- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; quelques expressions familières, mots nouveaux ne nuisant pas à la compréhension du récit.
« – Juste un exemple, j’adore les pizzas, elle n’en fait jamais! On mange des affaires aux épinards, wouach! Pis je déteste la lasagne végé qu’elle nous prépare. » (p. 9)
« – Nous sommes dans une favela, un bidonville. » (p. 31)
« En ce mois de février, la pluie verglaçante croûte la neige, perturbe la circulation, tourmente les conducteurs. Montréal plonge dans la grisaille. Les pneus chuintent sur la glace. Les automobilistes grattent leur pare-brise. Les rues deviennent des patinoires. » (p. 66)
- Variété de types et de formes de phrases favorisant une lecture fluide et dynamique.
« Angèle pense à Gilberto. Comment va-t-il? Combien de Gilberto et de petites filles malades dans ces maisons?
– Pourquoi sont-ils pauvres ces gens, dans un pays si riche?
Silence du père. […]
– Charles, pourquoi au Canada il y a aussi des pauvres? Je ne peux pas te résumer cela en quatre phrases! Il faut étudier l’économie de ce pays, son histoire… » (p. 46)
« – Ben moi, je voudrais dire une chose, annonce un tout petit, vous les Brésiliens, vous coupez la forêt, et la forêt c’est le poumon de la Terre!
– On ne réglera pas tous ces problèmes en cinq minutes. On va faire une mise au point là-dessus ensemble, et vous poserez vos questions demain à nos amis, déclare sèchement Sophie. » (p. 89-90)
- Emploi de figures de style (p. ex., comparaisons, métaphores) et d’expressions figurées qui enrichissent le texte et permettent au lectorat de se représenter mentalement les lieux de l’action ou les personnages.
« – Oui, il y a des journées dans le Nordeste qui sont des fournaises. Plus tu es pauvre, plus tu souffres. » (p. 26)
« – Ici, on glisse sur les étoiles. Leur reflet danse sous nos pieds. Là-bas, les gens croupissent en enfer. » (p. 60)
« Catherine est muette. Angèle est aux bords de la crise de nerfs. Les yeux de Sophie sont comme des billes. La maîtresse voit tout, et a des réponses qui glacent. Les autres professeurs savourent la scène. Angèle a envie d’exploser. » (p.70)
- Séquences descriptives qui permettent de suivre le cours des événements et de ressentir les émotions des personnages.
« Angèle, Catherine, Sophie, le comité Brésil, sont au travail depuis un mois. Il a fallu beaucoup de patience et d’énergie. On a ouvert un compte à la banque pour déposer l’argent. […] Des familles ont, plusieurs fois, acheté des pains vendus par les élèves. Au bout de ce mois de labeur, le rêve devient réalité, les billets d’avion pour Gilberto et Iracema sont payés, comptant! » (p. 76-77)
« Angèle et Catherine pleurent. Iracema et Gilberto s’en vont, ils tendent la main vers le groupe, les yeux se cherchent, ultimes regards qui arrachent les larmes. Les silhouettes se perdent dans un couloir. L’avion décolle. Les voitures quittent l’aéroport. Il neige. » (p. 104)
- Séquences dialoguées qui permettent d’établir les liens entre les personnages.
« Ce soir d’hiver, Angèle est seule dans sa chambre. Le téléphone sonne.
– Angèle! Pour toi!
– O.K. maman, je le prends, merci!
– Oui Catherine? Si, je vais bien? Quelle question!
– Tu te souviens de ton humeur quand je t’ai appelée avant que tu partes au Brésil?
– …Quelles étranges vacances brésiliennes! Je crois que cela m’a un peu changée.
– Un peu?
– Je peux dire merci à Iracema, et à Gilberto!
– Tu ne rabats plus tes cheveux?
– Je devrais peut-être, cela me donnait un air mystérieux, mais maintenant, j’aime bien regarder les gens en face, la vie aussi! » (p. 112-113)