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Petites chroniques identitaires

L’arrivée au Canada d’une jeune orpheline indienne, le dilemme d’une étudiante canadienne d’origine musulmane qui doit choisir si elle portera ou non le hijab, un jeune aveugle forcé d’accepter sa différence, un garçon à la découverte de ses origines congolaises, des filles et des garçons qui se cherchent et qui questionnent leur avenir, leur orientation sexuelle… Autant d’expériences et de parcours qui ont inspiré les élèves dans la rédaction de ces courts textes de fiction.

Les récits réunis dans ce recueil explorent différentes facettes de l’identité, qu’elle soit d’ordre culturel, religieux, physique, sexuel… en traitant des grands thèmes tels l’exil, le déracinement, l’exclusion, l’acceptation de soi et de l’Autre. Surtout, ces Petites chroniques identitaires témoignent de la prise de conscience et de l’affirmation des jeunes par rapport à leur identité et à leur appartenance à un groupe.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Recueil divisé en six sections (À la recherche de ses origines, Déracinements et exils, Identités religieuses et culturelles, Être différent, Sexe et identité, Une identité en devenir) regroupant 30 textes de structures variées, rédigés par des élèves de 11e et 12e année des écoles secondaires franco-ontariennes; préface de l’auteure-conseil Aurélie Resch.
  • Un ou deux personnages principaux assez jeunes, différents dans chaque nouvelle et entourés de personnages secondaires faisant généralement partie de la famille ou du cercle d’amis.

    « J’ai huit ans, je pèse 50 livres, mes cheveux sont noirs et ébouriffés. Je n’ai pas toutes mes dents et mon corps est plein de blessures et de cicatrices. » (p. 41)

    « Je me nomme Ankit, Ankit Beauchamp. J’ai dix-sept ans. J’habite le nord de l’Ontario, dans un très petit village ou, plutôt, une réserve indienne appelée Moosonee. » (p. 93)

    « Ma mère Angèle s’est mariée à Robert lorsqu’elle était enceinte de moi. Pourtant, après mon deuxième anniversaire, Robert a épousé deux autres femmes qui s’appellent Gabrielle et Émilie. » (p. 115)
     

  • Thèmes (p. ex., relation avec les parents, école, identité) susceptibles d’intéresser les garçons et les filles tout en favorisant la réflexion sur l’acceptation de soi et des autres.

    « Mes parents étaient très émus par ce que je leur racontais et, pour la première fois, j’avais enfin l’impression de les comprendre, de déchiffrer ce que leur regard disait. » (p. 36)

    « La vie d’un élève du secondaire peut être compliquée. L’entrée en 9e année va être stressante pour n’importe qui. » (p. 82)

    « Ce fut un tournant dans la vie de Tristan Bélaire. Depuis ses Jeux de la 9e année à Sault-Sainte-Marie, il s’affiche fièrement en tant que Franco-Ontarien. Il a participé à toutes les autres activités de la FESFO, il s’est impliqué au sein de son gouvernement des élèves et aussi au centre culturel de sa région. » (p. 87)

    « Est-ce qu’être acceptée par les autres vaut vraiment la peine de sacrifier une partie de qui je suis? » (p. 91)
     

  • Narrateur variant selon le texte littéraire, mais le plus souvent participant; séquences dialoguées ponctuant les moments forts de certains récits et donnant vie aux personnages.

    « À l‘aéroport, je suis accueillie par un vieil homme tout gentil, assez petit, le dos courbé. Il s’appelle Hamid. C’est un ami de la famille et il m’a proposé d’être mon guide pendant mon séjour. Sans hésiter, j’ai accepté, je savais que j’allais beaucoup apprendre de lui. » (p. 35)

    « Une détonation perce le silence de la nuit. Jordan, qui était en train de dormir, sursaute et se lève. » (p. 43)

    « – Grand-mère, je ne peux pas m’identifier à un pays dont j’ai tenté de me dissocier pendant si longtemps. Mais je ne peux pas non plus me dire Anglaise. Qui dit qu’il faut une nationalité pour se donner une identité?
    – Un acte de naissance n’est qu’un banal morceau de papier. Pour trouver qui tu es, il suffit de penser… à tes valeurs, à ta famille… à la personne que tu es vraiment.
    Elsa pense pendant de longs instants.
    – Je suis Elsa Schmidt… et je suis encore trop jeune pour confirmer qui je suis véritablement. Qui suis-je? Je suis heureuse. » (p. 62-63)
     

  • Intrigues parfois teintées de leçons de morale ayant lieu dans des contextes socioculturels variés, suivant généralement un ordre chronologique, mais entrecoupées de retours en arrière et d’ellipses de temps servant, entre autres, à expliquer et à clarifier certaines situations.

