Anatomie de la fiche Anatomie interactive
Ajouter au bac de lecture

Naufrages

Nul doute que l’oreille avertie reconnaitra dans ces poèmes sensuels la voix envoutante de Fredric Gary Comeau. Le poète nous présente ici un monde ébloui qui se dérègle au rythme de l’engloutissement, tel un tableau submergé sous les éclairs blancs de la lumière marine.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

 

À propos du livre

Contenu

  • Recueil de poésie en vers libres, sans titres, divisé en cinq sections.

    « ma gorge veut se purger
    de tous les mots inutiles
    de tous les noms de villes
    où j'ai fait semblant de vivre
    où j'ai crié jusqu'au jour
    en suivant trop de chiens
    où j'ai chuchoté ton nom
    en évitant la clarté
    où j'ai prié un dieu
    impossible à cerner » (p. 57)
     

  • Poèmes exploitant, entre autres, des thèmes liés à la marine, au voyage, au temps et à l’amour.

    « la langue qui m'épuise se glisse
    entre tout ce qui me tourmente
    et le temps
    le vaste bleu refuse de m'engloutir
    mes souvenirs quittent le creux de mon oreille
    prennent le large
    là-haut toujours rien » (p. 16)

    « une lueur me reconnait
    dans tes yeux le monde meurt
    dans ta voix mon nom renait » (p. 43)
     

  • Poésie à la première personne du singulier surtout, qui présente des émotions et des sentiments divers rattachés au temps et à l'espace.

    « les plaines argentées
    de l’Amérique m’attendent
    mais je traverse l’océan
    en invoquant l’aurore » (p. 44)

    « je veux m'égarer
    au mitan de cette nuit dénudée » (p. 54)

Langue

  • Registre courant rendant la poésie accessible.

    « la baie des Chaleurs
    ravive les vents
    qu'elle a choisi de noyer
    le jour est loin
    mon destin sous-marin
    m'attend » (p. 23)
     

  • Structures syntaxiques et figures de style variées (p. ex., métaphore, personnification, comparaison, inversion, allitération).

    « il venait du Portugal
    savait que le soleil
    cicatriserait ses rêves
    sur son front » (p. 13)

    « la musique des marées
    m’avalera un jour » (p. 13)

    « une trompette me parle
    de routes somptueuses » (p. 18)

    « sous un soleil inquiet
    dans une ruelle médiévale
    je pénètre dans la mémoire de ce lieu » (p. 56)

    « je croque dans un verbe corrosif
    farouche comme un marin » (p. 59)
     

  • Champs lexicaux liés, entre autres, aux thèmes du voyage en mer (possible et impossible) et du temps qui passe.

    « nos voiles se gonflent
    une autre rive
    nous attend » (p. 48)

    « mes pieds veulent aller
    vers un obscur miracle
    mais mon corps s'enlise
    dans ce lieu où la laideur
    trace tous les chemins » (p. 58)
     

  • Poésie accessible malgré son abstraction à cause surtout du vocabulaire, simple et riche à la fois.

    « je suis seul et sans recours
    victime d'un désir vorace
    je suis un ours égaré
    dans le rêve d'un prisonnier » (p. 61)

Pistes d'exploitation

  • Demander aux élèves de choisir une musique appropriée afin d’accompagner leur lecture à voix haute de certains poèmes (p. ex., une musique raï pour le poème commençant par « entre deux minarets de mosquée bleue » (p. 54)).
  • Demander aux élèves de choisir un poème et de s’en inspirer pour écrire une nouvelle littéraire (p. ex., une nouvelle policière se déroulant dans un lieu tel que celui décrit dans le poème de la page 58 et débutant par le vers « dans cette ville couleur d’ennui »).
  • Demander aux élèves de créer une vidéo pour représenter un thème d’une des parties du recueil (p. ex., l’attrait du voyage, le passage du temps).

Conseils d'utilisation

  • Noter que cette oeuvre a été rédigée en tenant compte de la nouvelle orthographe.
  • Préparer les élèves à l’étude de la poésie contemporaine (sans rime et sans ponctuation) et à l’abstraction des poèmes.
  • Tenir compte que certains poèmes sont à connotations sexuelles (p. ex., p. 76).
  • Expliquer les allusions culturelles et géographiques contenues dans le recueil (p. ex., California Coastal Highway (p. 18), une peinture de Jonathan Lasker (p. 19), les côtes du Michoacán (p. 39), des vers de Lorca (p. 49)).