- De nombreux personnages, différents dans chaque récit, et quelques archétypes de personnages, chacun bien situé dans son époque, p. ex., la Fille du Roy, l’Acadien, le soldat anglais.
« Nous avions déménagé à l’orphelinat de la Congrégation près de chez nous. Après quatre années passées avec les sœurs, Susanna et moi avions été nommées Filles du Roy. » (p. 10-11)
« Les cinq Acadiens suivirent leur camarade, passant par l’écoutille demeurée ouverte. En moins de deux, ils ligotèrent les huit marins de l’équipage, puis s’emparèrent du gouvernail et des voiles. Belliveau, habile navigateur, changea immédiatement de cap, faisant tourner le bateau sur lui-même. » (p. 26)
« Elle apprend que son nom est James et qu’il vient d’Angleterre. Soldat par tradition familiale, il a été envoyé en Nouvelle-France à l’âge de vingt ans. Il parle avec regret de sa famille en Angleterre. Elle ne sait pas pourquoi il perd son temps à lui raconter ces histoires. Elle est certaine qu’il va finir par la tuer et la lancer dans le fleuve. Ou pire, il va probablement profiter d’elle. » (p. 46)
- Personnages décrits et mis en scène de façon à faire ressortir les traits caractéristiques qui les distinguent, p. ex., amour, angoisse, haine, culpabilité.
« Même si je me sentais coupable de lui cacher tout cela, je ne voulais rien dire à Antoine de peur de le perdre. Je l’aimais trop…» (p. 13-14)
« Durant plusieurs années, je me suis sentie coupable d’avoir abandonné Antoine, de lui avoir caché la vérité lors de la fin de la traversée. » (p. 15)
« Elle arrête de respirer pour qu’il ne décèle pas sa peur. » (p. 44)
« La faiblesse qui avait envahi son corps disparaît aussi soudainement qu’elle était apparue. Elle ressent une haine pour cet homme qui, un moment auparavant, a fusillé son père et qui essaie maintenant de lui parler en français. » (p. 45)
- Dans certains récits, référence à des personnages réels de l’histoire du Canada français, dans d’autres, à des personnages contemporains de l’Ontario français.
« Après ces événements, Jos continua de se battre et de bûcher, mais malheureusement, il dut quitter la région de l’Outaouais. » (p. 60)
« Dix jours plus tard, Lise Paiement organise une chaîne humaine avec ses élèves, au Collège catholique Samuel-Genest autour de l’Hôpital Montfort, afin de protéger l’hôpital contre la décision du gouvernement. » (p. 108)
- Thèmes et sujets nombreux, certains plus délicats que d’autres, p. ex., le Grand Dérangement, la violence envers les femmes, les conflits culturels.
« La déportation des Acadiens eut lieu quelques jours plus tard. Les hommes furent séparés de leurs familles et mis à bord de navires différents. » (p. 42)
« La première fois que je le vis frapper Marie-Françoise, j’entrai dans une rage folle. Qu’il me batte à chaque jour et abuse de moi, que je ne sois plus pour lui qu’une servante, passe encore. » (p. 51)
« Les Canadiens français étaient en conflit depuis quelque temps avec des Irlandais, surnommés Shiners, qui immigraient massivement en Outaouais et volaient les emplois des francophones dans les chantiers forestiers. » (p. 58)
- Trente récits, dont certains qui, par leur structure, s’apparentent à la nouvelle littéraire, par exemple, Incendie (p. 87).
- Temps, lieu et circonstances bien indiqués pour bien situer les personnages et les actions dans le plus grand nombre des récits historiques.
« Le 30 août 1669. Je me souviendrai toujours de cette date. Ce matin-là, je m’étais réveillée aux cris de joie des matelots. Sur le moment, j’étais si excitée de pouvoir enfin marcher sur la terre ferme et sentir le parfum des fleurs. » (p. 14)
« Assise au bord de l’eau, au Maryland, Florence Beaupré se remémorait les événements tragiques qui venaient de se passer, en cette année 1755. » (p. 30)
« Cette journée du printemps 1829 avait été ordinaire pour les bûcherons canadiens-français de Bytown. Après leur dure journée de travail, ils étaient en train de s’amuser dans une taverne située au centre-ville. » (p. 57)
- Voix narrative qui change selon les récits, p. ex., narrateur omniscient, narrateur participant.
« Après ce discours, Chanelle sent une forte émotion s’emparer d’elle, mais elle ne peut mettre son doigt dessus. Elle comprend enfin pourquoi la francophonie va toujours faire partie d’elle. » (p. 108)
« Malgré tout, mon cerveau est en pleine effervescence. Par contre, les seules pensées qui viennent hanter mon esprit sont pour ma femme et ma jolie petite Eileen. Je suis ici, face à ma mort. » (p. 186)
- Différents procédés narratifs qui ajoutent à l’intérêt des récits, par exemple, le retour en arrière, l’écart entre la durée réelle et la durée narrative, la projection dans le futur.
« Durant plusieurs années, je me suis sentie coupable d’avoir abandonné Antoine, de lui avoir caché la vérité lors de la fin de la traversée. J’ai longtemps tenté d’imaginer ce qu’aurait été ma vie avec lui. » (p. 15)
« Le combat entre Jos et George allait se dérouler une semaine plus tard. À mesure que les jours avançaient, le climat de la ville était tendu. Les rumeurs d’attaque des Shiners étaient de plus en plus fortes et les habitants étaient terrifiés. » (p. 59)
« Moi, Jean Lesage, je suis sur le point de prononcer un discours qui marquera l’histoire du Québec, qui changera ma vie. » (p. 149)