- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre et familier dans certains textes; champs lexical relié à la thématique de la culture amérindienne et de la langue algonquine (p. ex., Adawe, Pied-Léger, miskonim, odeimin, Chairs-Blanches, indigènes), les mots étant définis à partir du contexte ou des notes en bas de page.
« Il y a quatre cents ans1 et de nombreuses lunes encore, vivait une nation qui parlait la langue algonquine et qu’on appelait les Adawe2. Parfois, la sonorité du mot porté par le vent, changeait et, alors, on les nommait les Odawas ou encore les Outaouaks3. » (p. 9)
« Un jeune brave, le Huron Loup-Fonceur, guidait les Blancs dans leur périple. Il reconnut cette tribu de langue algonquine, les Ootaooas. Il pointa donc de la main dans leur direction en répétant le mot :
OO ta OO a! OO ta OO a! OO ta OO a! OO ta OO a! » (p. 21)
« Là ousqu’y sont tous les raftsmen (bis)
Dans les chantiers, y sont montés.
Refrain
Bing sur la ring! Bang sur la rang!
Laissez passer les raftsmen
Bing sur la ring! Bing, bang! » (p. 90)
- Emploi de nombreuses phrases transformées, souvent longues et complexes, et de phrases à construction particulière; types et formes de phrases variés contribuant à la lisibilité du texte.
« Après le bain, dans la tranquillité du temple de la nature, face au soleil qui dansait sur l’horizon et embrasait la terre, il offrait sa prière muette au Grand Esprit de l’Univers, et il écoutait attentivement le babil de l’eau, le chant de la brise et la voix des bois où poils et plumes règnent en maîtres. » (p. 9)
« Les voyageurs, eux, s’étonnèrent de voir l’accoutrement des indigènes. En riant, un de ces explorateurs français lança à ses compagnons…
– Mais regardez-moi ces Peaux-Rouges aux cheveux relevés et au corps tatoué.
Un autre s’esclaffa en les apercevant.
– Hé! les amis! Avez-vous déjà vu des oreilles pareilles? Ma foi! Elles pendent jusqu’à leurs épaules. » (p. 21)
- Emploi de nombreuses expressions imagées et d’énumérations qui enrichissent le texte, permettant au lectorat d’apprécier le style descriptif de l’auteure.
« Il avançait au milieu des cèdres et des pins splendides, se frayait un chemin au travers d’une talle d’épinettes ou d’aulnes, ou encore, il marchait lentement, écoutant le bruissement continu des feuilles sèches, prenant le temps de se faire l’ami d’un ouaouaron vert, d’une loutre, d’un écureuil gris, d’un héron ou d’un faon blessé. » (p. 16-17)
« Les Odawas étaient de braves et puissants chasseurs, presque toujours armés de couteaux de chasse à la ceinture, de frondes, d’arcs et de carquois remplis de flèches et, il faut le dire, la mort ne les effrayait pas.
Durant le temps des glaces et de la neige, ils savaient suivre les pistes fraîches, prendre quantité de bêtes sauvages, comme des daims, des cerfs, des lièvres, des rats musqués, des martres ou des renards. » (p. 23-24)
- Prédominance de séquences descriptives, permettant au lectorat de se situer dans le temps et le lieu de l’action; séquences dialoguées permettant de s’immiscer dans l’esprit des personnages et de mieux comprendre la relation entre eux.
« Un matin, après une nuit pleine de vie lunaire, et après avoir rêvé aux eaux bouillonnantes et noires de la rivière, Grand-Renard, homme droit et robuste, dans la vigueur de l’âge, à l’œil noir et perçant et aux pommettes saillantes, portant une plume d’aigle dans sa chevelure, juste au-dessus de l’oreille droite, et une queue de renard à la ceinture, dit à ses frères du conseil de bande, réunis dans un cercle, sous l’ombre d’un vieux chêne :
– Quittons le confort de nos wigwams. » (p. 18)
« Le chef indien lui adressa la parole dans un dialecte qu’il arrivait à comprendre, même s’il ne l’avait jamais étudié.
– Que me voulez-vous? grommela-t-il.
– Silence! Le chef va parler. Visage pâle, dit-il, de sa voix grave, ne craignez rien. Malgré les époques de trouble, d’échauffourées et de pillage entre nous et vous, les Blancs et les Robes noires, nous avons longtemps traité avec vous et fait tabagie. Nous sommes devenus des alliés, rappelez-vous. Aussi, j’ai fait, un jour, une promesse à vos ancêtres et moi, Grand-Renard, je ne romps pas mes promesses… » (p. 26-27)