    « Naomi a changé ma vision de la vie, elle m’a fait réaliser que, peu importe l’apparence des gens, seule la personnalité, c’est-à-dire ce qu’il y a à l’intérieur d’une personne, est important [sic]. » (p. 106)

    « Depuis ma naissance, ma seule vraie maison avait été l’orphelinat dans le village de Kodinji, en Inde. » (p. 125)

    « Je signale au pianiste de commencer à jouer. En regardant mes élèves, je ne peux pas croire qu’il y a vingt ans, j’étais à leur place. Après mes deux années d’études à l’ÉNB, je suis allée à l’Université de Toronto pour obtenir un baccalauréat en enseignement. » (p. 170)
     

  • Données biographiques des jeunes écrivaines et écrivains à la fin de leur texte.

Langue

  • Registre courant et très accessible au lectorat visé dans l’ensemble de l’œuvre; vocabulaire simple relié notamment aux champs lexical et sémantique de la danse.

    « Leurs yeux bleus comme la mer se rencontrent et Elsa enlace sa grand-mère. Des oiseaux laissent échapper des doux bruits, formant une symphonie naturelle, un contraste avec les bruits sinistres du début de la guerre. » (p. 63)

    « …de l’École Nationale de Ballet du Canada.
    Je m’y vois déjà. Moi, meilleure ballerine de l’ÉNB, danseuse étoile. Je serai une star! » (p. 165)

    « J’exécute mon plié parfaitement, la tête haute, les fesses rentrées, le ventre plat. M. M se promène autour du studio en inspectant les corps, la posture, la musicalité des danseurs et des danseuses. En commençant mon développé, je pense à ma journée. J’ai trois cours de danse le matin : ballet, pointe, et classe de partenaire. » (p. 167)

     

  • Phrases courtes enrichies de procédés de style simples (p. ex., hyperbole, métaphore, phrases infinitives et nominales, énumération) illustrant des styles d’écriture variant d’une chronique à l’autre.

    « Une éternité plus tard, ma mère vient nous rejoindre. » (p. 18)

    « Le Canada, c’est la petite sœur pitoyable des États-Unis. » (p. 21)

    « L’humiliation profonde de se faire attribuer un numéro, un uniforme. L’ordre de ne plus jamais évoquer sa langue, sa culture, ou sa tradition. » (p. 71)

     

  • Caractère italique ou gras utilisé notamment pour désigner, outre les mots en langue étrangère, la correspondance, les titres de chapitres et les paroles de chanson.

    « – Salam! Bonjour! » (p. 44)

    « Martini rose et faux diamants » (p. 64)

    « Aujourd’hui je vois la vie
    Avec les yeux du cœur… » (p. 114)

Référent(s) culturel(s)

  • Quelques référents culturels de la francophonie ontarienne parmi lesquels, des noms de lieux (p. ex., Casselman), de chansons (p. ex., Notre Place, de Paul Demers.), d’organismes (p. ex., la FESFO) ainsi que les biographies des élèves du collectif.

Pistes d'exploitation

  • Demander aux élèves d’analyser le contenu et la forme de quelques chroniques afin d’en définir le genre littéraire (p. ex., récit, nouvelle littéraire, biographie).
  • Après la lecture d’Une identité en une fin de semaine (p. 82), inviter les élèves à écouter la chanson Notre Place, de Paul Demers, et à discuter de la portée de ce texte.
  • Proposer aux élèves de composer un texte argumentatif sur un des grands thèmes traités dans le recueil (p. ex., l’exclusion, l’exil, le déracinement).

Conseils d'utilisation

  • Présenter aux élèves le concours de création littéraire Mordus des mots et leur suggérer la lecture d’autres recueils composés par un collectif d’élèves et publiés aux éditions David.
  • Avant la lecture d’Un voyage en métro (p. 69), expliquer les anciennes politiques du gouvernement canadien concernant les Amérindiens.
  • Accompagner les élèves dans la lecture des chroniques traitant de sujets délicats (p. ex., le racisme, la religion, l’homosexualité, le harcèlement).