme le font si bien les copains, mais moi, je n’y vois pas assez clair! À chaque fois, je me cogne dans le mur ou la porte, ou encore, je rate une marche et après, je me retrouve avec des bosses énormes. Non, chef Soleil, c’est pas une vie pour moi, ce boulot.
    – Et que voudrais-tu éclairer? demanda le soleil de sa grosse voix.
    – Euh, eh bien, je ne sais pas, moi. Un petit village sans maisons. » (p. 38-39)

Pistes d'exploitation

  • Lire aux élèves un des textes à voix haute en guise de mise en situation d’écriture. Inviter les élèves à rédiger un conte ayant comme personnage principal un objet inanimé de leur choix.
  • À la suite de la lecture du conte La boîte aux lettres a mal au ventre, demander aux élèves de rédiger une lettre qui pourrait faire plaisir à la boîte aux lettres.
  • Demander aux élèves de choisir un conte qu’ils ont aimé et de le représenter en réalisant un collage démontrant leur compréhension du texte. Leur permettre de l’exposer dans le coin lecture de la classe.
  • Organiser un jeu de questions. Choisir un texte et demander aux élèves de le lire individuellement puis de formuler trois questions. En dyades, inviter les élèves à se poser les questions formulées à tour de rôle et de discuter du texte afin de trouver les réponses.

Conseils d'utilisation

  • Réaliser, en collaboration avec les élèves, un lexique des mots nouveaux ou difficiles et l’afficher dans la classe pour que les élèves puissent s’y référer et s’approprier ce vocabulaire.
  • Présenter les caractéristiques du conte et de la lettre pour en faciliter la rédaction.