- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre ; vocabulaire spécialisé tel que les noms des champignons (p. ex., girolle, amanite, cèpe, coulemelle, chanterelle) et quelques passages contenant des mots nouveaux dont la signification peut être difficile à saisir.
« Les corneilles qui, en été, jacassaient comme dans un poulailler sur ses branches indiscrètes, envolées! L’écureuil pépère qui venait faire la sieste près de sa cime après un bon repas de tartines chapardées aux cuisines, endormi dans son terrier, sous le jardin, tout là-bas. Et l’affreux pic ruineur toujours prêt à vous trouer l’écorce pour un oui ou pour un non? Même lui, il lui manquait en hiver. Ah la la! » (p. 30)
« Cependant, parmi cette joyeuse foule de lumière, il y avait un petit rayon qui était un peu myope. Il ne voyait pas plus loin que le bout de son nez. Par exemple, chaque fois qu’il voulait passer entre un mur et une fenêtre pour visiter une chambre, BING! il se cognait contre le mur. Quand il essayait de se faufiler entre deux branches pour réchauffer un nid, REBING! il s’écrasait le nez contre le tronc. » (p. 36)
- Variété de types de phrases (p. ex., déclaratives, interrogatives, exclamatives); longueur de phrases variée; structures parfois complexes.
« À chaque TCHOU-TCHOU qu’elle lançait, un nuage noir tombait de sa cheminée sur la foule des employés du parc d’attractions venus assister au spectacle. En effet, ce n’était pas tous les jours qu’on voyait une locomotive collée au plafond.
Mais après s’être amusée ainsi pendant presque une heure à noircir les spectateurs de poussière de charbon, elle desserra les freins et regagna sagement le quai. » (p. 24)
« Ce matin-là, le soleil s’était levé en retard.
Son réveil était tombé en panne. Ce sont des choses qui arrivent, pas vrai? Alors, les milliers de rayons qui, eux, étaient déjà réveillés depuis un bon quart d’heure se mirent à papoter comme dans une basse-cour, à se raconter leurs rêves, leurs plus beaux voyages, et à la fin, ils firent tellement de bruit que le soleil se réveilla. » (p. 35-36)
« Le lendemain matin, il partit au boulot en sifflotant. Il brilla… sur l’océan. Tout seul sur l’immense océan! Quelle promotion! Quelle fierté! » (p. 40)
- Style de l’auteur très imagé et parfois poétique; figures de style nombreuses (p. ex., métaphores, personnifications, comparaisons, énumérations, onomatopées) qui ajoutent à la richesse du texte.
« La boîte aux lettres du 12 rue de la Grange avait bien mal au ventre, ce matin-là.
Elle ne supportait plus les factures et les tonnes de publicités qu’on lui jetait dans la bouche comme dans une poubelle. Vraiment, elle en avait assez. Mais pour qui la prenait-on? Factures de téléphone, d’électricité, d’Internet, de câblodistributeur; taxes foncières, d’enlèvement des ordures ménagères, taxes sur la niche à Fido. » (p. 9-10)
« Ce sinistre édifice lui donnait froid dans le dos, BRRR! Et en plus, il lui écrasait quelques racines. Six mois plus tard, les premiers locataires arrivèrent.
Des enfants, des chiens, des chats, des canaris, tout un monde apporta une soudaine vie au monstre de fer et de béton. » (p. 33)
- Dominance des séquences descriptives, qui permettent au lectorat de se faire des images mentales des événements.
« Au printemps, l’instituteur du village demanda aux enfants de penser aux pauvres oiseaux migrateurs, qui avaient été obligés de partir si loin pour passer l’hiver, et de leur construire des abris dans tous les arbres de l’école.
Par curiosité, la boîte aux lettres laissa sa porte se dérouiller un peu et ainsi s’entrouvrir.
Alors, un matin, les enfants lui posèrent délicatement dans le ventre des brins de laine, des graines de tournesol et une petite tasse remplie d’eau claire, puis ils la peignirent couleur vert pomme. Enfin, sans trop savoir pourquoi ni comment, la boîte aux lettres se retrouva soudain installée sur une grosse branche du plus beau chêne du village. » (p. 14)
- Séquences dialoguées qui permettent de voir les relations entre des objets normalement inanimés.
« Toc! toc! toc!
– Entrez, ordonna le soleil qui, armé d’une longue-vue, surveillait le travail des milliers de petits rayons sur terre. Que veux-tu? demanda-t-il de sa voix assommante.
– Euh… eh bien… chef Soleil, balbutia le petit rayon, c’est trop difficile pour moi d’éclairer le village. Je n’y arrive pas. J’aimerais bien réveiller tout le monde en douceur, comme le font si bien les copains, mais moi, je n’y vois pas assez clair! À chaque fois, je me cogne dans le mur ou la porte, ou encore, je rate une marche et après, je me retrouve avec des bosses énormes. Non, chef Soleil, c’est pas une vie pour moi, ce boulot.
– Et que voudrais-tu éclairer? demanda le soleil de sa grosse voix.
– Euh, eh bien, je ne sais pas, moi. Un petit village sans maisons. » (p. 38-39)